▲ chevaux d'Aslann.

On arrive en face de la carrière imposante. Grâce au travail de Pierre qui a installé des projecteurs autours de la barrière en bois, on pourra monter même à deux heures du matin si l'envie nous prenait ! Je m'approche de l'entrée et appuie sur l'interrupteur. Quelques secondes s'écoulent avant que la carrière ne soit complétement éclairée. J'ai l'impression d'être dans une carrière olympique tellement c'est impressionnant ! Je pénètre pour la première dans ce grand bac à sable, suivis de près par l'appaloosa qui ne semble pas très rassuré. Je lui gratouille derrière les oreilles et marche les premières minutes avec lui partout dans la carrière puis lui montrer les moindres petits recoins. C'est bizarre, c'est la première fois que je vais monter dedans. À chaque inauguration, je peux m'empêcher d'être émue. Je nous revois encore travailler des jours et des jours dessus et là, je vais l'utiliser. Enfin, vous allez me trouver bizarre à être émue pour tout mais je suis comme ça...

Au bout d'un moment, j'arrête l'étalon au milieu du rectangle de sable. Je ressangle suffisamment pour que la selle ne tourne pas et attrape un plot que je pose à côté. Je raccourcis mes rênes et passe doucement ma jambe par dessus la croupe de l'appaloosa puis pose délicatement mes fesses sur le siège de la selle. Une fois dessus, je félicite chaudement Djouboy de rester immobile, c'est un avantage d'avoir un cheval qui ne bouge pas à la monte. Je ressangle encore d'un petit trou et prend mes rênes en main sans avoir de pression avec la bouche de l'étalon et lui donne un petite pression de mollet. L'étalon se met en marche, les oreilles en avant regardant tout autour de lui. Stressé, voilà comment il est actuellement. Je peux le sentir sous moi, ses muscles sont tendus et ses pas hésitants. J'essais de le rassurer comme je peux en lui parlant mais je vais devoir lui demander beaucoup de choses pour l'occuper et le garder concentrer.

Avec des rênes toujours longues, je dirige Djouboy partout dans la carrière en dessinant de grandes courbes et en changeant régulièrement de main. Au bout d'un certain temps, je resserre mes doigts sur les rênes et me penche légèrement en arrière tout en donnant à l'appaloosa une aide vocale. Il comprend assez rapidement et arrête sa marche. Je relâche la pression et lui caresse l'encolure.

- Bien mon grand.

Je le remet rapidement en marche toujours un gardant un minimum de contact avec sa bouche. Au fur et à mesure, je peux sentir l'appaloosa se détendre sous la selle et s'habituer à ce nouvel environnement. En même temps je le comprend, ça doit être dur pour lui et impressionnant de se retrouver dans un endroit comme celui-ci après tout ce temps. Je l'aide en le rassurant un maximum avec ma voix et avec des caresses régulières sur l'encolure. Une voix me sort de ma concentration, de même pour Djouboy.

- Tu aurais du m'attendre avant de te mettre en selle. Même si tu lui fais confiance, on ne sait jamais ce qu'il peut se passer.

Pour les premières leçons ensembles, je préfère vraiment que mon père soit avec nous pour nous guider et nous aider dans cet étape importante qui ne faut surtout pas négliger. Je regarde mon père se glisser entre les palissades en bois et me rejoindre au centre de la carrière. J'arrête l'étalon à côté de lui et lui donne une énième caresse. J'acquiesce seulement de la tête pour répondre à mon père. Il a raison et dans ces moments, il déteste quand je lui répond.

- Bon sinon, tu as fait quoi ?
- On a juste marché pour le moment avec des arrêts de temps en temps.
- Tu le sens comment ?
- Stressé. Après, il reste attentif à mes aides mais je le sens pas trop rassuré.
- Oui c'est normal, ne t'en fait pas. À partir du moment où il t'écoute, tout va bien. Au fur et à mesure, il va s'habituer. Bon, tu vas continuer à te balader partout en changement régulièrement de direction et de rythme. Par moment, demande lui d'accélérer ou de ralentir un peu son allure en ayant pratiquement pas de contact avec sa bouche. Essais surtout de tout lui faire sentir avec ton poids du corps et ton balancement du bassin. Même si ses variations ne sont pas très flagrantes, félicite bien quand même. On ne cherche pas à le faire allonger ou rassembler pour le moment, c'est juste lui faire sentir que tu es sur son dos et que tu es présente. N'hésite pas à demander des arrêts de temps en temps. Allez, en route jeune fille !

