Carnet d'Atalante

La fin de journée est passée entre impatience d'avoir des nouvelles et inquiétudes de voir partir l'étalon noir repartir. La nuit avait été agitée et Mathias s'était levé déjà fatigué. Pour autant le jeune homme va entretenir 'étalon nettoyant la grange et changeant l'eau de boisson avant de revenir chez lui pour surveiller son téléphone. Celui-ci resta silencieux toute la matinée, et c'est seulement après un déjeuner frugal, il avait l'estomac noué que la sonnerie salvatrice retentit. Un rapide échange puis de nouveau l'attente. Mais bien plus courte. C'est la sonnette de la porte qui retenti cette fois-ci. Mathias s'empressa d'aller ouvrir pour découvrir un homme âgé. Un banal échange de civilité puis l'habitant mène son invité vers la grange.

L'étalon amorce un début de hennissement puis s'arrête en voyant apparaître la seconde silhouette à la porte. Si Mahtias entre pour le flatter, l'étalon le lui rendant bien en frottant sa tête contre ses mains puis son torse le visiteur lui les observe depuis la porte. Finalement quelques paroles sont de nouveau échangées alors qu'ils regagnent la maison, l'homme n'a même pas approché le frison. Une discussion longue a lieu dans la salle à manger, des explications, des justifications finalement une acceptation. L'homme repart après avoir noirci une feuille d'écrits, paraphée en bas par les deux partis concernés.

Mathias n'en revient pas, Noël prend aujourd'hui tout son sens... L'homme lui a fait un cadeau. Un cadeau inestimable au yeux du jeune homme, l'angoisse et l'attente viennent de toucher à leur terme. Atalante car c'est bien là le nom de l'étalon frison qui habite sa grange depuis plusieurs jours, a changé de propriétaire. Maintenant Mathias peut prendre des décisions. Il aime avoir l'étalon près de lui mais la situation n'est pas parfaite, loin de là, elle est même plutôt précaire et Mathias sait qu'il va lui falloir trouver une pension pour loger l'étalon, il aimerait beaucoup découvrir les capacités de son étalon, autre que celle de promenade, celle qui se dévoilent dans un manège ou sur un carrière, ce qu'il ne peut pas faire chez lui...

Mathias avait donc commencé sa recherche d'une écurie pour Atalante. Pour l'instant aucune ne lui plaisait vraiment, trop loin, trop petite, trop ci ou trop ça... Il allait être un propriétaire casse pied il le sentait. Dans ses autres recherches il lui fallait maintenant s'acheter du harnachement. Il était donc sur son ordinateur, sur internet quand son téléphone sonna.

Il décrocha après avoir regardé le numéro. C'était son meilleur ami, celui qui l'avait connu au plus mal et qu'il n'avait plus revu depuis qu'il était venu s'enterrer dans sa maison voilà quelques mois maintenant. L'appel était une invitation, plutôt péremptoire à venir passer quelques jours à la montagne avec lui sa fiancée et une amie de cette dernière. Un plan très très foireux de l'avis de Mathias. Un genre de double date pour tenter de faire un couple...

Mathias tenta donc de se débiner en invoquant diverses excuses dont Atalante mais tout ce qu'il obtint fut quelques jours de sursis pour lui trouver une écurie. Les recherches furent donc intensives et il fini par se décider pour une écurie de valorisation faisant un peu d'élevage et accueillant des propriétaire. Après un échange téléphonique avec un homme peu bavard il fut convenu qu'il viendrait chercher l'étalon dès le lendemain.

Ainsi c'est un jeune homme couvert de tatouage qui vint le lendemain avec un van attelé à un énorme pick-up et qui après quelques renseignement emmena le cheval, Mathias suivant dans son propre 4x4. Une petite vingtaine de minute de route le Domaine de l'Orichalque lui fut dévoilé. Il installa lui même son étalon dans le boxe qui lui avait été attribué. Il visita les installations et fut grandement satisfait.

Ainsi rassuré de savoir son nouveau trésor entre de bonne main il put rejoindre son amie dans l'immense chalet qu'il avait loué pour l'occasion. Il arriva en fin de journée après que sa voiture est escaladé la pente enneigée. Le chalet était caché entre les pins et était joyeusement éclairé alors que la cheminée fumait. Il attrapa son sac dans le coffre et se rendit à la porte. En dehors de la compagnie humaine assurée derrière cette porte l'endroit était un peu comme sa propre maison, perdu dans son écrin montagnard mais doux et rassurant dans le fond.

