Les Chevaux d'Amy ~ Chemins de balade

On affronte la neige

Amy fit marcher un moment la jument qui s’habitua petit à petit à ses nouvelles sensations. Quand la jument fut à l’aise, la jeune femme lui demanda un petit trot tranquille, le temps de trouver son équilibre. Une fois chose faite, elle put demander à la jument d’accélérer un peu son trot. Amy admirait la paysage recouvert d’une épaisse couche de neige, dans laquelle Arabesque n’avait aucun mal à se déplacer. Elles trottèrent un peu moment ainsi, dans ce calme si reposant. Amy finit par redemander le pas à la jument afin qu’elle souffle un peu. Pourtant, elle n’était absolument pas fatiguée et trottinait pour faire comprendre qu’elle n’avait qu’une envie : foncer !

Amy lui demanda alors doucement le trot, et elle manqua de tomber tellement la jument était partie d’un coup. Elle avait du mal à contenir l’énergie de la Welsh qui chauffait de puis en plus. Amy voulu alors faire plaisir à la belle, et elle la laissa accélérer progressivement. Bien vite, la jument prit le galop et voulu foncer à toute allure sur le chemin qui s’offrait à elle. Amy tentait tant bien que mal de retenir la belle afin qu’elle échauffe son corps progressivement, puis elle laissa la jument partir. Arabesque fit un bon en avant et galop à toute allure les oreilles au vent.

Rien de pouvait la rendre plus heureuse à ce moment, et Amy l’était tout autant. Elle oublia tous ses problèmes et ne se concentra que sur la ponette qui appréciait beaucoup cette sortie. Au fur et à mesure, la jument ralentissait doucement jusqu’à arriver sur un galop de travail plutôt normal. Amy la laissa ainsi quelques mètres puis la fit repasser au trot pour reprendre doucement son souffle. Quand le domaine fut en vue, elle ralentit la jument au pas et la laissa marcher jusqu’au retour aux écuries.

Expérience enneigée

Notre dernière séance ne m’avait pas suffi, j’avais envie de renouveler l’expérience du ski joëring, et Arabesque était une ponette parfaite pour cela. Je me dirigeai alors vers son box dans lequel j’entrai en la caressant. Je lui mis un licol puis j’entamai le bon pansage qu’elle méritait. Je pris tout d’abord mon étrille, puis je passai au bouchon et fini par la brosse douce. Je curai également ses pieds, puis démêlai ses beaux crins. Je l’amenai ensuite à l’extérieur des écuries pour pouvoir l’équiper avec tout le harnachement nécessaire.

Je commençai à prendre l’habitude, alors je ne mis pas longtemps à lui mettre sur surfaix, ainsi que tout le matériel pour le ski joëring. Le plus dur fut encore de mettre les propres skis, et j’avais encore du mal à trouver mon équilibre sur ces choses. Je préférais largement mes boots d’équitation, mais le plaisir de skier derrière son cheval dépassait tout cela. Je mis finalement le filet à la jument, et branchai les guides afin de me mettre en place. Je fis marcher la jument et nous nous dirigeâmes vers le chemin qu’on avait pris la dernière fois.

Quand la jument fut plus à l’aise, et que j’avais trouvé un semblant d’équilibre, je lui demandai de prendre le trot. Je la laissai s’échauffer tranquillement, puis progressivement, j’essayais de jouer dans mes doigts tout en m’accrochant, afin que la belle vienne tendre son dos, ce qui fonctionna plus ou moins bien. Arabesque avait tout de même moins la tête perchée, et ça lui permettait de mieux travailler son dos, même si ce n’était pas aussi efficace qu’en selle, où j’avais les mains bien plus libres que là. Je devais quand même rester accrocher si je ne voulais pas finir la tête la première dans la neige.

La jument paraissait apprécier cette sortie en extérieur, et il fallait en profiter pendant qu’il y avait assez de neige pour pratiquer cette discipline pour le moins hors du commun. C’était un vrai sentiment de liberté qu’elle apportait, autant pour la jument que pour moi. Je pris alors un instant pour admirer le paysage, qui se transformait de jours en jours. Toutes les feuilles étaient maintenant tombées, et avaient été recouvertes par l’épaisse couche de neige qu’il était tombé ces derniers jours. Tout était blanc, pur, donnait l’impression d’être propre, c’était magnifique.

Alors que la jument était à présent bien détendu, alors je la laissai souffler un peu au pas, avant de reprendre le trot, puis je lui demandai le galop. Elle fut satisfaite et partie d’un bon en avant. Ses crins ondulés sous le vent, et je sentais mes cheveux faire de même. Elle plaquait presque ses oreilles contre son encolure tellement elle prenait de la vitesse. Je ne voulais pas l’embêter devant tant de joie de sa part, alors je la laissai faire, puis elle se calma au fur et à mesure, en ralentissant progressivement. Je fini par tout de même la repasser au trot, puis au pas.

Nous rentrâmes ainsi à l’écurie, car, l’air de rien, cela faisait tout de même presque une heure que nous étions parti. Je retirai tout d’abord mes skis, puis je m’occupai de la jument en lui retirant tout son harnachement. Sans même la ramener au box, je la lâchai directement dans un paddock, où elle se roula longuement dans la neige. Je pris le temps de ranger toutes mes affaires, puis je lui ramenai un bon Mash dans un seau que je déposai dans son paddock. Elle savoura alors son goûter pendant que je repartis me mettre au chaud sous mon plaid.