Je ne peux m'empêcher de sourire intérieurement, mon père est vraiment fait pour ce métier. Je demande le pas à Djouboy grâce un pressement de mes mollets et écoute à la lettre les instructions de mon père. Un cercle à droite, une diagonale pour changer de main en accélérant un peu l'allure de l'appaloosa grâce à mon bassin, un autre cercle à gauche en reprenant une allure normale, un doubler où je lui demande cette fois-ci de ralentir en me grandissant dans ma selle et en fermant mes doigts sur les rênes... Petit à petit, je sens Djouboy de plus en plus détendu et réceptif à mes aides. Il s'exécute sans problème à ce que je lui demande. À chaque exercice, je n'oublie pas de le féliciter, c'est la base du travail.

- C'est bien, tu le sens un peu se relâcher ? Il commence à chercher à mettre son nez vers le bas pour s'étirer alors que tu n'as presque aucune pression avec sa bouche. Quand je te dis que les mains sont presque inutiles, je ne te mens pas !

Je le laisse marcher en cercle, rênes longues, pour lui faire une petite pause autour de mon père tandis qu'il continue à m'expliquer certaines choses sur ma position et l'attitude que je dois adopter.

- Bon, tu veux essayer de trotter un peu ? Rien de bien méchant, met toi sur un grand cercle autour de moi en gardant un contact très doux avec sa bouche. Je m'exécute tout en écoutant ses conseils. Puis quand tu le sens bien et à ton écoute, demande lui le trot avec des pressions de jambes et en t'aidant de ta voix, essais de reprendre les mêmes ordres que tu as avec lui à la longe.

Je prend une profonde respiration et lui donne une caresse au niveau du garrot. Je dois essayer de ne pas lui montrer mon stress. Je reste encore au pas quelques minutes avant d'écouter les instructions de mon père. Puis presque instantanément, Djouboy accélère son pas pour passer à l'allure supérieure. Les premières foulées sont un peu brouillons le temps que l'on s'habitue l'un à l'autre. Je quitte le cercle pour en redessiner un mais à l'autre main. Je n'oublie pas de rester assise deux foulées dans ma selle pour trotter sur le bon diagonale. L'appaloosa est serein et trotte comme s'il avait fait ça toute sa vie. Bien évidemment, son attitude n'est pas super, il est la tête en l'air et sa ligne du dos n'est pas tendu mais le plus important pour le moment est qu'il garde une allure régulière. Quelques minutes après, je me rassois dans ma selle tout en me redressant pour lui demander le pas. Une fois fait, je me penche et lui caresse l'encolure bien fort.

- Super mon grand, c'est super.

Je le laisse marcher rênes longues pour le laisser reprendre son souffle. En même temps, je parle avec mon père sur les prochaines séances, les exercices qu'on pourra faire et les objectifs que je dois me fixer. Ne pas viser trop haut, c'est encore un grand bébé qui doit tout réapprendre même si on part sur de bonnes bases. Au bout d'un certain temps, je m'arrête au milieu de la carrière et met pied à terre. Je dessangle d'un trou et remonte les étriers avant de sortir de la carrière, un bras sur l'encolure de mon champion.


▲ résumé: Inauguration de la carrière. L'une des premières vrais séances pour Djouboy avec beaucoup de changement de direction et de rythme. Pour finir, premières sensations au trot. Il a été super et très réceptif à ce que je lui demandais.

J'entre dans cet immense bac à sable et arrêter l'appaloosa au milieu de celle-ci. Je ressangle de quelques trous et descend les étriers. Mon père me rejoins mais reste éloigné de nous, Djouboy doit rester immobile pendant que je monte sans que quelqu'un le tienne. Je raccourcis mes rênes, attrape un bout de crinière et passe mon autre main derrière la selle pour éviter de tirer sur son dos. Je place mon pied correctement et en une fraction de seconde, me voilà perchée en haut. L'étalon a avancé de quelques pas lorsque j'ai pris appuie, c'est pas encore facile pour lui. Je redescend alors et répète les mêmes actions jusqu'à ce qu'il me laisse monter sans bouger. Je le félicite alors en lui caressant l'encolure. Je suis les ordres de mon père et commence par le faire marcher, rênes longues pour qu'il trouve son équilibre tout seul, partout dans la carrière en décrivant de grandes courbes et en changeant régulièrement de main. Après cinq bonnes minutes d'échauffement au pas, mon père me demande de m'arrêter à son niveau.

