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Sam 18 Déc - 12:03
résumé #07
young man x tedrick
580 mots
Progressant sur le cercle, Young Man avançait d'un pas énergique. Ne quittant pas son propriétaire des lieux, l'étalon restait attentif et disponible, prêt à répondre à la moindre sollicitation de son cavalier. Cela satisfaisait bien Tedrick, après tout, il préférait largement travailler dans ces conditions, mais pour l'instant, il ne souhaitait de sa monture que le pas. Il était important qu'il se mette en route gentiment avant de le solliciter, et l'avantage de ce cheval, c'est qu'il ne cherchait jamais à outrepasser les limites imposées. Pour Tedrick, c'était tout particulièrement agréable et ça le changeait de certains spécimens bien moins sympathiques lorsque le moment du travail venait. Enfin, ce n'était pas le cas avec le selle français et c'était déjà ça. Ainsi, alternant de temps à autre la main afin qu'il puisse travailler de manière symétrique, c'est après plusieurs tours qu'il commençait à gentiment lui demander de changer la taille du cercle, tantôt le rétrécissant et tantôt l'agrandissant, intercalant quelques variations d'attitudes. Coopératif, Young Man n'avait aucun mal à étendre son encolure vers le bas ou à se compacter, ni moins à agrandir et rétrécir son cercle. Il y mettait de la bonne volonté, de quoi faire plaisir au brun.
Ayant suffisamment évolué au pas, Tedrick décidait de lancer sa monture au trot. Pas besoin de chambrière, le bai prenait l'allure supérieure sans broncher, avançant dans une allure enjouée, les oreilles mobiles et l’œil rivé sur son cavalier. Comme précédemment au pas, le couple se contentait de trotter aux deux mains dans un premier temps. Plutôt alerte, Young Man conservait une allure régulière, ne cherchant pas à accélérer ou à ralentir de son propre chef. Le félicitant régulièrement à la voix, Tedrick commençait finalement à lui demander quelques transitions vers le pas ou vers le trot, transitions auxquelles Young Man répondait parfaitement bien, chaudement félicité par quelques mots doux et compliments. Lorsque le brun jugea que son partenaire était prêt, il commençait à reprendre les exercices de variations de cercles et d'attitudes qu'ils avaient déjà vus au pas. Bon élève, l'étalon bai s'exécutait avec bonne volonté. Connaissant son travail, il était parfaitement à l'aise avec les demandes de son propriétaire et répondait parfaitement aux attentes, arrachant même un sourire à son propriétaire. Avoir un tel cheval avec lui, ça lui faisait du bien, ça, c'était sûr. Le laissant souffler de temps en temps au pas, Tedrick n'oubliait pour autant pas de changer régulièrement de main, toujours dans un but de symétrie.
Ayant bien marché et trotté, Tedrick regardait sa montre. Bientôt, cela ferait vingt minutes qu'ils étaient dans l'installation et il était grand temps pour Young Man de passer à l'allure supérieure. Ainsi, sans attendre bien longtemps, le brun poussait sa monture à adopter l'allure supérieure. Ne bronchant pas, l'étalon bai prenait donc le galop, avançant plutôt calmement autour de son propriétaire dans une allure assez énergique. Lui accordant quelques tours, Tedrick finissait par le repasser au trot, le temps de souffler et de changer de main. Ensemble, ils réalisaient plusieurs tours à chaque main, n'oubliant pas d'espacer les passages avant de cesser la séance là-dessus. Cela faisait déjà vingt minutes qu'ils étaient là et il fallait qu'il retrouve son box à présent, du moins, jusqu'à leur prochaine séance de travail. Alors il le ramenait peu à peu à l'arrêt, le rejoignant avec une friandise pour le remercier de son bon comportement. Et c'est finalement sans plus attendre que le couple quittait les lieux, direction le box du selle français.