Notre première séance

Une fois sorties des écuries, je fis marcher la jument jusqu’au portail du domaine. Je descendis alors mes étriers, ressanglai de quelques trous, puis je vérifiai que son couvre rein était bien mis. Je pris alors des deux rênes dans une main en agrippant une poignée de crins, mis le pied à l’étrier et je me hissai sur le dos de la grande jument. Je posai délicatement mes fesses sur la selle, puis je glissai mon autre pied dans l’étrier. Je laissai filer les rênes, et mis la jument en marche, rênes longues donc, en prenant la direction d’un petit chemin non loin de là. Je caressai la jument, en savourant les rayons du soleil. Il faisait beau aujourd’hui, le soleil était au rendez-vous malgré les basses températures. Au moins, l’air était sec, et c’était un temps idéal pour une petite sortie en extérieur. J’espérais en tout cas que cela ferait autant plaisir à la jument qu’à moi.

Après un moment à marcher, je remontai un peu sur mes rênes, puis je lançai la jument au trot qui s’exécuta sagement, en se mettant d’elle-même sur la main. Elle était bien dressée, c’était sûr. Je la laissai alors dans attitude, vaillant bien à ce qu’elle engage correctement ses postérieurs sous elle afin de tendre son dos et ainsi s’échauffer et se muscler efficacement. C’est alors que nous arrivâmes enfin au lieu j’attendais : une grande plage de sable blanc, déserte et assez plate, ce qui en faisait un lieu de travail parfait, beaucoup plus sympathique qu’un manège, même en cette saison. Quand nous fûmes au milieu de l’étendue de sable, je repassai la jument au pas afin de la laisser un peu souffler. J’en profitai pour la ressanglai d’un trou, puis repris mes rênes. Je m’imaginai alors un carré de dressage dans ma tête, et fis alors faire à la jument quelques figures de manèges, notamment des cercles, doublets, demi-voltes et demi-voltes renversées tout en incurvant la jument dans chaque courbe. Je fis ensuite le même travail au trot, tout en y incluant des transitions au pas, puis à l’arrêt.

La jument répondait correctement à toutes mes demandes, mais ne montrait aucune envie, aucune réelle motivation. Elle était juste là, et faisait ce qu’on lui demandait, rien de plus. Je la repassai au pas, la laissant souffler un peu, tout en profitant de l’air marin si agréable. Après un instant, je repris mes rênes, tout en restant au pas. J’eus à peine jouer dans mes doigts que Coda était déjà sur la main. Je la félicitai, puis commença le premier exercice. Je le fis marcher sur une ligne droite, enfin, le plus droit possible compte tenu du fait que je n’avais aucun repère pour m’en assurer, puis je lui demander un arrêt. Après quelques secondes, je la relançai au pas quelques foulées puis je lui demandai un demi-tour sur les hanches en plaçant correctement mes aides. Nous repartîmes en ligne droite sur laquelle je demandai à nouveau n arrêt, si possible au carré, puis encore n demi-tour sur les hanches mais à l’autre main. Je lui fis faire plusieurs fois cet exercice jusqu’à ce que les passages deviennent de plus en plus fluide, plus je la félicitai un moment, tout en la caressant.

Je lui fis alors reprendre le trot en faisant quelques cercles aux deux mains, puis je lançai la Westphalienne au galop. Alors que de nombreux chevaux seraient partit un peu fort, lâchant même une petite ruade, excités par l’immensité de la plage, Coda se contenta d’obéir, tout en restant sur le cercle. Je la fis galoper alors quelques instants, enchainant cercles puis quelques lignes droites sur lesquelles je développais un peu son galop. Je me remis alors un cercle, un grand cercle, puis je lui demandai une transition au trot, sans le quitter. Dix foulées plus tard, je lui redemandai le galop sur dix foulées, puis à nouveau le trot, et ainsi de suite. Je lui demandai ensuite des transitions plus rapprochées en faisant neuf foulées, puis huit, puis sept. Après quelques minutes, j’arrivais presque à faire deux foulées de trot, une de galop. Je félicitai longuement la jument, puis je fis le même exercice à l’autre main. C’était un exercice difficile, il fallait être réactif dans les transitions, tout en gardant une belle incurvation, en restant en équilibre afin de ne pas se coucher sur la courbe. Pourtant, Coda répondait à toutes mes demandes, alors je la félicitai, puis quand nous arrivâmes au même résultat qu’à l’autre main, je la laissai trotter un peu en ligne droite, puis je la repassai au pas pour la laisser souffler.

Je l’amenai alors près de la mer, là où les vagues s’échouaient sur le sable en formant une bande d’écume blanche. Je fis entrer la jument légèrement dans l’eau, juste assez pour recouvrir ses sabots. Ça ne servait à rien d’aller plus loin, je ne voulais pas qu’elle attrape froid. Nous marchâmes ainsi le long des vagues, puis je lui demandai de trotter. Elle relevait encore plus ses genoux, lui donnant une allure encore plus relevée que d’ordinaire. Après quelques instants, je pris le chemin du retour, laissant alors la jument marcher rênes longues. Nous traversâmes alors un petit chemin dans les dunes, puis nous arrivâmes près d’un petit champ qui se trouvait juste à côté du haras. Le domaine n’était plus très loin, alors je dessanglai la jument, puis une fois dans la cour, je mis pied à terre. Je remontai les étriers sur la selle, et je ramenai la belle aux écuries.