- Bien. Avant de commencer le travail, Djouboy doit apprendre la "cession de nuque". C'est le moyen pour obtenir la décontraction du cheval. Je m'explique : à l'arrêt, tu vas tendre tes rênes avec des mains fixes tout en pianotant légèrement avec tes doigts. Il va alors être gêné par cette tension et va céder dans sa nuque. Une fois fait, tu dois relâcher instantanément, dans le quart de seconde qui suit et récompenser, c'est important. Evidement au début, ça va être timide, ce sera que la nuque puis petit à petit, il commencera à relâcher son encolure. Le but est d'obtenir une "bouche mobile" qui va apporter une décontraction générale du cheval et qui va lui permettre de ne pas s'appuyer sur la main. Imagine toi en serrant les dents et donc toute ta mâchoire, ça va être difficile pour toi de te décontracter. Et bien c'est pareil pour lui.

Je l'écoute, attentive puis m'exécute. Je raccourcis légèrement mes rênes ce qui fait relever la tête de l'appaloosa. Je garde mes mains bien fixes et suis les conseils de mon père en pianotant légèrement avec mes doigts. Djouboy résiste un certain temps avant de céder un tout petit peu sa nuque. Je relâche immédiatement et le félicite bien. C'est important, il doit comprendre quand il fait bien un exercice. Je recommence plusieurs fois jusqu'à ce qu'il commence à mâcher son mors.

- C'est bien, tu le sens ? Il commence à se décontracter et à mâchouiller son mors. Maintenant, remet toi au pas et continue à te balader partout en décrivant des cercles et d'autre figures de manège. Demande lui de temps en temps des arrêts où tu lui fais céder quelques fois sa nuque avant de te remettre au pas. Tu peux commencer à trotter aussi un peu, gentiment, en gardant bien tes mains et tes jambes à leurs places. Le contact avec sa bouche est primordial, plus tes demandes seront précises et douces, plus il aura envie d'y répondre et non d'y résister.

D'une pression de jambe et d'un ordre vocal, je remet Djouboy au pas en ayant une très légère tension dans les rênes. Je décris plusieurs grands cercles aux deux mains avant de m'arrêter en basculant mon poids du corps en arrière et resserrant légèrement mes doigts sur les rênes. Une fois à l'arrêt, je le félicite et lui demande quelques cessions de nuque avant de repartir au pas. Quand je le sens bien attentif, je lui demande de passer à l'allure supérieure. Il s'exécute rapidement et pars dans un trot assez rapide et irrégulier. Je le reprend gentiment en le mettant sur un grand cercle et en posant mes mains. Je change de main grâce à une diagonale et dessiner un autre cercle. Même s'il a la tête en l'air, son allure est régulière et garde son bout du nez à l'intérieur. Je lui caresse l'encolure avant de m'assoir dans ma selle pour repasser au pas, puis à l'arrêt. Grâce à mes doigts, je lui demande encore des cessions. J'écoute à la lettre ce que me dit mon père. D'un appel de langue et d'une pression de jambe, il repart au pas puis au trot. Je le félicite et continue à me balader quelques temps avant de le laisser souffler au pas, rênes longues.

- J'ai l'impression qu'il commence à comprendre ce que je lui demande. J'ai à peine à pianoter avec mes doigts pour qu'il cède !
- Oui, il apprend vite ton petit. Laisse le souffler quelques minutes puis tu te mettras sur un cercle autour de moi, on va voir comment il est au galop. Si sur les premières foulées il lance des ruades, laisse le faire mais fais attention à ce qu'il garde une allure régulière, ni trop lente, ni trop rapide.