Codage par Pryam
Pistil
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Dim 19 Déc - 13:02
JACK O'LANTERN
— Lui-Même
« - Il est débordé en ce moment, des petits jeunes reviennent et Jack n’a pas eu le temps de finir son débourrage… » « - Prends ça comme acquis, je passe demain le revoir ? »
Au petit matin du lendemain, tu avais sauté dans ta voiture pour rendre visite au beau Jack O’Lantern. Ce dernier t’attendait, broutant l’herbe bien verte de son pré, avec ses copains. Tu savais que c’était un brave gentil, comme on en croise plus vraiment de nos jours. Avec un pas sûr de toi et tranquille tu viens le saluer poliment, une main tendue au travers des rubans blancs.
Lantern redresse son encolure, rapidement intéressé, pas très loin de toi, il s’approche d’un air plutôt joyeux. Ta main vient au contact du doux mâle et tu lui offres un bout de pomme qu’il attrape délicatement. Voilà qui commence bien ! Tu jettes un regard aux autres chevaux du pré, ils ne semblent pas s’êtres beaucoup rapprochés de vous et tu enjambes alors les rubans sans couper le courant. Son bout de chanfrein touche ton dos pour te sentir un peu, tu sens une âme de grand câlin dès qu’il bouge. Ça va le faire entre vous.
Tu détestes devoir finir le travail, juste grimper sur le cheval. C’est pas mal en soit, ça permet de reporter la faute sur un inconnu et de ne pas casser un relationnel fragile. Mais tu préfères le réserver dans de rares cas. Tu es plus du style confiance de A à Z, même si le Z se fait à ses 7 ans. Mais Jack O’, tu le sens prêt. Tu le sens envieux de changer d’air, de changer ses habitudes, de changer de vie. Sans attendre, tu l’attaches large pour le panser comme il se doit. La longe et la monte, rien de plus.
« - Tu es vraiment un amour Lantern, on continue ? »
Le doux pansage s’était rendu câlin par les gestes du bai envers toi. Tu avais pu constater que le travail qui avait été fait sur le joli petit selle-français avait porté ses fruits. Calme, peu anxieux et répondant rapidement aux demandes, il était déjà très bien éduqué. Ça te facilite la tâche bien sûr, mais c’est d’autant plus agréable car tu vois que le petit Jack est soucieux de bien faire de lui-même.
Dans le rond de longe, tu places correctement le presque poulain bai, lui enfilant ses derniers harnachements pour travailler correctement. Après une brave caresse sur l’encolure, tu viens à ses côtés et change ta gestuelle. Tu es au travail maintenant, ce n’est pas que tu deviens froid et cassant, juste plus précis. Tu l’invites, rien de plus, rien de moins. D’une main sûre, tu lui ouvres la marche et sa tête racée prend le chemin le long de la piste, se balançant d’un côté à l’autre.
« - C’est bien mon grand, continue comme ça. Lantern ? Au pas ! »
Parfois l’entier avait du mal à rester longtemps dans l’allure. Pas qu’il se détachait mentalement, plutôt qu’il semblait ne pas y croire. Comme un « C’’est tout ? Je dois juste marcher ? Sans plus ? » Et tu lui répondais « On verra le reste plus tard Lantern. » avec des yeux un peu rieurs. Assurant ton geste, tu n’hésites plus à lui demander plusieurs transitions du pas à l’arrêt et inversement. Dès que tu le sens prêt, tu lui demandes pour la première fois le trot en l’encourageant un peu avec des bruits caractéristiques. Lorsqu’il tombe dedans, tu le félicites et le laisse plusieurs foulées avant de recommencer toutes les transitions plusieurs fois. Tu as bien remarqué son attitude travailleuse et sérieuse, très rare pour un cheval de son âge. Bien sûr, ça te fait le féliciter peut-être un peu plus, mais tu aimes encourager ces attitudes.
