PsychoShinigami - MANEGE [2021]

Nohan venait une nouvelle fois au domaine du Valhalla pour faire une séance avec une belle jument qui n’était pas inconnue pour lui. En effet, c’était l’une des pouliches de Tedrick qu’il avait eu la chance de débourrer et de grimper sur le dos pour la première fois. Ainsi, il connaissait déjà bien la jolie Call Me Margo étant donné qu’il avait été son tout premier cavalier, ils avaient donc certains souvenirs ensembles. Du haut de ses trois ans, il commençait tout juste le travail monté et son ami l’avait donc confié au brun pour réaliser une petite séance avec elle basée sur l’équilibre principalement. C’était en effet un problème très courant notamment chez les jeunes chevaux dont la croissance n’était pas finie. De part leur morphologie, le poids du cheval se situait surtout sur l’avant-main du fait de leur tête et de leur encolure et c’était donc tout un combat pour les redresser et les mettre sur l’arrière-main. Cela était encore plus flagrant chez les jeunes chevaux et si l’on voulait une progression sur le plat, il était donc indispensable d’équilibrer le cheval. C’était vraiment la base du dressage sans quoi le reste ne serait pas exécuté correctement ou avec beaucoup de maladresse et d’erreurs. Nohan avait donc comme mission de faire gagner en équilibre la jeune selle française qui débutait tout juste le travail monté. Il aimait beaucoup monter ce genre de chevaux car c’était vraiment un apprentissage des bases et cela était toujours intéressant et instructif car chaque cheval était différent. De plus, c’était un honneur pour le jeune homme de se retrouver de nouveau sur Call Me Margo dont il avait effectué son débourrage. C’était une petite fierté personnelle et il était fier comme un coq de se retrouver de nouveau sur sa bonne élève.

À peine le couple pénétra dans le manège que le brun ajusta ses rênes pour un peu plus de sécurité, il était tout de même sur une pouliche de trois ans. Il n’allait donc pas réaliser la séance comme avec un autre cheval plus avancé dans le travail. Ainsi au lieu de débuter par de longues minutes de pas avec les rênes longues sans rien demander, il prit aussitôt ses rênes ajustées pour débuter la séance. Cependant comme Call Me Margo était encore jeune et verte, il lui demanda simplement de dessina des diagonales et des cercles en changeant régulièrement de main. Il n’avait qu’un contact très doux avec son mors et veillait surtout à avoir une bonne impulsion, c’était le plus important à son âge. Elle devait absolument se porter en avant car les jeunes chevaux avaient tendance à se freiner lors du début du travail monté, même les plus énergiques. Ainsi, la jument s’arrêtait par moment en levant sa tête et décalant sa croupe d’un côté ou de l’autre. Son cavalier avançait alors ses mains et lui demandait de se remettre en marche à l’aide de son assiette et de ses jambes. Dès qu’elle répondait correctement à l’une de ses demandes, il la récompensait aussitôt d’une caresse pour renforcer ses actions et qu’elle comprenne petit à petit son futur travail de cheval de selle. Il continua alors à la faire marcher comme cela un petit moment en lui demandant de temps en temps de s’arrêter quelques secondes avant de repartir. La jolie bai avait quelques soucis à rester immobile et ne pouvait s’empêcher de faire quelques pas ou alors de pivoter, elle avait du mal à rester en place. Nohan se contentait alors de rester à l’arrêt à peine quelques secondes avant de repartir afin de réduire au maximum le temps d’immobilité pour ne pas ennuyer sa monture. Comme cela, elle n’avait pas le temps de reprendre le pas ou de faire des pas de côtés. Il la félicitait dès qu’elle réalisait bien une de ses demandes, c’était important surtout à cet âge là.