Une fois la pause finis, je me place sur un cercle comme m'a dit mon père. Une tapote sur son encolure et je le met au trot. J'essais d'abord de l'avoir régulier et stable dans cette allure avant de passer à celle supérieure. J'essais d'être la plus douce possible dans mes mains et mes jambes, elles ne doivent pas être au contact en permanence, sinon avec le temps, il ne réagira plus du tout. Une fois que je sens l'étalon bien sous moi, qu'il avance et qu'il répond bien à mes aides, je m'assois dans ma selle et recule ma jambe extérieure tout en l'accompagnant avec mon bassin et avec des ordres vocaux. Il accélère alors le trot jusqu'à tomber dans le galop, à juste. Bon, je vous l'accorde ce n'est pas très académique comme départ mais on travaillera ça avec le temps. Je me place en équilibre sur mes deux jambes et parviens à attraper rapidement un bout de crinière avant que l'appaloosa ne lance une belle ruade. Rien de méchant, juste du plaisir. Je lui demande d'accélérer un peu pour éviter qu'il ne soit tenter par une autre figure acrobatique. Je le sens sous moi, heureux de galoper. Il a la tête redressée, ses oreilles sont pointées vers l'avant et se tournent de temps en temps vers moi. Je le laisse galoper tout en suivant le cercle et lui montre le chemin en exagérant ma rêne d'ouverture. Une fois les premières sensations faites, je peux enfin profiter. Quelle allure, quel plaisir de galoper sur son dos, c'est un vrai bonheur. Malheureusement, je repasse au trot assez rapidement pour éviter de l'essouffler dès le premier galop. Je le félicite en me penchant vers l'avant pour lui flatter énergiquement l'encolure.

- Super Djoub' !

Je repasse ensuite au pas, le laisse souffler quelques minutes avant de ma placer sur le cercle mais à l'autre main pour re galoper. J'ai encore une fois droit à ses sauts de cabris mais il se calme rapidement et se pose dans une allure régulière. Comme à l'autre main, je le remet à l'allure inférieure assez rapidement et encore une fois, je le félicite. Je trotte rênes assez longues et le balade dans toute la carrière en décrivant des grandes courbes. Il m'écoute et exécute mes demandes. Au moins, pas de problème de direction avec lui ! Je repasse ensuite au pas et le laisse souffler.

- C'est une graine de champion qu'on a là! Il a de superbes allures, tu risques de t'éclater avec lui.

Je souris et ne cesse de caresser l'appaloosa, je suis tellement fière de lui. Je lui demande de temps en temps des arrêts où je lui fais céder la nuque, il a bien compris ce que je voulais de lui. Pendant que je met pied à terre et dessangle l'appaloosa, mon père me fait un petit bilan de la séance.

- Bon tu as compris ? Le but ce n'est pas qu'il garde cette attitude et de le placer, ça viendra avec le temps ça, quand il sera plus musclé et plus souple. Là, c'est seulement pour le faire céder sur l'instant, et j'insiste bien sur le mot "instant". On ne cherche pas à ce qu'il tienne cette posture mais qu'il cède quelque secondes seulement. C'est le travail qu'il faut faire avant de vouloir le placer pour résumer. Il doit comprendre de lui même que c'est à lui de chercher cette attitude et tu ne dois pas le contraindre avec tes mains, sinon il s'encapuchonnera et ce sera la catastrophe. Enfin, il a bien travaillé aujourd'hui, tu peux être fière de lui... et de toi.


▲ résumé: Apprentissage des cessions de nuque à l'arrêt. Djouboy a bien compris et a commencé bien se détendre dans sa bouche. Premier galop aux deux mains sur un grand cercle, il a été super.

Je marche un peu avec Djouboy avant de l’arrêter au milieu et de me mettre en selle. Je ressangle de quelques trous puis laisse l’étalon marcher tranquillement les rênes longues pour qu’il se mette en route tranquillement. Mon père et Olivier passe devant la carrière pour rejoindre le cross et me salue. J’en profite pour demander quelques indications à mon père avant de les laisser travailler. Heureusement pour nous, la pluie a décidé de nous laisser tranquille. Espérons que cela dur un minimum. Après plusieurs minutes de pas, je reprend un peu mes rênes et commencer l’échauffement un peu plus approfondis. Je demande à Djouboy des transitions pas/arrêt, je lui fais décrire beaucoup de figures et lui demande quelques cessions de nuque. Je le sens un peu distrait et pas très motivé à travailler.

- Désolé mon coco mais il va falloir se réveiller.