Les longues minutes passent et bientôt, tu lances Lantern dans un galop, un peu trop soutenu à ton goût. Content de pouvoir se défouler, le petit bai avait lâché un saut de mouton dans les premières foulées. Tu ne lui en avais pas tenu rigueur puisqu’il s’était remis de lui-même dans une bonne attitude de travail. Mais pour valider les acquis, il était important que ce soit un véritable départ qui soit effectué, aussi tu lui redemandes le trot pour retenter l’expérience.
« - Voiiiilà ! C’est bien Lantern, bravo ! »
Une fois au pas, tu pouvais entendre la respiration soufflante de son partenaire du jour. Il avait bien travaillé, tu étais très fier de lui. Ce qui le place au-dessus des autres poulains de d’habitude, c’est sa remarquable volonté de bien faire. Immédiatement, ça le force à bien comprendre l’exercice.
« - Ooooh, paaaas. »
Le poulain vient s’arrêter rapidement à la demande. Mais dès les secondes d’après, tu sens du mouvement sur la longe, Jack se rapproche, il n’est pas resté sur la piste. Tu le renvoies immédiatement avec un petit mot et un geste de longe un peu plus long que prévu. Lantern réfléchi longtemps avant de reculer et de potachement se remettre sur la piste. Son cerveau presque à la surchauffe, tu le félicites, puisque revenu sur la piste. Aussitôt, tout s’éclaire pour le jeune bai. Tous deux, vous vérifiez alors, l’un la théorie et l’autre la mise en place de la pratique. Jack recommence à s’avancer hors de la piste et tu le corriges rapidement et gentiment. Le poulain souffle fort et semble perdre une partie de ce qui le tracassait. Une fois devant lui, tu lui caresses longuement l’encolure, lui parlant avec tendresse. La longe retirée de son filet, tu dessangles quelques trous pour lui permettre de mieux respirer. Jack semble calme et te regarde souvent avec ses grands yeux dont l’expression te semble presque indescriptible. Elle n’est pourtant pas complexe, elle ne pose pas de questions. Mais elle semble si naturelle qu’il est difficile de poser des mots dessus.
« - Tu viens mon grand ? On y va. Je suis très fier de toi. »
1005 Mots
code by managarm
Misspalikoa
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Dim 19 Déc - 13:25
J'ai adoré ce résumé, Jack est vraiment un cheval incroyablement gentil
+ 5/5 pts en débourrage (longe aux trois allures) + 3 pts en confiance + 9
Kyare
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Dim 19 Déc - 15:42
pour Young Man : + 3 en longe + 5
màj
Misspalikoa
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Lun 20 Déc - 22:40
Chapitre 1.7
Hot Wave & Tedrick
domaine du valhalla - rond de longe
20.12.21
L'étalon correctement équipé, le couple n'avait plus tardé à se rendre dans le rond de longe pour une petite séance de vingt minutes comme le bai en avait l'habitude. Fermant la porte derrière eux, Tedrick prenait le temps de ramasser sa chambrière avant d'envoyer l'étalon sur le cercle. Celui-ci prenait un temps de réflexion, comme pour se demander s'il avait vraiment envie de coopérer, mais finalement, il adoptait l'allure demandée sans trop faire patienter son cavalier. Soupirant, Tedrick commençait par le laisser progresser sur la piste circulaire, ne s'assurant que du fait qu'il ne s'arrêtait pas sans raison ou ne prenait l'allure supérieure. En général à la longe, le bai se comportait relativement bien, il n'était donc pas surpris de le voir réfléchir, mais pas transgresser les règles pour autant. Pendant un temps, mise à part quelques changements de main dans le but de rester symétrique, Tedrick n'attendait pas grand-chose de son partenaire. Et puis peu à peu, il commença à intégrer quelques exercices de transitions. Si Hot Wave tirait la gueule, il ne se montrait pas pour autant rétif et finalement, le pas se déroulait plutôt bien. L'étalon s'arrêtait, reprenait le pas et changeait de main sans faire plus d'histoires que ça.
