Le camion se gare dans la cour des écuries, face à la grande carrière, et au bâtiment abritant les écuries de l'autre côté. Il fait chaud et le soleil tape sur ma peau. Mon père saute du véhicule et m'adresse un sourire, se dirigeant vers la porte du van. J'aperçois une croupe sombre et charnue par l'ouverture et je me précipite alors pour aller l'aider. Cela fait plusieurs semaines que nous attendons une réponse positive pour accueillir cette jeune jument au nom original et il me tardais de la découvrir enfin. La porte s'ouvre dans un grincement et retombe lourdement sur le sol, faisant sursauter la bête. Je n'attends pas plus longtemps pour me glisser à l'intérieur et mon visage s'éclaircit. J'ai très longtemps monté à poney, puis un peu à cheval, j'ai touché à beaucoup de disciplines en compétitions et mon père m'a promis un jour qu'il me trouverait une petite perle rare. Il me semble que ce jour est arrivée, même si la dénommée Wadanohara ne ressemble en rien au modèle de sport qui courent les terrains de grand prix. Pourtant, je la trouve belle et ses yeux étincellent lorsqu'elle m'aperçoit. Je la sens tout de même stressée alors je m'empresse de la détacher et de la mener en dehors du van. Elle se précipite un peu mais c'est finalement sans mal que nous nous mettons à marcher sur le bitume, sous les yeux de mon père qui me regarde fièrement.
Mon père : « Je crois qu'elle t'as déjà adopté Anouk ! »
Une bonne demi heure plus tard, Wadanohara est harnachée et prête pour un premier essai. Nous sommes des habitués au centre équestre : mon père y a ses chevaux depuis qu'il est jeune et c'est tout normalement que j'ai commencé à y monter avant même que j'aille à l'école. Les directeurs sont devenus des amis et nous avons facilement eu une place pour ma nouvelle jument, en plus du cheval de mon père et de mon ancien poney. Je caresse la grullo et nous nous dirigeons vers la carrière où déjà plusieurs cavaliers s'entraînent. Mon père me fait la courte échelle et je me hisse sur la jument qui trésaille un peu, mais reste tranquille. Elle est très jeune, je me doute qu'elle ne doit connaître que les bases et qu'elle va peut-être s'avérer craintive les premiers temps, surtout dans cette endroit qu'elle en connaît pas. Je lui flatte de nouveau l'encolure puis j'ouvre mes doigts pour lui intimer de se mettre en marche.
Wadanohara découvre progressivement la carrière et si elle renâcle parfois sur un chandelier ou sur un soubassement, elle reste plutôt calme. Je la félicite à haute voix et l'encourage à marcher sans rien lui demander d'autre pour le moment. Mon père s'est placé au milieu de la carrière et nous observe : forts de longues années d'expériences à cheval, il m'a toujours donné de précieux conseils. Nous faisons plusieurs tours à chaque main, la jument s'inquiète un peu de l'ombre que nous font les arbres au fond de la carrière mais elle accepte de continuer à avancer. Elle semble volontaire et assez proche des hommes. Je souris et la caresse encore, posant le plat de ma main sur son encolure sombre. Elle me plait déjà et pourtant, nous venons juste de nous rencontrer.
Finalement, après un bon quart d'heure de pas, je serre le talon et Wadanohara prend le trot sans problème. Elle a une bonne allure, ample et régulière et il ne m'est pas difficile d'épouser son rythme. Je vérifie alors ma position pour éviter de lui donner de mauvaises indications : elle est encore en phase d'apprentissage et je ne veux pas la tromper avec mes gestes. Je garde mes jambes et nous filons à une bonne cadence en changeant régulièrement de main sur des diagonales. La jument est sensible aux aides et dans la bouche, une simple pression sur les rênes lui suffit à changer de direction. Je la caresse et repasse au pas en me grandissant, jetant un coup d'œil vers mon père qui me donne ses premières impressions, et moi les miennes.
Anouk : « J'adore ses allures ! Elle est très réactive et assez sensible, mais elle est agréable à monter. Je ne vais pas trop lui en demander pour aujourd'hui, juste un petit tour de galop pour finir. »
Je laisse la jument marcher pour qu'elle reprenne son souffle. Elle sort du débourrage et manque encore d'endurance pour faire de longues séances. Quelques minutes plus tard, je remonte sur mes rênes et reprend le trot. Wadanohara adopte l'allure, elle est plutôt calme et à l'écoute alors je m'assied dans ma selle et place mes aides pour le galop. Elle démarre vite, je la reprend sur un cercle et me redresse pour la garder au contrôle. Elle ralentit un peu alors je la félicite et la laisse galoper sur la piste en gardant tout de même mais jambes au cas où elle viendrait à faire un écart. Elle est un peu sur l’œil mais notre tour se passe sans encombre. Elle galope vigoureusement et semble contente de se défouler un peu. Je la repasse finalement au pas et détend mes rênes pour la laisser souffler. Elle a un peu transpiré avec la chaleur et il faut dire que moi aussi. Je dessangle et la fait encore marcher plusieurs minutes, avec le sourire aux lèvres. Je ne risque pas d'oublier le cadeau de mes dix sept ans.