Une pression de jambes et nous voilà parti au trot. Direct, je sens l’appaloosa beaucoup plus motivé ! J’essais quand même de le garder dans une allure assez régulière et pas trop rapide et recommence les mêmes exercices qu’au pas. Après plusieurs minutes, monsieur commence à se lasser et lance de petites ruades pour me le faire comprendre. À chaque fois qu’il le fait, je lui donne un coup de talon et le fais accélérer sur plusieurs mètres. Il ne doit pas prendre cette habitude, c’est pas parce que monsieur s’ennuie qu’il doit le montrer. Encore un vrai bébé ! Après plusieurs bonnes minutes au trot, je décide de prendre le galop. Djouboy part assez rapidement mais se cale rapidement dans une allure régulière et confortable. Je le laisse galoper sur un tour et fais la même chose à l’autre main. Je le laisse ensuite souffler au pas les rênes longues.

Aujourd’hui, je sens que Djouboy n’est pas trop avec moi et n’a pas envie de trop se fouler. On va travailler sur les transitions en des points précis. Cela va me permettre de toujours l’occuper pour éviter qu’il ne s’ennuie. Après une courte pause, on commence par des transitions assez simples tel que pas/arrêt, arrêt/pas, pas/trot, trot/pas. Plus on avance dans la séance et plus je le sens se concentrer. Il devient plus réactif et on arrive à faire des transitions propres et à la lettre ! Une petite pause pour le féliciter avant de reprendre le travail. Cette fois-ci, on fait la même chose mais j’inclus des départs au galop. Ils ne sont pas encore précis et Djouboy est un peu déséquilibré à chaque départs mais ça s’améliore ! Au fur et à mesure de la séance, je le sens mâchouiller son mors et même commencer à se placer sur quelques foulées. Je félicite régulièrement et l’aide beaucoup avec ma voix.

Alors que je suis concentrée dans mon travail, une voix me fait sortir de ma bulle. C’est Marc accoudé à la barrière. Je ralentis Djouboy, le félicite et le laisse marcher dans sa direction.

- Hey ! Qu’est ce que tu fais là ?
- Je viens rejoindre nos pères pour les aider dans le cross. Alors il est comment ?
- Un peu flemmard aujourd’hui mais il fait quand même de bonnes choses et il commence même à se placer !
- Je veux voir ça.

Je reprend alors le travail sous les yeux de mon ami. C’est un très bon cavalier et il m’aide souvent dans le travail de Djoub’,je lui fais confiance quand il me donne des conseils. Après plusieurs minutes, l’appaloosa se détend et se place encore sur quelques foulées au trot. À chaque fois qu’il fait ça, j’essais de relâcher mes doigts tout en gardant du contact comme pour l’encourager dans cette direction. Je félicite encore et décide de le laisser là pour aujourd’hui. Marc me fait un signe et rejoins le cross. Je laisse marcher l’appaloosa un bon moment rênes longues avant de mettre pied à terre et me diriger vers la sortie.


▲ résumé: Travail sur les transitions aux trois allures. Un peu de mal à se mettre dans le travail au début mais il a commencé à se mettre sur la main sur quelques foulées à la fin donc séance positive !

Nous avons pris une grande décision avec mon père : il est temps que je passe mon BPJEPS. Cela fait depuis que j'ai trois ans que je monte à cheval, j'en ai 19ans aujourd'hui et si je veux plus tard aider mon père avec les cours et les promenades, je dois avoir ce diplôme. La formation se déroule en alternance entre le centre de formation où se seront des cours théoriques et sur le terrain, donc dans un centre équestre pour le côté pratique. Nous nous sommes renseignées avec mon père et nous avons trouvé une école à deux heures en train de la maison, je pourrais donc rentrer les week-end. Pour la formation pratique, Marc m'a passé le nom d'un des ses ami qui dirige une structure équestre et qui a accepté de me prendre. Il se trouve à une trentaine de minutes d'ici, c'est donc l'idéal ! J'ai envoyé mon dossier à l'école il y a une semaine et j'ai reçu la confirmation hier, je commence donc ma formation dans une semaine ! Je suis super excitée et en même temps un peu triste. Je vais devoir laisser mon père et le domaine pendant la semaine quand je serais en cours... Après, je me dis que je suis obligée de le faire si je veux donner des cours. Puis ça sera rapide. Si tout se passe bien, je serais diplômée pour l'été. Cependant, je dois passez l'examen avec un cheval qui m'appartient. Il est bien évidemment que Djouboy n'est pas encore prêt mais Cassiopé en est largement capable. Il faut juste la remettre un peu au travail car même si mon père la travaille régulièrement sur le plat, ça fait longtemps qu'elle n'a pas vu d'obstacles et l'examen se compose d'une épreuve de dressage, de cso et de cross. Je l'emmènerai également de temps en temps dans le centre équestre où je serais en formation pour pouvoir prendre des cours avec un pro et m'entraîner sur un vrai terrain de cross car le notre ressemble plus à un chantier pour le moment.