Voyant que les choses évoluaient bien, le brun s'éclaircissait la voix avant de demander le trot d'une demande vocale claire et ferme. Agitant une oreille, Hot Wave avait bien entendu, mais snobait la demande de plus belle. Ce n'est que lorsque son propriétaire le poussait avec la chambrière qu'il daignait prendre l'allure supérieure. Son attitude était fière, un peu provocatrice, mais le bai s'exécutait malgré tout et au fond, c'était tout ce qui importait à son propriétaire. À nouveau, Tedrick se concentrait donc sur la régularité de l'allure de la bête. Pas question qu'il cale ou qu'il s'élance sans autorisation. Mais aujourd'hui, l'étalon paraissait flemmard et il était plus probable qu'il ralentisse que l'inverse. Lui demandant de changer de main, il n'était pas difficile d'obtenir satisfaction du jeune cheval, mais il fallait être patient. Il semblait prendre un malin plaisir à décomposer son demi-tour dans un ralenti digne d'un film. Il repartait alors mollement dans l'autre sens, et ne se montrait pas plus réactif lorsqu'il s'agissait de réaliser les petits exercices de transitions dors et déjà vu précédemment. Prendre le pas n'était pas un souci, mais repartir au trot était décidément toute une histoire pour le KWPN qui n'avait pas bien envie de bouger ses fesses plus que nécessaire.
Arrivant bientôt au terme des vingt minutes de longe, Tedrick décidait donc de lancer le bai au galop. Mais fallait-il encore qu'il accepte. Alors il prononça la demande vocale habituelle, mais encore une fois, l'étalon faisait la sourde oreille. Un appel de langue et il détournait la tête, comme boudeur. Ce n'est qu'avec la chambrière qu'il parvenait à obtenir un départ, et pour le coup, il n'avançait pas beaucoup. Lorsqu'un appel de langue vient le motiver à accélérer un peu, mais des oreilles en arrière signifièrent sa mauvaise grâce. Il ne se fit pas prier néanmoins au moment de reprendre le trot, et le temps de changer de main, il recommençait ses caprices avant d'accepter de prendre le galop de nouveau. En tout cas, Hot Wave n'était décidément pas un cadeau lors de cette longe et cela présageait un cheval pas forcément très inspiré à l'idée de leur séance montée de tout à l'heure. En tout cas, après deux départs au galop à chaque main, Tedrick finalement de cesser la séance là-dessus. Une caresse et une friandise tout de même, après tout, il avait fait acte de présence, et il était temps qu'il rejoigne son box. Enfin, jusqu'à ce qu'il soit temps de grimper sur son dos.
[619 mots]
crédit : PsychoShinigami
Whappa
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Mar 21 Déc - 9:36
Une bonne séance de fond
+ 4 en longe
+ 4
Misspalikoa
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Jeu 23 Déc - 22:38
Chapitre 1.2
Maxwell & Tedrick
domaine du valhalla - rond de longe
23.12.21
→ objectif : tout le monde à droit à son cadeau sous le sapin, et pourquoi pas votre cheval? (5 pts concours pour The Great Leader)
Le réveil sonna de nouveau, pénétrant profondément dans les tempes du brun qui laissait échapper un grognement. Toute son escapade avait-elle été un rêve? Attrapant son téléphone, l'heure indiquée lui rappelait que c'était là l'unique réalité. Après avoir escorté l'étalon bai jusqu'à son box, il n'avait pu résister à l'idée d'une petite sieste. Elle lui avait fait du bien, mais il était encore un peu pataud. Se frottant les yeux, aveuglé par l'écran électronique, il se tournait sur l'autre côté. La tête posée sur le matelas, son doberman l'observait avec de petits yeux tristes. Sans trop réfléchir, il tendait une main qu'il posait sur la tête de l'animal, lui caressant le crâne. Fermant à demi les yeux, le mâle appréciait la caresse sans bouger de là. En ce moment, il fallait dire que son comportement n'était pas celui habituel. Avec l'âge, ses muscles étaient endoloris et le froid n'aidait pas. Ainsi, le canidé au poil sombre esquivait habilement les sorties qu'on pouvait lui proposer. Il se contentait de s'éclipser un instant, faisait ses besoins et demandait à entrer au chaud aussitôt. On ne pouvait pas lui en vouloir, Luxure prenait de l'âge. Il avait récemment fêté ses dix ans et Tedrick avait conscience qu'il se faisait particulièrement vieux. Il passait donc l'essentiel de son temps à l'intérieur, et jour après jour son appétit diminué.
