Cours d'obstacle

Cela allait faire bientôt 1 mois que j'avais récupéré Kaya après les événements qui s'étaient déroulés au haras à l'occasion des fêtes de noël, et l'ensemble du travail se passait plutôt bien, je devais l'admettre, tant qu'on réussissait à la divertir et ne pas la lasser avec les mêmes exercices répétitifs. J'avais donc contacté Louise, une coach, pour me dispenser d'un cours avec Kaya, après tout un avis et un oeil externe était toujours bienvenue pour s'améliorer! Nous avions donc rendez-vous dans le manège dans une demi-heure, je me dépêchais alors de me rendre à l'écurie, poussant le chariot sur lequel étaient disposés les affaires de l'isabelle.

Rapidement elle se colla à la porte du boxe pour me saluer, je la caressais alors, toute contente qu'elle paresse heureuse de me voir, et entrais pour lui offrir un bon pansage. Je voulais qu'elle brille et qu'elle soit tout bonnement parfaite, je m'appliquais donc à faire disparaître toutes parcelles de poussières de son poil, démêler sa crinière et veiller à ce qu'il n'y ai pas de crins plus longs que d'autres dans sa crinière en brosse, et curais ses sabots.

Propre comme un sous neuf je sellais ensuite la ponette, l'équipant d'un tapis blanc tout propre et brillant grâce à la lessive utilisée, puis mettais ma selle d'obstacle en cuir noir parfaitement adaptée à sa morphologie, sa bride en cuir noir également. Pour achever le tout je lui mettais ses protèges membres et ses cloches aux antérieurs, puis me préparais moi même, soit bombe, gants et chaps, et ensemble nous dirigions vers le manège.

En attendant Louise je ressanglais Kaya qui semblait impatiente de sauter rien qu'à voir les chandeliers et les barres au sol, puis cherchais un tabouret pour me hisser sur le dos de l'isabelle et caressais son épaule. Rapidement je pressais ses flancs et commençais par la faire marcher, rênes longues pour qu'elle puisse mettre son encolure dans une position confortable, avant de remonter sur ses rênes et jouer dans ses doigts pour qu'elle se mette tranquillement sur la main.

Tandis que je commençais à faire marcher la ponette, tout en jouant toujours dans mes doigts pour la garder sur la main, Louise, celle qui me donnerait aujourd'hui un cours d'obstacle, fit son apparition. Je la saluais chaleureusement d'un "bonjour" et d'un sourire avant de me remettre dans ce que je faisais. J'écoutais attentivement ses consignes, pour le moment il suffisait de détendre, et elle pourrait donc en profiter pour observer notre manière de travailler grossièrement.

Pour le moment nous nous contentions de marcher, tout en la gardant sur la main, de plus je lui faisais faire beaucoup de figures de manège comme des cercles, des diagonales, des doublets, des huit de chiffre et beaucoup de variation intra allures pour occuper l'isabelle et ne pas l'ennuyer en lui demandant simplement de marcher sur la piste sur la main, ce n'était pas la meilleure manière d'agir avec elle.

Sans lâcher mes rênes je caressais l'épaule de l'isabelle et pressais ses flancs pour lui demander de prendre le trot. Elle ne perdit pas de temps et prit une allure énergique et plutôt aérienne, enfin, de mon point de vue plutôt agité puisque je la sentais rebondir sur le sol sous moi. Sans me déconcentrer je la laissais trotter et rapidement y incluais, comme au pas, des figures de manège et des transitions intra allures, et extra allures à présent, tandis qu'elle obtempérait en mâchouillant son mors.

Je souriais au compliment de Louise, c'était toujours appréciable d'entendre dire d'une bouche extérieur qu'on formait un joli couple prometteur avec son cheval. Néanmoins, concentrée sur ma jument, je répondais d'un signe de tête à ma professeur du jour avant de reculer ma jambe extérieur, la jambe intérieur à la sangle pour demander le galop à Kaya. L'isabelle n'hésita pas et bondit dans un galop énergique et aérien. Je jouais toujours dans mes doigts pour la garder ronde, engageant bien ses postérieurs sous elle.

Le tour était bien entamé, Kaya gardait un galop souple tandis que je l'accompagnais vers le bassin, néanmoins la jument avait toujours eu un brin de malice et me vola une ruade auquel je ne m'attendais pas qui me fit rebondir sur la selle. Rapidement je réagissais et la reprenais en la grondant, même si elle ne voyait pas à mal ce n'était pas une raison pour laisser passer un excès de folie. Par réflexe la jument repassa au trot à cause de l'à-coup que j'avais donné sur les rênes par la surprise de cette ruade sortie de nulle part. Prenant un trot de course je la contenais et la faisais reprendre un trot plus calme et de travail avant de lui redemander un départ au galop.