Aujourd'hui, c'est donc une séance de remise en forme de Cassiopé sur les barres. Cela fait assez longtemps qu'elle n'a pas sauter mais je pense pas qu'elle ait oublié, son ancien propriétaire nous a dis qu'elle avait un bon potentiel. Je l'espère car on va devoir enchaîner un parcours de 1m10 pour valider mon examen ! Nous avons donc du boulot sur la planche. Je grimpe sur le dos de la belle grise et règle mes étriers longueurs saut. Avant d'entamer les choses sérieuses, une bonne détente s'annonce. Pendant les premières minutes, je laisse Cassiopé marcher d'un bon rythme les rênes assez longues en essayant de la garder dans une attitude vers le bas. Je ne cherche pas à l'avoir en place, juste qu'elle s'étirer en pointant son bout du nez vers le bas. Elle est vraiment très réactive et s'exécute parfaitement. Nous détendons ensuite au trot toujours dans la même attitude. Je lui demande de s'incurver dans les deux sens pour qu'elle puisse s'étirer sa ligne du dos. Je lui fais faire également beaucoup de variations d'allures et de changement de main. La trakehner est réactive à mes demandes et est motivée. Je félicite régulièrement pendant le travail. Après une petite pause au pas, nous terminons la détente par le galop. Je la lance dans une allure assez rassemblé d'abord sur un grand cercle. Petit à petit, je ressers le cercle lui demandant de se rassembler encore plus et la laisse ensuite allonger en quittant le cercle pour qu'elle se dérouille un peu. Je la sens vraiment en forme et bien avec moi ! Nous recommençons la même chose à l'autre main et la laisse marcher rênes longues tout en la félicitant.

Mon père arrive à ce moment là, il va m'aider pour la partie saut. En plus, nous avons reçu la semaine dernière de nouvelles barres et chandeliers ! Ce n'est pas énorme mais on peut tout de même monter un joli parcours. Il installe d'abord une petite croix de 40cm à peine au milieu de la carrière et me demande de la franchir au trot. Je raccourcis les rênes pour reprendre du contact avec Cassiopé et la lance dans un trot assez dynamique. Une fois en face de la croix, je garde mes jambes et me redresse pour ne pas qu'elle prenne le galop. Elle saute la croix correctement et je suis un peu secouée. Tout comme elle, je n'ai plus l'habitude de sauter. Il va falloir reprendre tout ça ! Nous refranchissons cette croix plusieurs fois aux deux mains avant que mon père installe un droit de 50cm avec une barre d'appel devant pour aider Cassiopé au début. Toujours au trot, je l'emmène bien en face de l'obstacle en gardant mes aides en place et la laisse prendre son appel pour sauter. Nous recommençons ainsi plusieurs fois. Je la laisse marcher en cercle autour de mon père tout en la félicitant.

- C'est bien, on voit qu'elle sait faire. Je vais t'installer maintenant un autre droit à trois foulées derrière. On va voir comment elle se débrouille sur ça. Regarde bien la sortie de ton double et reprend la bien dès la réception du premier pour pas qu'elle ait le temps de caler ses foulées.

Je hoche la tête et lance Cassiopé au trot le temps que mon père installe le double. Une fois fait, je demande un départ au galop, dessine un petit cercle avant de me diriger vers la combinaison. Le premier saut se passer bien mais je reprend trop rapidement et elle n'a pas le temps de sauter correctement et fait donc un faute des postérieurs et la barre tombe. Je remet un peu de rythme avant d'aller sur le deuxième où elle est du coup obligée de faire un gros saut pour passer de l'autre côté. Je suis un peu bousculée mais reprendre ma place rapidement et la félicite.

- Là tu vois tu la reprises trop tôt ! Elle n'a pas eu le temps de dessiner son saut et a fait la faute. Elle est donc déstabilisée pour sauter le deuxième. Recommence et laisse passer ton saut.

Je continue au galop sur la piste avant de tourner pour la remettre face au double. Cette fois-ci, je ne commet pas la même erreur et reprend au bon moment. Cassiopé peut donc faire ses trois foulées et sauter parfaitement le second. Je félicite et la repasse au trot.