A son arrivée le couple accueillit Mathias sympathiquement, le présentant à la troisième personne, une jeune femme blonde comme les blé, un joli visage et des yeux bleu glacier. Fatigué par la route qu'il avait effectué il ne fut guère bavard pendant le dîner et s'éclipsa rapidement après celui-ci pour rejoindre la chambre qui lui avait été allouée.

Après une bonne nuit de sommeil notre ami se réveilla dans de bien meilleures dispositions. Il s'habilla, jean sombre et pull à col roulé anthracite. Il rejoignit la cuisine, vide apparemment, peu étonnant vu l'heure matinale. Il prépara le café pour tout le monde, il était déjà venu ici, à l'époque son ami était célibataire et ils n'y avaient été que deux mais il se souvenait bien de l'endroit.

La première personne à le rejoindre fut étonnamment la seconde invité, Kate il lui semblait. Il lui proposa du café qu'elle accepta et il lui servit un mug qu'il lui tendit avant de reprendre le sien. Le silence était roi, aucun n'ayant la moindre idée de conversation à aborder. Le couple arriva ensuite pour les sortir de leur embarrassante situation et après un rapide brunch il fut proposer de rejoindre la station de ski un peu plus haut dans la montagne. Ils enfilèrent donc tous bonnets, gants et manteaux avant de prendre une voiture pour continuer de remonter la pente.

Dans la station la voiture fut laissée sur l'immense parking prévu pour les visiteurs à la journée. C'est donc en marchant qu'il s avancèrent entre les chalets, les boutiques et les magasins. Une affichette indiquant des balade en traîneau fit s'extasier les amoureux alors que leurs amis respectif semblaient plutôt dubitatif mais pourquoi pas. C'est ainsi qu'ils se retrouvèrent dans des petits traîneaux tractés par des traits légers. La situation devant vraiment gênante quand Mathias comprit que chaque attelage était prévu pour deux personnes. Le sourire entendu des deux autres semblaient clairement indiqué qu'ils avaient anticipé cette situation.

M'enfin la location était faite, le piège s'était refermé et Mathias se retrouva isolé avec la jeune femme dont il ne connaissait rien et un meneur qui semblait sourd comme un pot. Le malaise était palpable entre eux, ils ne se connaissaient pas et se retrouvaient dans une situation de promiscuité qui n'avait rien pour leur plaire. Ils tentèrent de discuter, mais de nombreux blanc inconfortable venaient alourdir leurs échanges oraux. Jusqu'à ce qu'un des deux aborde le thème équestre d'abord en parlant du brave animal tractant leur attelage puis sur le fait que l'une était cavalière de complet à niveau semi-professionnel et l'autre nouvellement propriétaire d'un étalon. Le sujet parfait venait d'être lancé et ils ne virent pas le temps passer, s'étonnant presque quand ils revinrent à leur point de départ qu'étaient la station, retrouvant leurs amis.

Après  cette sortie les quatre jeunes gens avaient regagné le chalet, les filles rentrant les première alors que les deux autres passait d'abord par l’appentis sur le coté pour récupérer du bois sec destiné à la cheminée. Ils rentrèrent donc et posèrent leur fardeau dans le panier prévu à cette effet. Il se déchaussèrent ensuite et ce fut un nouveau périple pour faire prendre la flambée.

Après quelques essais, pas mal d'allumettes et plusieurs fou rire, l'âtre accueillit enfin un feu ronflant et dégageant une chaleur appréciable. La bonne humeur continua quand ils se lancèrent dans des débats plus ou moins animés, Mathias participait pour une fois activement, se rendant compte seulement maintenant que sa vie sociale avait été très très vide et morne ces derniers temps et que simplement discuter avec les autres lui avait manqué.

Même si il n'était pas le plus à l'aise des hommes en présence des deux jeunes femmes ça commençait à venir. Kate semblait tout faire pour le mettre à l'aise même si elle même n'était pas dans la meilleure des positions vu comment leurs amis faisaient des allusions très peu discrètes et délicates sur les joies d'être  en couple, ou comment chacun des deux pouvait encore être célibataire. C'était lourd à force.