Prendre l’air, se reconstruire.

Alors que le soleil nous éblouissait, je ressanglai la jument, étirai ses antérieurs puis je mis pied à l’étrier pour me mettre en selle. Je n’avais pas envie de m’enfermer en manège ou en carrière, alors je décidai d’amener la jument en extérieur pour notre séance du jour, ce qui devrait lui faire le plus grand bien au moral. Je fis donc longuement marcher Avalanche le long des chemins proches du domaine, la laissant observer le paysage tout en échauffant doucement ses muscles. Quand son allure fut plus souple et plus déliée, je remontais légèrement sur mes rênes de filet et demandai le trot. Visiblement très contente de cette sortie, elle bondit et avança à toute allure. Je la repris doucement, tout en lui demandant qu’elle vienne se poser sur le mors. Elle engageait d’elle-même très bien les postérieurs, alors elle vint tendre sa ligne du dessus pour trouver un contact moelleux dans la bouche afin d’avoir une attitude basse pour un bon échauffement.

Je sentais sous la selle toute l’énergie de l’Espagnole qui ne demandait qu’à partir, mais qui respectait pourtant très bien mes aides. C’était un réel plaisir d’être sur le dos d’une si formidable jument, ce qui me remontait le moral. Après quelques minutes, je repassai Avalanche au pas pour la laisser souffler un peu et lui demandai de quitter le chemin pour aller dans le champ à notre droite. Il était plutôt plat, et le sol me paraissant parfait pour une petite séance de dressage. Je refis donc trotter la jument pour qu’elle découvre cette carrière improvisée. Je lui demandai toujours d’avoir une attitude basse, et comme elle commençait à être bien échauffée, je lui demandai régulièrement des cercles en ayant une belle incurvation, ainsi que quelques transitions tout en gardant un bon équilibre, le tout aux deux mains évidemment. La jument, très concentrée et appliquée, répondait parfaitement à mes demandes, ce que je n’oubliais pas de récompenser en la caressant régulièrement.

Je poursuivais ma détente par quelques cercles de galop à chacun main, puis je la laissais marcher quelques minutes rênes longues. Quand elle eut bien repris son souffle, je demandai à Avalanche de se mettre sur la main, le chanfrein bien à la vertical. Je jouais dans mes doigts sur les deux paires de rênes pour détendre la bouche de la belle, et lui fis faire un tour de ce qui pourrait être la piste dans un pas énergique. Je demandai ensuite un arrêt à un point bien précis, que je pouvais aisément repérer grâce à un arbre qu’il y avait non loin. Je maintenais l’arrêt pendant 6 secondes, puis je demandai le trot, assis bien sûr. Je lui fis faire deux grands tours au trot de travail, puis à nouveau un arrêt de six secondes au même endroit. Je demandai finalement le départ au galop, fis deux grands cercles de 20 mètres puis encore un arrêt de six secondes. Cet exercice avait pour but de bien délié le cheval et le rendre disponible pour la séance. Très réceptive et voulant toujours bien faire, la jument s’exécutait parfaitement et était très à l’aise dans cet exercice. Je lui fis donc faire la même séquence à l’autre main avant de passer à l’exercice suivant.

Comme la jument était très concentrée malgré que nous soyons en extérieur, je décidai de travailler le changement d’incurvation au trot et au galop. Je pris donc le trot de travail assis avec une jument sur la main, et je la mis tout d’abord sur un cercle, puis progressivement sur un huit de chiffre, en demandant un changement d’incurvation lors du changement de main au centre de la figure. Nous fîmes alors plusieurs huit de chiffres à la suite pour que la belle assimile bien l’exercice, qui devenait de plus en plus fluide et facile au fur et à mesure des passages. Lorsque je fus satisfaite de la jument, je lui demandai la même chose au galop, en demandant un changement de pied au centre de chaque huit, ce qui facilitait le changement d’incurvation pour la jument. Elle répondait très bien à mes demandes, et s’appliquait beaucoup, si bien qu’après plusieurs passages, le résultat était très convaincant.

Avalanche arrivait de mieux en mieux à changer d’incurvation, ce qui finalement ne m’étonnait pas vraiment puisqu’elle progressait vraiment rapidement. Elle deviendrait bientôt une vraie championne de dressage et pourrait dérouler de merveilleuses reprises pendant les spectacles, notre projet commun avec Luniwüen. Très fière de la jument, je décidai de la laisser là-dessus, alors je la repassai au pas, rênes longues. Nous reprîmes tranquillement le chemin afin de retourner au haras, n’oubliant pas de longuement caresser la belle jument crème.

Rééducation, longe aux trois allures.

Je caressais mon poney tout en marchant le long des paddocks, en direction d’un des petits chemins de balade du domaine. Twice avait le nez en l’air et sentait toutes les odeurs qui se présentaient à lui. Je ne voulais pas qu’il se fasse encore mal, alors je lui demandai gentiment de venir baisser un peu sa tête pour avoir une position un minimum correcte. Nous marchâmes ainsi une bonne vingtaine de minute. Au début assez calme, il commença à s’énerver un peu quand nous nous éloignâmes des autres chevaux. Il trottinait alors sur place et je dus intervenir plusieurs fois pour qu’il se calme, même si cela m’amusait beaucoup. Nous observions le paysage devenu si coloré entre les feuilles bien vertes des arbres et les nombreuses fleurs qui avaient fait leur apparition. Le printemps était vraiment ma saison préférée.