- Voilà super c'est beaucoup mieux ! Tu y retournes, je vais te monter les barres.

Je laisse le temps à mon père de mettre le double à 80cm environ avant de relancer la grise au galop. Comme pour le passage d'avant, je m'applique pour trouver le bon timing et nous passons la combinaison sans que le changement de hauteur ne soucie Cassiopé. Nous repassons une fois encore le double mais à l'autre main. Tout se passe bien aussi. Pour finir, mon père installe un oxer sur la piste d'une soixantaine de centimètres environ. Pas la peine de sauter des montagnes, c'est n'est pas le but de la séance. J'écoute ses explications avant de reprendre le galop pour entamer le mini parcours. Cassiopé s'approche un peu trop près du premier droit et fait un petit pied. C'est de ma faute, je ne l'ai pas mise assez dans le rythme. Je suis donc obligée de la pousser dès la réception pour sauter le second correctement. Une fois de l'autre côté, je la laisse galoper sur quelques foulées avant de tourner à gauche pour aller sur l'oxer. Une fois la courbe finis, je la laisse reprendre un peu de galop avant de me redresser à l'abord de l'oxer. Toujours mes jambes au contact, je compte dans ma tête les foulées et au moment où elle prend son appel, je l'accompagne pour de ne pas la gêner avec mes mains et mon poids du corps. Nous planons ensemble avant d'atterrir de l'autre côté. Je la repasse au trot et me penche pour la féliciter. C'était super ! Elle est juste incroyable. Elle écoute parfaitement dès que je lui demande quelque chose et son coup de saut est juste trop agréable. Nous décidons avec mon père de la laisser sur ça.

Pendant qu'il range les barres, je fais trotter Cassiopé la tête en bas pour l'étirement de fin de séance et la repasse au pas. Je dessangle de quelques trous et la laisse marcher rênes longues. On en profite avec mon père pour faire une débriefing de la séance. On remarque qu'elle n'a rien perdu et que c'est une super jument. Avec un petit programme qu'on va établir composé de séances de longes, de trotting et de séances montés, Cassiopé va devenir un vrai cheval de sport !

▲ résumé: Séance de saut pour Cassiopé. Après une bonne détente, échauffement sur une petite croix puis un droit. Passage de d'un double de deux droits plusieurs fois puis enchaînement à la fin avec un oxer. La grise a été super pour sa première séance de saut depuis un long moment !

Au programme aujourd'hui pour la belle grise : un peu de gymnastique sur une ligne d'obstacles. C'est un exercice intéressant car cela va nous permettre de travailler sur la rectitude. Cela va aussi apprendre à Cassiopé à se prendre en charge et ainsi à réduire mon intervention pour la rendre plus autonome. Elle va pouvoir travailler un peu son geste et s'articuler correctement sur ses sauts sans se préoccuper trop de la distance. Je trouve que c'est le meilleur moyen pour un cheval à améliorer son geste. Si on veut enchaîner notre parcours d'1m10, il va falloir qu'elle soit irréprochable dans ses abords pour pouvoir sauter correctement. Mais je ne me fais pas de soucis, la grise apprend vraiment vite et on voit qu'elle aime ça, c'est vraiment une super jument. Je ne la connais pas encore par coeur mais on commence à se faire confiance petit à petit. Ce qui est sûr, c'est que je vais pouvoir m'amuser avec la trakehner.

J'entre dans la carrière déjà sur le dos de Cassiopé et mon père referme derrière moi. J'ai vraiment de la chance de l'avoir car les instructeurs de court pas forcément les rues. Puis c'est sa vie les chevaux, je vois qu'il adore me donner des cours ou travailler les chevaux, il est vraiment fait pour ça. Je suis pressée qu'il puisse apporter ses connaissances et son expérience à nos futurs cavaliers, il va être parfait dans ce rôle. Pour le moment, concentrons nous sur le moment présent. Je ressangle d'un petit trou avant de lancer la grise au pas. Pour la détente, je la laisse étendre sa tête vers le bas pour qu'elle puisse s'étirer. Je lui demande des incurvations et des contre incurvations et change régulièrement de trajectoires pour bien échauffer sa ligne du dos. Après de bonnes minutes de pas actif, je lui demande le trot. Cassiopé répond instantanément à mes pressions et se lance dans un trot actif. Je répète les mêmes exercices qu'à allure inférieure. Elle se tend vers le bas et s'exécute à chacune de mes demandes, c'est vraiment un plaisir de la monter. Une fois la grise bien étirée, je remonte petit à petit sur mes rênes pour qu'elle vienne se placer et se redresser. Toujours au trot, je lui demande des allongements sur des diagonales ou au contraire, des rassemblements. Elle a un peu plus de mal pour ça mais ça va venir avec de l'entraînement. Je la laisse souffler au pas avant de terminer la détente par du galop. Je la lance sur la piste et me met en suspension sur mes étriers pour dégager son dos. Je lui fais dessiner quelques cercles et lui demande d'allonger sur des grandes lignes pour ensuite la reprendre. Cela me permet de vérifier qu'elle est à mon écoute et c'est un bon échauffement pour la délier un peu.