Dos à la cheminée Mathias profitais de la chaleur du feu posé sur un énorme pouf noir. Les futilités commençaient à l'agacer mais il n'ne montrait rien pour ne pas passer pour le râleur casse pied de service. Il fut du coup bien content quand vint enfin l'heure pour chacun de regagner leurs chambre. Un dernier regard pour la flambée qui l'apaisa par son coté libre et sauvage, des salutations polies et il rejoignit son lit.

Le lendemain tout le petit groupe s'autorisa une bonne grasse matinée. Ainsi ils se levèrent tous aux alentours de onze heure. Une petite heure rempli de bavardage et de rire pour préparer ensemble un déjeuner succulent, un café pour se requinquer et il fut temps de nouveau de rejoindre la station de nouveau comme la veille.

Mais aujourd'hui ils rejoignirent le magasin d'un loueur d'équipement de ski. Voilà un certain temps que Mathias n'avait pas chaussé les planches. Kate avoua n'en avoir jamais fait venant d'un état plutôt plutôt plat et plus chaud. Le couple annonça qu'ils voulaient profiter des grosses pistes ayant plus de pratique, il fut donc confié à Mathias la charge d'initier la blonde.

Ils empruntèrent donc chaussures et ski avant de prendre le télé-siège pour atteindre le haut des pistes. Mathias et Kate s'arrêtèrent là pour rejoindre les piste les plus facile alors que les deux autres enchaînaient avec le tire-fesse pour monter encore. Sur une zone plate ils posèrent leurs planches et les fixèrent sous leurs chaussures, Kate manqua alors de faire sa première chute mais y échappa de peu.

Après quelques explications et autant de fous rire ils réussirent une première descente de la piste verte utilisée par de nombreux débutants. Ils remontèrent et recommencèrent jusqu'à ce que Kate soit à l'aise. Ils changèrent donc de piste pour essayer une bleu. Mathias avait retrouvé ses réflexes et pouvait sans mal skier et surveiller la jeune femme pour s'assurer qu'elle s'initiait en toute sécurité pour elle comme pour les autres. Cette nouvelle piste fut un peu plus ardue et arrivé en bas Mathias proposa d'en rester là et d'aller prendre une boisson chaude au restaurant du relais.

Ils posèrent les ski près de la porte et s’installèrent en terrasse, le jeune homme allant passer commande pour eux deux. Il revint avec deux gobelets en carton fumant dans l'air glacial. Installé autour d'une petite table leur discussion reprit, revenant à un thème récurrent : les chevaux. Kate lui parla de ses 4 chevaux tous de fiers anglo-arabes taillés pour le complet et le cso. Mathias lui parla de son frison nouvellement acquis et qu'il avait envie de découvrir dans toutes les disciplines.

Quand les deux autres eurent finit leurs après-midi de glisse également ils rendirent le matériel de ski et regagnèrent le chalet, au menu ce soir : raclette pour bien rester dans le thème de cette journée de ski.
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Après ce succulent repas le quatuor se mit d'accord pour passer une partie de la soirée dehors. A la nuit tombée il était annoncé pour ce soir une pluie de météore dans le ciel obscur. Ils allaient observer des étoiles filantes. Un salon de jardin était toujours installé à l'extérieur et après avoir secoué toiles et coussins ils purent d'installer dessus. Le couple sur un canapé, ils avaient emmené une grosse couverture où ils s'emmitouflèrent tout deux, laissant Kate et Mathias se débrouiller, la première optant pour un fauteuil de rotin empli de coussin qu'elle compléta d'une grosse couverture. Mathias se contenta d'un transat, emballé dans sa grosse veste.

Les discussions allaient bon train quand une exclamation ravie les stoppa, l'une des filles avait vu passer la première comète et indiquait le ciel d'un doigt, mais l'étoile c'était déjà éteinte, pourtant d'autre s'allumaient déjà traversant la voûte céleste. Le silence ce fit pour admirer le spectacle et en leur for intérieur chacun formula des voeux, certains plutôt simple ne serait guère difficile à mettre en oeuvre, d'autre pourraient chambouler leurs vies entières mais ils étaient tout de même imaginé muettement devant le grandiose spectacle astral.

Une petite heure plus tard les amis se décidèrent à rentrer pour aller se coucher, il se faisait tard et demain se serait la saint-sylvestre la soirée serait longue il fallait donc bien dormir cette nuit.