Quelques fois, son propriétaire l'avait surpris à bouder sa gamelle. Il lapait quelques croquettes et retournait se coucher dans son panier dans une démarche raide. Évidemment, il avait consulté son vétérinaire en compagnie du vieux chien, mais celui-ci n'avait pu que répondre "Son heure se rapproche voilà tout". De quoi rendre Tedrick particulièrement triste, mais que pouvait-il faire de plus qu'accorder autant d'amour que possible à l'animal? Alors il finissait par s'asseoir au bord du lit, et bientôt, Luxure quittait la chambre et disparaissait. Au bruit de ses pas, il l'entendait descendre les escaliers, lentement, mais sûrement, puis remonter. Dans sa gueule, il tenait une grosse peluche à l'image d'un cocker jaune. Interloqué, il avait haussé un sourcil, puis les deux. Cette peluche, il l'avait acheté pour Maxwell, pour lui tenir compagnie. Et un peu grâce à son chien, il se rappelait soudain de la séance de longe qui était programmée pour l'étalon. Le remerciant en le qualifiant de "bon chien", il prenait la peluche, se recoiffait et descendait à toute vitesse les escaliers, manquant de glisser et de s'étaler à l'arrivée. Heureusement, il n'en fut rien et, déjà habillé, se dirigeait d'un pas rapide vers l'écurie, abandonnant un chien qui, surpris, s'était approché du haut de l'escalier pour voir son maître le laisser là, en plan, sans plus d'explications.
Refermant avec le plus grand soin la porte d'entrée de la maison, Tedrick avançait avec détermination en direction de l'écurie. Dans ses mains, il tenait la grosse peluche jaune qu'il malaxait inconsciemment. Elle était douce, duveteuse en fait, et plutôt molle. Elle était un anti-stress imparable, et Tedrick sentait une irrépréhensible envie de la serrer contre lui. Seulement, il n'en fit rien, et se contenta d'avancer. Les deux grandes portes étaient constamment ouvertes en journée, et fermées la nuit. Enfin, sauf la veille visiblement. Sinon, jamais Maxwell n'aurait réussit à fausser compagnie à ses compagnons. Enfin, le mal était fait et il savait bien que l'étalon n'avait eu aucune arrière-pensée en partant ainsi. Il n'avait pas la conscience que pouvait avoir l'homme et ignorait probablement les dangers qui pouvaient guetter un cheval seul en pleine nature. Que serait-il arrivé s'il était parti du côté de la route? Tedrick ne voulait pas savoir, et de toute façon, il ne pouvait pas. Alors, étreignant un peu plus la peluche, il arrivait devant le box de l'étalon bai. De ses grands yeux intelligents, Maxwell fixait son propriétaire, et quelque part Tedrick pensait y lire des remords. Enfin, était-ce vraiment le cas? Il en doutait. Il voulait sincèrement offrir ce cadeau à son ami, aussi fugueur et désagréable puisse-t'il être parfois, et il n'attendait pas longtemps avant de pénétrer à l’intérieur du box.