Les températures étaient douces en journée, ce qui nous permettait de faire sortir les chevaux au paddock et de reprendre les activités extérieures, lasse d’être resté enfermé dans le manège tout l’hiver. A quelques mètres de nous se trouvait une grande étendue d’herbe relativement plate, je décidai qu’après la longue marche que nous venions de faire, c’était l’endroit idéal pour notre petite longe. Je vérifiai alors l’attache de la longe, puis je demandai à Twice de se mettre en cercle autour de moi au pas. Commençant à assimiler les ordres vocaux, il s’exécuta mais eu rapidement envie d’accélérer. Je le fis trotter assez rapidement vu que nous avions déjà fait beaucoup de pas, et heureux de pouvoir changer d’allure, le poney enchaina alors les sauts de moutons. Je le réprimandais en donnant de petits à-coups sur la longe.

Le poney sortait d’un repos forcé après les manipulations de l’ostéopathe, ce n’était pas vraiment le moment de faire l’imbécile. J’essayais de le garder calme même si je savais qu’il débordait d’énergie et qu’il avait besoin de se dépenser. Je continuai à le faire trotter quelques instants et lui demandai le galop. Il bondit dans l’allure supérieure, jetant les postérieurs au passage, puis resta au galop sans faire de bonds divers et variés. Il avait une allure très énergique et je le laissais faire pour qu’il puisse évacuer son trop plein d’énergie. Après un moment, il ralenti de lui-même, prenant alors un galop plus calme et régulier, ce que je félicitai. Je le repassai ensuite au trot pour obtenir cette fois une allure calme et cadencée pour enfin le repasser au pas.

Je changeai la longe de sens et relançai le poney sur le cercle à l’autre main. Je le fis donc marcher quelques instants, puis je l’amenai doucement dans un petit trot que je voulais souple et régulier. Pour finir, je le fis galoper quelques tours. Twice commençait à fatiguer mais était aussi plus concentré, alors je le ramenai progressivement au trot puis au pas. Quand il eut repris son souffle, je le ramenai vers moi pour rechanger la longe de sens et décrocher son nosebande afin de le faire brouter un peu, profitant du soleil. Au bout d’un moment, je décidai qu’il était l’heure de rentrer alors nous marchâmes tranquillement sur le chemin de retour, sans oublier de caresser longuement ce merveilleux poney qu’était Don’t Think Twice.

Première sortie.

Une fois à l’extérieur de l’écurie, Amy, Selena et moi ressanglâmes notre sangle puis nous nous aidâmes mutuellement pour nous hisser sur le dos de nos chevaux. Kaya et Arabesque faisait pratiquement la même taille alors que Grump It était beaucoup plus grand. Il avait presque l’air immense à côté des deux ponettes. Une fois toutes sur nos selles, nous nous dirigeâmes vers un des chemins, celui menant aux champs, qui était bordé d’arbres. C’était un coin en général très tranquille et donc parfait pour la première balade de Grump It. Nous commencions par longuement marcher au pas, rênes longues pour détendre nos chevaux en douceur. Il ne fallait pas oublier que parmi nous se trouvait notre mamie Arabesque, bientôt 25 ans, qui demandait donc plus de temps pour s’échauffer.

Nous marchâmes ainsi un moment. Les deux ponettes étaient plutôt calmes, ce qui aidait et rassurait Grump It, bien que je sentais son énergie bouillonnait sous mes fesses, ce qui commençait à le faire chauffer. Il se mit à piétiner et trottiner, le retenant comme je pouvais. Les filles proposèrent alors de prendre le trot, ce qui ne fut pas de refus. Alors qu’elles laissèrent leurs jument, habituées à l’extérieur, dans une attitude basse, je raccourcis mes rênes. Je n’eus pas besoin de bouger mes jambes que Grump It, en voyant ses congénères prendre le trot, partit comme un fou. Il se cabra d’abord, puis rua avant de partir au galop. Je faisais mon possible pour garder mon équilibre et je lui demandai, tant bien que mal, de revenir au trot.

Il secouait la tête vigoureusement et je sentais ses postérieurs se lever frénétiquement. Il n’avait qu’une envie, c’était de partir en sauts de mouton comment un fou. J’essayais de rester le plus calme possible pour ne pas l’énerver encore plus. Cependant, les juments ressentaient bien l’énergie de Grump It, ce qui eut pour effet de commencer à les faire chauffer aussi, même Arabesque qui, malgré son âge, avait encore une forme olympique ! Selena, qui avait encore la jument la plus calme se mit en tête afin que Kaya maintienne les deux autres derrières. Grump It commençait à transpirer à la base de l’encolure, alors nous décidâmes de les repasser au pas pour essayer de faire redescendre la pression, ce qui fonctionna pour les deux ponettes, beaucoup moins pour l’étalon qui avait encore de l’énergie à revendre.