Cette fois-ci la jument se montra moins joueuse et se concentra un peu plus sur ce que je lui demandais. Je lui laissais faire un tour complet, l'incurvant bien dans les coins, avant de la mettre sur un grand cercle où je continuais de l'incurver, si je continuais à la faire galoper sur la piste sans rien demander elle allait finir par s'ennuyer et me le montrer. Je lui demandais finalement un changement de main à l'aide d'un doublet et lui demandais un changement de pied sur la piste afin qu'elle ne soit pas à faux et se déséquilibre dans les tournant.

Comme l'isabelle avait bien galopé et que le but n'était pas de l'essoufler dès le début de la séance je la repassais tranquillement au trot puis au pas en caressant et rejoignant Louise au centre de la piste où je l'arrêtais et caressais, attendant la suite des instructions tandis qu'elle mâchouillait son mors, provoquant un filet de bave qui coulait le long de ses lèvres.

Je suivais à la lettre les instructions de ma professeur du jour, tandis qu'elle se plaçait à côté de l'obstacle bleu sur lequel était peint quelques nuages blanc, je préparais ma jument, je commençais par lui faire prendre le trot au centre du manège. Je rejoignais alors la piste et plaçais mes aides, jambe intérieur à la sangle et jambe extérieur reculée, aussitôt Kaya s'élança au galop et je fis en sorte de la garder bien droite afin d'arriver en face de l'obstacle et non pas de traviole.

La couleur pastel de la barre sembla surprendre Kaya puisque je la sentais hésiter et ralentir, mais il me suffit alors de presser mes talons pour l'encourager et elle le franchit sans plus de peine. Aussitôt je la redressais pour ne pas qu'elle dévie de sa route et la repassais au trot avant de bien caresser pour la féliciter. Avec l'accord de Louise je recommençais donc un passage.

Cette fois-ci Kaya se montra plus confiante et essaya même de me retirer une foulée, motiver à aller sauter, néanmoins je ne la laissais pas faire et remontais sur mes rênes rapidement pour la retenir en me redressant, et l'accompagnais dans l'obstacle. La jument leva la tête à la réception, ma faute de ne pas l'avoir assez accompagné avec mes mains et lui ayant légèrement arraché la tête lors du survol de l'obstacle, je récompensais et lui glissais un mot d'excuse à l'oreille avant d'attendre de connaître la suite.

• Elle a été sympa avec moi, j'en connais qui m'auraient envoyer valdinguer à cause de ma bêtise. J'ai du mal à avancer mes mains lors du saut, au contraire je les ramène vers moi..tu n'aurais pas des conseils à me donner? Ça fait un moment que j'ai des difficultés à régler ce problème et encore, j'ai de la chance d'avoir une ponette qui me pardonne...

J'écoutais les conseils de Louise avec intérêt, et décidais de tester ça sans plus tarder sur la ligne comme elle m'avait indiquée. Honnêtement j'angoissais à l'idée de ne pas tout gérer, et le temps de me mettre à l'aise avec les indications de Louise, décidais de faire confiance à Kaya sur l'obstacle. Je savais que je pouvais lui faire confiance et me reposer sur elle, le temps de bien intégrer les mains. Ansi, je prenais une grande inspiration et plaçais mes aides pour demander le galop à la ponette que j'emmenais droit vers la ligne.

Concrètement, le premier passage se dévoila catastrophique. Trop occupé à penser à mes mains j'avais donné le doute à Kaya et avait purement et simplement prit un taxi qui m'avait assez secoué. Je m'étais juste reprise à temps pour l'accompagner dans le deuxième saut, mais trop précité je ne sais pas trop ce que j'avais fais, en tout cas à la réception Kaya montra son mécontentement en fouettant l'air de la queue. Je m'excusais et respirais un bon coup avant de recommencer.

Il fallut deux passages supplémentaires pour que je réussisse à coordonner la direction, l'accompagnement dans le saut avec mon corps et mes mains. Kaya devait m'en remercier. Je la caressais avec énergie et enroulait mes bras autours de son encolure en lui murmurant des mots doux. Nous refaisions un passage, qui se passa très bien par apport aux précédents!

Je laissais souffler Kaya en la laissant marcher, attendant la suite des instructions avec impatience tandis qu'elle piétinait, prenant beaucoup de plaisir à sauter visiblement, ce qui ne pouvait que me faire plaisir.