Une fois la détente fini, je la laisse marcher rênes longues. Pendant notre échauffement, mon père nous a installé la ligne qui est composée : d'une croix, pas de foulée, un vertical, deux foulées, un vertical avec sous bassement, deux foulées, un oxer. Pour le moment, il a seulement placé les barres au sol pour qu'on puisse s'habituer tranquillement aux distances. Je lance la grise au petit galop, dessine un cercle avant de la présenter devant la ligne. Je reste en équilibre tout en me redressant et en gardant du contact. Cassiopé trébuche un peu sur les barres au sol et repasse au grand trot, déséquilibrée. Je la remet en ordre dans un galop plus actif avant de lui refaire passer. Cette fois-ci, elle comprend les distances et enjambe correctement les quatre barres. Mon père transforme ensuite la deuxième et la dernière barre en croix. Nous y retournons sans changer notre allure et la belle grise passe avec facilité la ligne. Nous y retournons plusieurs fois en venant des deux mains avant de la laisser souffler. Mon père installe maintenant la ligne à une hauteur de 70cm à peine. Je lance Cassiopé au galop et la présente bien en face en essayant de la garder bien droite. Mon seul travail sur cette ligne est le rectitude, après j'essais vraiment de la laisser se débrouiller seule. L'enchaînement de la croix et du vertical en saut de puce se passe parfaitement. Pendant les deux foulées, je garde mes jambes au contact pour l'aider un peu sur notre premier passage. Elle franchis correctement le deuxième vertical mais se réceptionne un peu loin et au lieu de faire les deux foulées prévue avant de sauter l'oxer, elle en fait qu'une et cela l'oblige à faire un énorme saut pour couvrir le dernier obstacle. J'atterris secouée mais me redresse rapidement pour la reprendre.

- C'est pas grave, tu y retournes et tu la reprends directement après le deuxième vertical pour qu'elle puisse faire ses deux foulées. Elle s'est un peu mélangée et a préféré n'en faire qu'une de peur d'arriver trop près.

J'écoute ses conseils avant d'y retourner. Le début de la ligne se passe bien et cette fois-ci, je l'aide en la reprenant directement après le droit comme me l'a dit mon père. Cassiopé prend le temps de faire ses deux foulées avant de sauter parfaitement l'oxer. Je la félicite, elle est juste super. Mon père augmente un peu la hauteur la ligne. Il laisse la croix comme elle est, met les deux verticales et l'oxer à 80 cm. Après une petite pause mon la grise, je la lance au galop pour y retourner. Cette fois-ci, je n'ai presque pas besoin d'intervenir et enchaîne parfaitement les obstacles sans se soucier de la hauteur. Nous recommençons plusieurs fois en augmentant petit à petit la hauteur. À la fin, nous arrivons sur une hauteur de 1m10 pour l'oxer. C'est impressionnant comme ça mais avec les obstacles avant, il passe vraiment tout seul et Cassiopé vole. Elle ne se préoccupe vraiment pas de la hauteur et dessine avec application son geste. Nous décidons de la laisse sur ça. Je me penche sur son encolure pour la féliciter, elle a été incroyable. Pour la fin de séance, je la laisse trotter tête en bas pour qu'elle puisse récupérer tranquillement avant de repasser au pas. Nous quittons la carrière, heureuses et l'emmène marcher dans le cross.



▲ résumé: Travail sur une ligne de quatre obstacles pour lui apprendre à se gérer seule. Elle a té super et à la fin, nous avons finis sur une hauteur d'1m10.