Après quelques minutes, nous décidâmes de reprendre le trot. Kaya, toujours en tête, était beaucoup plus calme. Arabesque, bien dressée, resta bien connectée à Amy. Grump It lui, finit par se fatiguer à force d’essayer de faire l’andouille. Nous prîmes finalement un petit galop assez tranquille. L’étalon partit un peu fort, mais je le repris tranquillement et se détendit. Il devenait progressivement beaucoup plus calme et à l’écoute, ce que je félicitai généreusement. Nous repassâmes au trot, puis au pas, rênes longues sur le chemin du retour afin qu’ils puissent bien reprendre le souffle. Bien que sportive, cette première balade de Grump It s’était bien passée. Evidemment, étant jeune, il débordait d’énergie et n’arrivait pas à la contenir, mais il avait été très franc, et c’était surtout ce que je cherchais. Nous caressâmes généreusement nos montures, puis nous mîmes pied à terre en arrivant près de l’écurie.

Apprendre à se connaitre, découvrir.

Cela faisait quelques jours que la belle Duchesse avait rejoint le domaine dans le but de finir son débourrage et lui apprendre quelques bases. De nature un peu anxieuse, elle s’était pourtant habituée assez vite à son box, à l’écurie et avait même était un peu au paddock avec Avalanche, ma jument qui n’était autre que sa demi-sœur. Avant de commencer un travail plus sérieux, je voulais d’abord lui montrer un peu les alentours du domaine afin qu’elle découvre un peu plus cet environnement. J’allais donc retrouver la belle dans son box où je fus plutôt bien accueillie. L’ibérique sortait la tête et quémanda des caresses. Je passai ma main délicatement le long de son chanfrein, puis j’entrai dans le box.

Je demandai à la jument de reculer de quelques puis je caressais son épaule et son encolure. Je sortis de ma poche un morceau de pomme qu’elle savoura avec plaisir. Je pris mon étrille et commençai à faire des mouvements circulaires sur sa robe dorée. Je pris ensuite mon bouchon et je repassai sur son corps ainsi que ses membres et je finis par la brosse douce sur l’entièreté de son corps. J’aspergeais doucement ses crins avec un peu de démêlant, ce qui fit sursauter la belle mais je la rassurais et curai ses pieds pendant que le produit agissait. Je finis par prendre ma brosse à crins que je passai délicatement dans son toupet, sa crinière et sa queue afin d’y retirer tous les nœuds.

Je caressais une nouvelle fois la belle jument et je lui mis des guêtres de dressage avec intérieurs en mouton aux membres et une paire de cloche, avec mouton également aux antérieurs. Je finis par lui mettre un licol éthologique et la fis sortir de son box. Je la fis d’abord marcher sur le chemin menant au paddock, puis un peu sur le cross en la laissant brouter quelques minutes. Je l’amenai ensuite voir la carrière, le rond de longe ainsi que la manège en lui laissant bien le temps de découvrir chaque installation dans le calme. Elle n’était pas vraiment stressée, peut-être juste un peu tendue au cas où un monstre mangeur de poney apparaitrait d’un coup mais ma voix suffisait à l’apaiser.

Quand elle fut bien décontractée, je l’amenai sur les chemins qui sortaient du domaine pour lui faire découvrir également les environs. Je remarquai qu’elle fut tout de suite moins rassurée au fur et à mesure que nous nous éloignions. Je la rassurais tout en continuant de la faire marcher. Bien qu’elle ne soit pas très sereine, elle était toujours aussi respectueuse et ne rechignait pas à me suivre. Elle sursauta à plusieurs reprises durant notre petite marche, mais rien de très insurmontable. En tout cas elle prenait sur elle et montrait tout de même beaucoup de courage, ce que je félicitai de quelques caresses. J’essayais de lui montrer le plus d’objets possible pour qu’elle apprenne à se familiariser avec son environnement, comme une poubelle par exemple, un banc, une plaque d’égout, etc.

Elle hésitait toujours à aller vers l’objet, mais je l’encourageais toujours à s’en approcher et même à le toucher du bout de son nez. Ainsi, elle comprenait très vite que rien n’essayait de la manger et paraissait de plus en plus allante au fur et à mesure et j’en étais très contente. Décidemment, Duchesse était une vraie petite perle. J’étais heureuse qu’on me l’ait confiée, mais aussi assez triste que ce ne soit que provisoire, j’en devenais presque jalouse de la personne qui aurait la chance de la monter quand mon travail avec elle serait achevé. Je préférais retirer ses pensées de mon esprit pour me reconcentrer sur la belle.

Après avoir pris un petit chemin en herbe assez étroit qui longeait un canal, nous arrivâmes sur une petite place qui était l’entrée d’une pâture qui devait servir de terrain de foot. Je décidai de m’arrêter là quelques instants pour voir avec la jument quelques bases de l’éthologie. Cela lui permettrait aussi d’apprendre à se concentrer sur son cavalier même en extérieur. Je commençai par exercer une petite pression vers le bas sur la longe que je relâchai dès qu’elle eut baissé la tête. Je recommençais plusieurs fois jusqu’à ce que son bout du nez touche presque le sol et je la félicitai et la caressai. Je lui demandai ensuite avec la position de mon corps de mobiliser ses hanches.