Aussitôt, le bai s'écartait, permettant à son cavalier d'entrer sans être écrasé contre la paroi. Cela lui aurait rappelé les mauvais souvenirs de tentatives de meurtres de This is Halloween à son égard, enfin quand il était vivant. Il avait été un cheval terrible, exécrable, mais parfois, il lui manquait. Il avait même parfois quelques tendres pensées à son égard, mais il était décédé aujourd'hui. Qu'il repose en paix. Maxwell lui était bien loin de tout ça, observant la peluche que tenait son propriétaire, très intrigué. Décidant de ne pas le faire attendre plus longtemps, le brun la montrait à son destinataire. Il avait déjà attaché un fil de filet à foin autour de son cou afin de la suspendre aux barreaux du box. Sans vie, se balançant au bout du fil, la peluche avait l'air d'un pendu. Cette idée fit frissonner brusquement le jeune homme, mais il se raviva aussitôt. Maxwell s'approchait avec beaucoup d'intérêt, donnant quelques petits coups de nez dans la peluche qui pendouillait à son box. Elle lui tiendrait compagnie, et peut-être n'aurait-il plus envie de s'enfuir si cela signifiait abandonner son ami? Enfin, Tedrick lui prêtait sans doute des émotions bien trop humaines. Inutile de penser à ce genre de chose. Il était temps pour lui de se dérouiller au travers de la séance de longe qu'il avait prévue. Et avec un peu de chance, elle se passerait bien, comme la plupart des séances avec ce cheval têtu qui manquait cruellement de volonté lorsqu'il s'agissait de se rebeller.
Le bai avait dors et déjà eu droit à un pansage en rentrant de sa promenade imprévue, Tedrick décidait donc de ne pas prendre le temps de le panser. Après tout, il était dors et déjà en retard sur son programme. Il s'éloignait donc seulement pour aller chercher de quoi équiper l'étalon bai. Il ne lui fallait que quelques instants pour dénicher dans la sellerie son licol, une longe de travail ainsi qu'une paire de guêtres qu'il posait sur les antérieurs du bai dès qu'il revenait auprès de lui. Il finissait donc par lui passer son licol qu'il agrémentait d'une longe de travail noire. Ouvrant la porte, il ne mettait pas longtemps pour convaincre Maxwell de le suivre. Les oreilles en arrière, il ne protestait pourtant pas, ni sur le chemin, ni en arrivant dans le rond de longe lorsque son propriétaire lui intimait de prendre le pas. Acceptant son sort, enfin sa longe, il avançait sur le cercle, manquant néanmoins cruellement de volonté. Quoi qu'il fasse, où qu'il se trouve, Maxwell donnait toujours l'impression d'être un martyr. Il ne semblait prendre plaisir à rien, et ce, quoi qu'il fasse. C'était ainsi depuis tout petit, et n'importe qui aurait pu jurer que le bai était en proie à de la dépression. Il arrivait que le brun se range de cet avis, mais pourquoi donc était-il si apathique depuis sa naissance? Cette question resterait probablement sans réponse toute sa vie, Tedrick s'était fait à cette idée. Et puis, était-ce vraiment si dramatique de ne pas vraiment savoir?
Au moment de prendre le trot, Maxwell, se sentant pousser des ailes, tâchait de protester, agitant la tête. Seulement, il manquait vraiment de ténacité et un simple appel de langue suffit à la rejoindre dans le droit chemin. Profondément résigné, l'étalon adoptait donc l'allure supérieure, les oreilles légèrement penchées vers l'arrière. Était-il concentré ou contrarié? Le brun optait pour la deuxième option, mais difficile à dire sans être dans la tête du bai. Comme souvent, une simple remise à l'ordre suffisait pour le remettre dans le froid chemin pour le restant de la séance. Alors, reprenant ses bonnes manières, il poursuivait sa progression sur le cercle. Alternant régulièrement de main sur demande, le brun ne pouvait que remarquer le manque d'entrain de son cheval. Mais c'était si habituel avec lui qu'au fond, Tedrick n'y faisait même plus vraiment attention. Après tout, que pouvait-il faire de plus? Il avait essayé un tas de choses, mais l'étalon restait tout bonnement impossible. À pied ou monté, au pré ou au box, avec des congénères ou tout seul, Maxwell n'avait jamais l'air de se satisfaire de sa situation. Depuis cinq ans qu'il l'avait, et l'avait vu naître d'ailleurs, le brun avait tout essayé en vain. Mais cela ne faisait pas du bai un mauvais cheval, et il essayait de le ménager un petit peu, enfin comme il le pouvait.
