C'était un jour particulièrement ensoleillé ce jeudi. Et je ne vous dis pas le plaisir que j'ai à venir ici à l'écurie. J'ai eu une séance de plus sur Lavande hier. C'était vraiment très chouette. J'ai pu galoper toute seule. Pas eu besoin de me répéter une seule fois comment être sur le bon diagonal au trot, j'y fais toujours attention maintenant ! Je vérifie toutes les deux minutes ! Ce qui est chouette ici, par rapport à de l'autre côté, c'est que je suis seule au cours. Ma mère dit que c'est un peu plus cher mais elle me dit que, si elle me voit sourire autant que les deux autres jours à chaque fois qu'on rentre à la maison, c'est que ça en vaut la peine.
Je suis tellement heureuse. Et j'ai vraiment l'impression d'évoluer dernièrement ! Hier Gaëlle m'a fait faire des figures à n'en plus finir. Volte, doubler, diagonale, cercle, un tour de piste normale, demi-volte, cercle, volte, cercle, diagonale, doubler... Au pas, c'était tranquille, au trot, un peu plus fatigant mais j'avais adoré ! Après, j'ai pu galoper sans longe avec Lavande, je rebondissais encore de temps en temps sur la selle mais ça allait encore qu'elle disait, Gaëlle. On a terminé la séance avec cinq minutes de trot assis, aïe, qu'est-ce que ça fait mal ! Et en longe de nouveau. Je n'en avais jamais fait avant. Gaëlle dit que cela permet d'avoir une assiette en béton et de savoir monter n'importe quel cheval après avec beaucoup moins de risques de tomber.
Aujourd'hui, j'ai demandé si je pouvais venir plus tôt. Gaëlle avait accepté mais en disant qu'elle n'aurait pas forcément des choses à me faire faire, tant pis, ce n'est pas grave ! En arrivant à l'écurie, un van était là e tils ont descendu un grand cheval alezan, alezan foncé, disons "brûlé". Très fière, bien en rondeur, avec des muscles saillants sous la peau. Gaëlle l'avait alors vite préparé et voilà qu'elle filait vers la carrière. Je prenais une chaise et m'installais derrière la barrière pour la regarder travailler l'étalon. Je le trouvais sublime et d'instinct, il devint mon petit cheval préféré. Enfin petit... Il devait bien faire un mètre 65 ! Gaëlle le faisait marcher pour l'échauffer et travaillait surtout en cercle, changeant tantôt de main pour faire un cercle un peu plus loin puis revenir. Elle me mit au trot et le faisait avancer, surtout que l'étalon hennissait pour tenter d'interpeler d'autres chevaux, vu qu'il ne connaissait pas encore les lieux.
Je voyais Gaëlle évoluer avec calme, bien sereine sur l'étalon. Le poids de son corps bien réparti sur chaque étrier et son trot enlevé donnant un rythme constant à sa monture. Ils étaient magnifiques ! J'espérais un jour pouvoir en faire autant. Le cheval parti au galop suite à une demande à peine perceptible de Gaëlle. Ce n'était pas plus magnifique, c'était plutôt... Magique. J'espérais un jour pouvoir monter avec autant d'osmose à cheval qu'elle et avoir un cheval aussi fort, beau et intelligent que lui ! A la fin de la séance, Gaëlle travailla le cheval sur des barres au sol. Je la voyais compter ses foulées à haute voix entre les deux barres au sol. Elle en tapait généralement six et tentait de faire accélérer le cheval pour n'en avoir plus que cinq. Une fois qu'elle réussit elle remit le cheval au pas et laissa ses rênes légèrement filer. Sans pour autant les avoir trop longues. Elle gardait un contact, faible mais contact quand même. Il était nouveau après tout !
L'instant d'après, elle descendit. Elle m'appela au milieu de la piste et là, ô grande joie. Elle me proposa de le marcher à pied car elle avait encore des choses à faire. Elle ne m'obligeait pas bien sûr, c'était une simple proposition, que je fasse au moins quelque chose. J'acceptais avec grand plaisir ! Et c'est ainsi que je passais les cinq minutes suivantes à marcher sur la piste en compagnie de Quartz, ainsi l'avait désigné Gaëlle. Quel superbe nom ! Pendant qu'on marchait, je passais parfois ma main sur son encolure, toute transpirante. Je sentais son odeur spéciale d'étalon. Il lui arrivait de me casser les oreilles à hennir comme un fou ou d'autres à venir me renifler les mains et à essayer de mordre les rênes. Je tentais de me débattre mais le filou n'arrêtait pas !