Je me plaçais en face de celle-ci en prenant une posture plus impressionnante en avançant vers elle. La réponse fut quasi immédiate, elle fit un pas de côté, puis deux, croisant les postérieurs pour se déplacer autour de ses épaules. Alors je me relâchai et baissai mes épaules pour stoppai la pression que j’exerçais, et la jument s’arrêta. Je la félicitai et recommençai plusieurs fois de chaque côté. Duchesse était très à l’écoute, toute son attention était reportée sur moi et non ce qui l’entourait. C’était exactement ce que je recherchais alors je la félicitai et la caressai beaucoup. Je fis ensuite le même exercice mais en mobilisant les épaules qui devaient tourner autour des hanches.

Cet exercice étant plus difficile, Duchesse mit un peu plus de temps à le comprendre. Elle décalait son corps entier au lieu de juste ses épaules, erreur que tous les chevaux font au début, mais je la félicitai dès qu’elle eut réussi, ce qui la motiva à m’en donner toujours plus. Au fur et à mesure, elle devenait plus réactive, ce qui me permettait d’avoir des aides beaucoup plus discrètes alors qu’elle répondait toujours aussi bien. Je la félicitai beaucoup, puis je me positionnai vers ses hanches mais en avançant plus vers son ventre. Elle hésita un instant, puis se mit en marche en décalant un peu plus les hanches que les épaules. J’étais assez étonnée qu’elle réponde aussi bien alors je félicitai de la voix. Je fis comme une rêne d’ouverture et l’amenai à se mettre en cercle autour de moi.

Elle comprit très bien l’exercice et se maintenait bien sur le cercle en adoptant une allure souple et régulière, alors je lui demandai une transition au trot. Elle s’exécuta sans tarder. Elle avait vraiment de magnifiques allures, très légères, souples mais aussi très gracieuses. Je lui demandai de revenir au pas, puis je l’amenai à changer de main en faisant un doublet dans le cercle pour repartir en sens inverse. Là encore je la laissais marcher un peu avant de lui demander quelques foulées de trot. J’étais vraiment contente de la jument, alors je décidai de la ramener au pas et de prendre la direction du domaine qui ne se trouvait plus qu’à quelques mètres.

Bien plus détendue qu’à l’aller, Duchesse avait un pas bien plus souple qui était très beau à regarder. Elle deviendrait une excellente jument de dressage, elle avait toutes les qualités pour. Je passais tout le temps du retour à la caresser et passer mes mains dans ses beaux crins. Quand nous fûmes arrivées au domaine, je la laissais brouter cinq minutes le temps de retirer ses guêtres et ses cloches puis je l’amenai dans le paddock où Avalanche l’attendait déjà. Je caressai les deux juments et leur donnai des friandises, puis je retirai le licol de Duchesse. Les deux ibériques se grattèrent mutuellement le garrot, puis elles s’éloignèrent en trottinant pour aller brouter un peu plus loin. Je ne pouvais m’arrêter d’admirer mes deux beautés, et même si Duchesse n’était là que provisoirement, j’étais déjà amoureuse d’elle.

Revivre, reprendre, rencontrer.

Je fis sortir la jument de l’écurie, puis je la ressanglai et montai sur son dos. Elle s’élança dans un pas énergique et je la dirigeai vers un des chemins que je préférais, entouré d’arbres, un lieu calme et apaisant. Un lieu idéal pour notre reprise. Roxanne était très allante, heureuse de sortir. Elle marchait d’un bon pas, tout en observant son environnement. J’étais plutôt contente d’être sur le dos de ma jument, cela m’avait beaucoup manqué, et à elle aussi visiblement.

Nous marchâmes un moment ainsi, la laissant s’échauffer à son rythme. J’étais toujours rênes longues, pour le plus grand bonheur de Roxanne qui pouvait bouger sa tête comme elle le voulait. J’avais confiance en elle et savais qu’elle ne partirait pas sans prévenir. Après un petit moment, je raccourcis mes rênes, lui demandai une légère extension d’encolure et la passai au trot. Elle pouvait donc s’échauffer tout en tendant bien son dos. Elle avait de belles allures, légères et confortables, rendant la jument très agréable à monter.

Il faisait beau, et chaud, mais une légère brise venait nous rafraichir, c’était le temps idéal pour une petite sortie. Je sentais toute l’énergie de Roxanne sous la selle, mais elle n’essaya jamais de tirer ou de prendre la main. Elle me paraissait très détendue et très enthousiaste d’être dehors, ce qui me faisait extrêmement plaisir. Ces semaines de vacances avaient finalement fait un bien fou à mes chevaux, et ils s’en trouvaient encore plus motivés qu’avant. Au moins, je n’avais pas tout perdu dans cette histoire.

C’est alors que nous arrivâmes près d’une petite clairière, l’endroit que je préférais. J’aimais beaucoup travailler sur le plat à cet endroit où le sol était de très bonne qualité. En avançant, je vis qu’un cheval était dans la clairière, équipé d’une selle western. Je trouvais ça étrange car il n’avait pas de cavalier sur le dos. C’est alors que je vis un homme couché par terre. Mon cœur battit la chamade, je repassai la jument au pas pour m’approcher, espérant que l’homme n’est rien de grave.

Je vis alors que le cavalier était muni d’un appareil photo, et devait être en pleine séance de shooting photo. Je me détendis et soufflai un bon coup pour évacuer tout le stress qui était monté en moi.