Wadanohara & Anouk.
Misspalikoa
Cavalier pro - niv. 0
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Mer 20 Juin - 16:30
J'ai beaucoup apprécier ce premier résumé, hâte de découvrir la suite
+2 en dressage +3
Invité
Invité
Ven 22 Juin - 13:49
Séance de plat.
En fin d'après-midi, j'arrive à la carrière avec Wadanohara. Depuis qu'elle est arrivée, j'ai appris à mieux la connaître et j'aime tout ce que j'ai découvert sur elle. C'est une jument adorable et facile, vraiment volontaire au travail. Je crois que mon père aussi est content de cet achat et qu'il ne regrette pas son choix. Il est d'ailleurs au milieu de la carrière afin de superviser ma séance. Je caresse ma jument et me mets en selle à l'aide du montoir pour préserver son dos. Elle reste sage alors je la flatte de nouveau puis l'invite à prendre le pas en actionnant seulement mon bassin. Wadanohara est sensible aux aides et se met directement en marche.
J'évite au maximum la piste de manière à ne pas gêner les autres cavaliers qui évoluent à des allures supérieures et je me concentre sur des figures de manège pour débuter ma détente. Mes rênes sont encore longues mais la jument répond bien aux demandes et change de direction à volonté. Je commence alors à raccourcir mes rênes, créant un contact plus franc avec sa bouche. Wadanohara se tend un peu et ralentit son pas. Je la remets en avant et ouvre un peu plus mes doigts pour l'encourager à avancer régulièrement malgré la tension dans les rênes.
Mon père : « Tu peux commencer à lui demander de baisser un peu son nez et de se poser sur son mors maintenant. Fais plusieurs cercles pour l'aider. »
Je m'exécute. Mon père est loin d'être un entraîneur mais il a eu des chevaux toutes sa vie et j'ai confiance en ses conseils qui m'ont toujours aidé. Je joue alors dans mes doigts tout en menant Wadanohara sur des courbes plutôt large. Écartant ma main et mettant plus de jambe intérieur, je la pousse et l'incite à venir s'arrondir. Elle fouaille de la queue au contact de ma jambe : j'essaye alors d'être un peu plus discrète et douce et elle répond alors correctement. Elle baisse progressivement son encolure et épouse les courbes que je lui fais décrire. Nous continuons ainsi en changeant de main à plusieurs reprises, puis je lui fais prendre le trot.
La jeune jument se redresse un peu mais dans l'ensemble, elle reste dans une bonne attitude. Je la caresse puis multiplie les figures simples pour la garder attentive. Nous faisons des cercles, des diagonales et des serpentines en variant toujours le pli. Wadanohara est une bonne élève et elle comprend rapidement ce que j'attend d'elle. Le nez plus ou moins bas, elle se pose toutefois sur ma main et trotte avec régularité. Je dois toutefois la remettre un peu en avant de temps en temps en serrant un peu plus les talons mais elle est réactive et répond facilement. Je commence alors à faire plusieurs transitions au pas qu'elle effectue plutôt bien. Ce n'est pas encore parfait et propre mais c'est un début. Je l'arrête quelques secondes puis repart au pas et au trot. La jument commence finalement à transpirer alors nous repassons tranquillement au pas.
Après quelques minutes rênes longues, j'ajuste mes rênes et reprend le trot. Wadanohara semble comprendre ce que je vais lui demander et elle est soudain plus enthousiaste. Elle trotte rapidement et il m'est difficile de la reprendre. Je travaille un peu mon allure en m'aidant de cercle et lorsque je la sens plus à l'écoute, je recule ma jambe pour prendre le galop. La grullo semble heureuse et adopte l'allure sans problème. Je ne la laisse pas me prendre la main et me redresse immédiatement en soutenant mes bras. Elle comprend qu'elle ne peux pas faire de bêtises et reste sage pendant que nous galopons tantôt sur la piste, tantôt sur des cercles. Je change de main en repassant au trot et je la laisse finalement prendre de la vitesse en ouvrant mes doigts. Elle ne se fait pas prier et adopte des foulées amples et rapides. Je me mets en équilibre pour soulager son dos et nous faisons deux tours de carrière avant de repasser au pas. Comme la séance s'est bien passé, je la dessangle et la laisse marcher tranquillement.
Mon père : « C'était bien, elle fait des progrès. Vous vous entendez de mieux en mieux j'ai l'impression. »