En général, Tedrick ne dépassait jamais les vingt minutes matinales de longe. La raison était plutôt simple, cette activité sollicitait particulièrement les tendons et il ne voulait pas risquer le diable. Alors, lorsqu'il jugea que l'heure était arrivée, lui intimait de prendre l'allure supérieure. Ayant suffisamment protesté pour aujourd'hui, Maxwell décidait de ne pas tenter une nouvelle lutte et acceptait de galoper. Le cœur n'y était pas pour le jeune cheval qui obtempérait uniquement parce qu'on le lui ordonnait, mais au moins, il ne subirait pas une nouvelle remise en place. Sa foulée était régulière, laissant ses empreintes dans le sable déjà marqué par des visites de chevaux avant lui. Ne se préoccupant de rien d'autres que d'avance, il était tout de même soulagé de reprendre le trot, mais ce n'était que de courte durée. Bientôt, on lui demanderait de changer de main et de repartir, et ça ne manqua pas. Mais il ne se plaignait pas, ou du moins il ne se plaignait plus. Autant accepter son sort, alors il obéissait. Certes, il n'en avait pas envie, mais de par sa condition de cheval, il n'avait pas tellement son mot à dire. S'il avait été humain, Maxwell aurait sans doute été ce genre de type à rester dans son canapé toute la journée, une bière dans une main et une télécommande dans l'autre, à attendre que le temps, ou tout bonnement la vie passe. Seulement le brun n'était pas prêt à le laisser agir ainsi.
À la fin de son tour de piste, son cavalier consentait finalement à arrêter le supplice. Il était temps de le laisser tranquille. Alors, peu à peu, il l'encourageait d'abord à reprendre le trot puis le pas. S'exécutant, Maxwell se pliait aux ordres sans protester, se contentant de reculer doucement les oreilles. S'immobilisant complètement, l'étalon s'ébrouait avant de tourner sa tête vers son propriétaire. Avalant la distance en quelques pas, Tedrick se tenait bientôt devant lui. Ouvrant la poche zippée de sa doudoune, il farfouillait puis tirait une friandise qu'il proposait au bai. Il ne paraissait pas très enthousiaste, mais accepta tout de même la gourmandise. Attendant qu'il ai fini de la mâcher, le brun raccourcissait la longe dans ses mains et ouvrait la porte, prêt à le ramener en direction de son box. Suivant sans états d'âmes, l'étalon avançait dans la neige qui commençait lentement à fondre. Il n'avait rien contre la neige bien sûr, mais il ne l'aimait pas beaucoup non plus. C'était beau, mais c'était froid. Alors comme tout autre chose dans sa vie, la neige n'avait au final qu'un goût fade. Rien d'enthousiasmant ni de dramatique. Toute dans la vie lui laissait cet arrière-goût, et retrouver son box lui fit finalement le même effet. Il se laissait ôter sans résistance le licol ainsi que les protèges tendons. S'assurant qu'il ne manquait de rien, son propriétaire lui offrait une dernière caresse avant de s'éclipser. Alors une fois tout seul, en tête-à-tête avec lui-même, Maxwell se résignait à venir voir de plus près la peluche ressemblant à un cocker jaune qu'on lui avait apporté plus tôt. Peut-être arriverait-il à apprécier sa compagnie?
[1927 mots]
crédit : PsychoShinigami
Whappa
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Sam 25 Déc - 18:53
Je n'ai jamais vu un résumé de longe aussi long et profond