Al « Mon dieu ce que vous m’avez fait peur, j’ai cru que vous étiez tombé. »

L’homme se redressa alors, les cheveux noirs, un peu en bataille, les yeux d’un bleu si profond, et un léger sourire en coin.

D « Oh, ce n’était pas mon intention. Je m’appelle Damon Gray, je suis photographe. Cet endroit est très joli, j’aime beaucoup y faire des séances photos, et je n’ai pas l’habitude de rencontrer du monde.

Al – Moi c’est Aloy, je suis cavalière au domaine du Manoir. J’aime aussi beaucoup cette clairière pour travailler mes chevaux. »

Il alla chercher son cheval qui était tranquillement en train de brouter et rangea son appareil dans une des sacoches accrochées à la selle. Il me présenta donc Pain d’Epice, jument appaloosa de 5 ans, qui lui appartenait depuis seulement quelques semaines. Je fis de même avec Roxanne, puis il remontait en selle et me proposa de continuer la balade ensemble, ce que j’acceptais volontiers.

Nous nous mîmes côte à côte au pas pour discuter tranquillement, pendant que les deux juments faisaient connaissance. L’alezane appréciant les autres chevaux, elle fut ravie d’être accompagnée, surtout que l’appaloosa paraissant aussi très gentille. Après quelques minutes, nous décidâmes de prendre le trot. Je remis Roxanne dans une attitude basse, pour qu’elle puisse se muscler en même temps. Damon était passionnant, et avait beaucoup de choses intéressantes à raconter, mais il ne manqua pas de remarquer mon atèle et ma genouillère puisqu’on voyait la forme de celle-ci à travers mon pantalon.

Je ne savais pas trop quoi lui dire, lui expliquant vaguement que ce n’était qu’une mauvaise chute. Il comprit que c’était un sujet qu’il fallait mieux éviter. Il lança sa jument au galop, en me regardant avec un petit sourire, comme pour m’inviter à faire une petite course. Je passais alors la jument à l’allure supérieure. Rapide, elle ne manqua pas de rattraper Pain d’Epice et Damon et nous galopâmes ainsi quelques minutes. Pleines d’énergie, les juments se faisaient la course entre-elles, ce qui était très amusant.

Pourtant je la retenais un peu pour garder une allure convenable, surtout que les douleurs commençaient à revenir au fur et à mesure. Nous demandâmes alors le trot à nos juments, puis après quelques instants le pas. Damon me raccompagna jusqu’au domaine où il insista pour me prendre en photo, en souvenir de notre rencontre. J’étais plutôt mal à l’aise à cette idée, mais j’acceptai finalement. Il prit plusieurs clichés de moi et Roxanne, puis nous nous dîmes en revoir et il s’éloigna.

J’étais plutôt intriguée par ce jeune homme, et pour être très franche, j’avais beaucoup apprécié cette rencontre et je le trouvais vraiment attirant. Je mis finalement pied à terre et je ramenai la jument dans l’écurie.

Que le meilleur.

A peine sortie des écuries, je ressanglai et montai sur le dos de Khazam pour me rendre en carrière de détente. Contrairement à d’habitude, je fus obligé d’annoncer mon numéro pour entrer, mais bientôt tout le monde me reconnaitrait et je n’en aurai plus besoin. Je fis marcher l’étalon au pas pour lui faire découvrir l’endroit, puis je le lançai dans un petit trot en légère extension d’encolure pour bien échauffer son dos. D’abord en ligne droite, je fis ensuite de petites voltes en accélérant progressivement la cadence du bai. Je finis par quelques foulées de galop en faisant surtout des cercles où je demandais l’incurvation.

Je demandais à une jeune fille qui était près des obstacles si je pouvais détendre mon cheval en même temps que la cavalière qu’elle coachait sur les obstacles, ce qu’elle ne put me refuser évidemment. Je dirigeais donc l’étalon vers le premier vertical à environ 90 cm. Khazam franchit avec puissance l’obstacle. Alors je revins sur le vertical à 1m10, côte minimal de l’épreuve. Encore une fois, ce ne fut pas un problème pour l’étalon. Nous nous dirigeâmes vers l’oxer à 1m10, puis un à 1m20, et pour finir 1m30, côte maximal de l’épreuve. Nous revînmes vers un dernier vertical à 1m20, puis je remerciai la jeune femme, qui se prénommait Aveline.

Sa cavalière entra dans la carrière improvisée qui était sur la plage pour y faire son parcours. Le speaker annonça « Aqua Espaura en selle sur Dandelion XIII du Manoir ». La jeune femme, en selle sur son étalon noir dévorait le parcours avec facilité et concentration et ils finirent sans faute, sous les applaudissements du public de d’Aveline visiblement fière. Je le serais tout autant après mon parcours. J’entrai donc à mon tour sur la piste, saluant brièvement les juges. Je fis reculer Khazam sur trois foulées puis je le fis partir au galop pour effectuer un grand cercle près du premier obstacle.