Le couple se mit ensuite au trot avec toujours la même démarche : dessiner de grandes courbes et alterner régulièrement de sens. Le fait de faire des cercles était le meilleur moyen pour équilibre un cheval car cela lui demandait de se redresser pour ne pas se pencher à l’intérieur et donc ainsi de s’équilibrer. Nohan aidait la jument en mettant son poids à l’extérieur dès qu’il la sentait venir se coucher à l’intérieur du cercle. Il utilisait également sa jambe intérieure en dernier recours si son aide précédente n’avait pas assez d’effet. Il devait régulièrement relancer Call Me Margo qui avait tendance à se freiner dans les courbes et perdre ainsi de l’impulsion. Alors qu’à d’autres moments, il devait au contraire se redresser pour la freiner car elle partait à toute allure. Elle n’était pas du tout régulière et avait du mal à garder une allure constante ce qui était plutôt normal compte tenu de son jeune âge. Le brun se concentra donc sur la régularité de l’allure en tentant de garder le même rythme le plus possible mais si ce n’était pas forcément très simple. En se rasseyant dans sa selle tout en se redressant, il lui demanda alors des transitions au pas. C’était également la base pour travailler l’équilibre dans cheval car cela lui demandait de reporter son poids sur l’arrière-main qui était l’objectif recherché. Sentant que la jument était plutôt à l’aise avec ce qu’il lui demandait, il décida alors de complexifier la chose en lui demander des figures de manège un peu plus délicates. Ainsi, il se retrouva à dessiner une serpentine de trois boucles en prenant bien le temps d’arrondir correctement les boucles. À chaque changement de main, il demandait à la jolie bai de réaliser une transition au pas sur quelques mètres pour ensuite reprendre le trot et continuait leur route. Il la sollicitait notamment pas mal sur les boucles en lui demandant une allure un peu plus soutenue avec de corriger son manque d’impulsion par moment. Il continua ce même travail même sur un huit de chiffre en restant cette fois-ci tout le temps au trot. Sur les courbes, il la faisait rassembler son allure alors que sur les diagonales, il la faisait allonger. Ce genre de changement de cadence dans la même allure était également une manière d’équilibrer un cheval et de lui faire gagner en propulsion.

Le travail sur deux pistes était également un moyen parfait pour équilibrer un cheval mais cela demandait déjà un certain niveau de dressage. Call Me Margo sortait tout juste du débourrage et elle ne connaissait à peine le travail monté, elle était donc incapable pour le moment de réaliser une épaule en dedans ou une cession. Pour le moment, elle devait d’abord voir les bases du dressage comme l’incurvation et la rectitude et surtout réussir à garder une allure régulière avant de s’attaquer aux déplacements latéraux. Nohan décida de finir la séance en lui demandant quelques départs au galop dans un virage afin de l’aider à partir à juste. Il la laissa galoper seulement quelques foulées avant de reprendre le trot et de continuer à travailler à cette allure. Cela ne servait à rien de galoper pendant un long moment, il était plus intéressant de faire beaucoup de transitions. Du moins, c’était plus efficace pour gagner en équilibre. Ainsi, le couple continua à se promener dans tout l’espace que leur offrait le manège en dessinant tantôt des serpentines, tantôt des huit de chiffre en passant par des diagonales ou alors de simples cercles. Le jeune homme lui demandait très régulièrement des transitions comme des retours au pas ou alors des arrêts et même des départs au galop. L’objectif était d’occuper la jument sans la perdre en lui demandant des ordres très simples, ici simplement ralentir ou accélérer la cadence. Il veillait principalement à ce qu’elle reste tout le temps redressée en s’aidant par moment de sa jambe intérieure afin de l’empêcher de se coucher sur ses cercles. Son contact avec sa bouche était très doux et presque inexistant, elle était encore trop jeune et trop verte dans le travail pour être mise sur la main. C’était la raison pour laquelle Nohan se concentra principalement sur ses transitions ainsi que l’équilibre et la cadence de sa monture. Finalement sur un très bel arrêt de la part de la selle française, le brun mit aussitôt pied à terre pour féliciter chaleureusement la jument de plusieurs caresses. Il n’avait travaillé qu’à peine trente minutes c’était largement suffisant pour la jeune bai qui n’avait encore que sa concentration de poulain. Une dernière caresse sur les naseaux puis le couple retourna tranquillement aux écuries signant alors la fin de cette séance instructive pour Call Me Margo.