Le 31 décembre... la fin d'une année, le début d'une autre. La saint sylvestre également appelé également réveillon du nouvel an. Cette fête se passait souvent entre ami à contrario des Noël en famille. Vu que le peu de famille de Mathias n'était pas des plus présent son noël avait été solitaire mais non pas dépourvu de joie avec la confirmation que son nouvel ami équin lui resterait.

Il s'était attendu à passer le réveillon et le nouvel an dans la même ambiance plutôt solitaire mais au final il était ici dans ce chalet de montagne un peu isolé en compagnie de trois autres personnes. Il comptait bien en profiter un maximum avant de revenir chez lui dans les jours à suivre. Pour l'instant il devait être neuf heure environ et si il en jugeait par les bruits légers au moins un autre résident du chalet était éveillé. Il quitta donc ses épaisses couvertures, troqua son pyjama contre un jean et une chemise pour rejoindre la cuisine.

C'est Kate qu'il y trouva, préparant du café pour tout le monde. Après l'avoir salué il l'aida à mettre sur la table les éléments nécessaire à leur petit déjeuner : pain, brioche ainsi que les confitures allant avec. Mes deux autres n'ayant pas l'air pressé de se lever ils s'installèrent donc tout les deux, discutant à mi-voix devant un café salvateur. Leurs discussion tournant de nouveau autour des chevaux et puis elle dériva sur leurs familles, Kate lui expliqua être l'aînée, avoir été et être toujours la chouchoute de leur parent et son frère qui était plutôt, pas maltraité mais ignoré, le défaut de leur famille fortunée, qu'on cachait pour éviter les rumeurs et les scandales. Mathias lui était enfant unique, né dans une famille riche également, il avait comme elle été l'enfant modèle qu'on éduque strictement.

Mais ça avait dérapé quand il était adolescent et ça avait failli mal finir, à sa majorité il avait été mis à la porte et considéré comme "mort" par ses parents, ironique dit comme ça alors que son père était mort au début du mois. Sa mère tentait bien de l'appeler régulièrement mais il avait coupé les ponts et ne voulaient surtout pas revenir dans son giron, il savait très bien qu'il voulait être libre, ça la faisait tellement enrager cette vieille peau. Il avait presque hâte de recevoir le courrier du notaire de son père pour l'héritage car il savait parfaitement que ce dernier ne pouvait pas avoir légué son empire à quelqu'un d'autre que lui, sa mère n'était rien qu'une dépensière et jamais il n'aurait pu lui laissé sa corporation au risque de la voir faire faillite dans l'année.

Les deux autres se levèrent finalement mettant fin à leur petite discussion. Celle qui démarra fut plus générale mais joyeuse. La journée fut agréable et le soir venu ils rirent, mangèrent et burent jusqu'à que minuit approchant ils entonnèrent en choeur un décompte avant de se souhaiter mutuellement une bonne année. Ils discutèrent encore un moment avant de rejoindre leurs chambres la journée avait encore été des plus agréable pour chacun.

Et voilà 2021 avait commencé et après un premier jour de l'année entre ami il était revenu chez lui, enfin après quelques détour car il avait reconduit Kate chez elle, découvrant qu'elle ne vivait pas très loin de chez lui ni de l'écurie où il avait choisi d'installer Atalante. Les quelques heures de routes pour rentrer s'était bien passées et en la déposant à son domicile, un loft immense vu de l'extérieur ils avaient échangé leurs numéro voulant garder le contact.

En arrivant chez lui Mathias commença par se faire du café, bien fort pour se réveiller, comme si le mois de décembre n'avait été qu'un rêve dont il ne parvenait pas à émerger. Serrant le mug rempli à ras bord entre ses mains pour les réchauffer il rejoignit son salon, lundi il reprendrais son "travail", il lui restait deux jours de tranquillité. Il comptait bien en profiter. Ramassant son sac abandonné en travers de la porte il gagna la buanderie pour faire tourner un lessive, repartant sans oublier d'emmener sa boisson encore bien trop chaude pour être bue.

Un regard mélancolique sur la grange à travers la fenêtre, demain sans faute il irait voir son cheval. En attendant il s'installa sur son canapé et lança un programme quelconque sur l'écran de télévision savourant enfin son café à la température parfaite. La tasse vide et la publicité sur l'écran le firent couper le téléviseur, passant par la cuisine pour rincer la tasse avant d'aller se coucher, il étendrait son linge demain matin, le cycle de lavage n'étant pas terminé.