La cloche retentit, alors je me dirigeais vers le premier vertical à 1m10 qui se trouvait en bout de piste. Khazam dévora l’obstacle avec facilité, se servant de toute sa puissance pour franchir les barres. Je pris ensuite un peu de galop sur le demi-tour à main gauche pour l’obstacle numéro 2, une spa assez large à 1m10 toujours. L’étalon prit un peu d’élan et s’envola au-dessus des barres et nous nous dirigeâmes ensuite sur une légère courbe à main droite pour le premier double, entrée oxer, deux foulées courtes vertical. Après avoir gardé un peu de galop pour couvrir la largeur de l’oxer, l’étalon eu un peu de mal à se redresser pour raccourcir ses foulées, mais il franchit le vertical sans souci.

Nous fîmes un demi-tour pour aller sur l’oxer numéro 4 à 1m20 qui ne posa pas de problème. Après une courbe ç main gauche, nous nous trouvâmes face au deuxième double, vertical, une foulée longue oxer. Khazam frôla le vertical sans pour autant faire tomber la barre et franchit l’oxer avec force. Après une courbe à main droite, l’étalon s’envola au-dessus de l’oxer numéro 6 à 1m20. Nous effectuâmes un virage à main droite pour aller sur le vertical numéro 7 à 1m25, puis un autre vertical à main gauche, le numéro 8 toujours à 1m25. C’était une palanque, le genre d’obstacle qui tombe facilement, alors je retins un peu le bai pour arriver sur la bonne foulée pour ne pas effleurer l’obstacle.

En ligne droite se trouvait l’oxer numéro 9 à 1m30 qui fut facile pour Khazam, même si je sentais la fatigue arriver après ces efforts. Je demandai en demi-tour pour aller sur l’obstacle 10, un vertical toujours à 1m30, puis après une petite galopade nous arrivâmes sur l’ultime obstacle, l’oxer numéro 11 à 1m30. Le bai s’envola une nouvelle fois par-dessus puis lança une petite ruade une fois à la réception, comme s’il avait compris que le parcours était terminé. Les spectateurs applaudirent pendant que je le repassai au trot puis au pas pour sortir de la carrière. J’amenai alors le bai sur la plage un peu plus loin au pas, rênes longues pour le faire souffler, sans oublier de le caresser pour ce beau sans faute. Je finis par mettre pied à terre et je le ramenai aux écuries.

Partir loin, tourner la page.

Je lui fis d’abord découvrir l’écurie, puis les différentes installations. Je l’amenai voir la magnifique carrière, puis le rond de longe couvert et le manège. Nous revînmes vers les paddocks et le terrain de cross qui se trouvait un peu plus loin. La jument fut plus réticente à l’approcher, mais je la rassurai. Etant cavalière de dressage, je n’emmènerai pas la belle sauter des obstacles, je ne voulais pas gâcher son talent avec de tels stupidités.

Je pris plutôt la direction du premier chemin qui s’éloignait du domaine. C’était une petite allée assez ombragée, un lieu plutôt agréable pour se balader. Après plusieurs minutes, l’allée déboucha sur une digue qui longeait une plage magnifique de sable blanc. C’était un endroit vraiment paradisiaque, bien plus beau que les rues de New York. Je fis donc marcher la jument sur cette digue, bercée par le bruit des vagues qui se jetaient sur la plage.

Mon esprit se brouilla, j’eu presque l’impression de revivre cette scène que j’espérais tant oublier. Je me voyais encore entrer dans l’église, au bras de mon père, toute vêtue de la plus belle robe du pays. Les gens s’étaient levés pour m’accueillir, et mon fiancé m’attendait près de l’autel. L’église était magnifiquement décorée avec de superbes fleurs. Ce devait être le plus beau jour de ma vie, le plus beau mariage jamais organisé, mais cela se transforma juste en cauchemar.

Au moment de prononcer les vœux, mon fiancé refusa ma main, et s’enfuit de l’église en tenant la main de la personne qui était censé être ma meilleure amie, me laissant seule devant sa famille, la mienne, tous nos amis et les gens les plus importants de New York. Même le maire de la ville était là, avec tous les hommes les plus riches et influents. J’étais couverte de honte. Je rentrai en pleurs dans ma villa, mais c’est ainsi que je décidai de partir à l’autre bout du pays, en Californie pour tirer un trait sur le passé.

Je ne regrettai aucunement mon choix, rien que de voir la magnifique plage qui s’étendait devant moi me rassurait sur mon choix. Ce n’était pas le genre de paysages qu’on trouvait à NY. J’espérais que cela conviendrait également à mes chevaux, mais pour l’instant, Avista semblait plutôt contente. L’air marin était si agréable, bien loin de toute la pollution des grandes villes. Pourtant, nous étions suffisamment proche de San Francisco pour que je puisse faire tout le shopping que je voulais ! J’allais me racheter une garde-robe toute entière, mais aussi tout un tas d’équipement pour mes chevaux, pour qu’ils aient toujours les dernières nouveautés.

Après une bonne marche, la jument avait un pas plus souple, plus aérien. Il était donc temps pour nous de rentrer. Je pris un petit chemin pour revenir vers le domaine, qui était vraiment magnifique, c’était le minimum pour mes chevaux. Quand nous fûmes arrivées dans la cour, je caressais la jument qui paraissait plus détendue, alors je l’amenai dans un paddock vide. La jument hésita, je savais qu’elle préférait le confort de l’écurie, mais passer un peu de temps dehors ne pouvait lui faire du mal. Elle se mit ensuite à brouter tranquillement, alors je la pris en photo, la première de Californie. Les followers de mon compte Instagram seraient ravis !