Le brun se présenta une nouvelle fois au domaine de son ami car il avait une nouvelle mission pour cette matinée qui portée le nom de Charleston. Il s’agissait d’un beau et grand selle français de trois ans tout juste sorti du débourrage que Nohan avait failli acheter d’ailleurs. Il était tombé sous son charme et sa prestance mais finalement, son cœur se porta sur le fringuant anglo-arabe qui séjournait actuellement chez lui. Quel ne fut pas son bonheur quand Tedrick lui demanda alors de venir travailler avec peu Charleston qui sortait tout juste du débourrage comme la jument de la veille. C’était l’occasion rêvée pour Nohan de grimper sur son dos et découvrir ce beau cheval qui avait fait fondre son cœur quelques semaines auparavant. Une fois le jeune étalon prêt, il se mit alors à cheval et se dirigea vers l’imposant manège du domaine de Valhalla. Comme Charleston était tout juste débourré, le cavalier ajusta directement ses rênes et se mit rapidement au boulot en lui demandant de marcher simplement dans tout l’espace. Il dessina de grands cercles ainsi que des diagonales pour changer régulièrement de main, il n’avait presque pas de contact avec le mors afin d’encourager l’étalon à se porter en avant. Ce qui était étonnant pour un jeune cheval, c’est qu’il avait un bon rythme avec une certaine régularité plutôt surprenante pour un poulain. Son allure était très marquée et assez lourde, il avait une manière plutôt atypique de se déplacer ce qui surpris un peu le jeune homme dans un premier temps. Cependant ce n’était pas forcément désagréable, cela changeait juste de la normalité des chevaux de Tedrick qui étaient souvent aériens et légers. Nohan se l’imaginait sur un terrain de cross, il devait en envoyer et cela devait être impressionnant d’être sur son dos ou même en tant que spectateur. Ce beau cheval était en tout cas assez atypique mais cela contribuait encore plus à son charme et le rendait ainsi unique.

Dans les premières minutes à cheval, le brun fut aussitôt surpris par le niveau déjà assez avancé que possédait Charleston. En effet pour un trois ans, il se déplaçait déjà très bien et semblait connaître déjà beaucoup de choses. Il ne se freinait pas et se montrer très franc dans sa manière de marcher. Sentant qu’il répondait présent, Nohan lui demanda alors des exercices un peu plus complexes comme des serpentines et des huit de chiffre. Il inclut également de nombreux arrêts de quelques secondes à peine pour travailler l’immobilité et la concentration de l’étalon. Enfin sentant qu’il était à l’aise, il alla encore plus loin en faisant varier la cadence de son allure en le faisant soit allonger soit rassembler sur quelques foulées. Évidement, cela n’avait rien de très élégant et propre et cela manquait encore beaucoup de technique. Néanmoins, Charleston parvenait tout de même à faire varier le rythme de son allure en accélérant ou au contraire en ralentissant et c’était largement suffisant pour son âge. Son cavalier n’oubliait pas de le récompenser très régulièrement quand il répondait correctement à ses demandes afin de l’encourager dans cette voie-là. Il se mit ensuite au trot en dessinant toujours les différentes figures de manège tout en changeant régulièrement de main. Il se montrait léger dans ses aides et sa manière de monter afin de rendre sa monture la plus réceptive possible. Son contact avec sa bouche était presque inexistant et il essayait de se faire écouter grâce à son assiette et son poids du corps principalement. Ainsi quand il voulait ralentir, il s’asseyait bien dans sa selle tout en se redressant et contractant son corps pour arrêter d’accompagner ses foulées. Charleston était assez intelligent et concentré pour y répondre sans ne mettre de poids dans sa bouche. Au contraire pour accélérer, il se retrouvait à se montrer plus insistant avec son assiette et mettait ses jambes au contact si nécessaire pour faire comprendre au cheval ce qu’il attendait de lui. Tout était dans la délicatesse et la précision et il ne faisait rien au hasard, tout était parfaitement calculé. L’équitation était beaucoup une histoire de dosage et l’important était de saisir le bon moment et d’adapter sa demande.

Le couple évolua donc de longues minutes dans tout le manège en alternant des moments au pas et d’autres au trot en passant bien évidement par plusieurs arrêts. Le jeune homme travaillait surtout la direction en dessinant de nombreuses figures comme des cercles ou encore des serpentines. Ses aides se montraient claires et précises afin d’aider Charleston à comprendre ses intentions. En s’aidant d’un virage, il mit alors ses aides en place pour un départ au galop. L’étalon répondit positivement en prenant cette allure mais sur le mauvais pied malheureusement. Son cavalier le repassa immédiatement au trot puis lui redemander un départ au galop. Encore une fois, il accéléra son trot et tomba dans le galop toujours à faux. Nohan avait enfin trouvé un point faible à ce cheval qui rayonnait depuis le début de séance par sa perfection. En effet, il semblait avoir du mal à partir à juste sûrement par manque d’expérience et ou de souplesse. Il avait donc trouvé un point à travailler pour le reste de la séance. Toujours au trot, il se plaça en oblique sur la piste c’est-à-dire qu’il plaça le bout de nez de l’étalon vers l’extérieur puis laissa ses hanches rentrer à l’intérieur. Dans cette position, il lui demanda de nouveau un départ au galop en exagérant ses aides avec son poids du corps bien à l’extérieur pour libérer son épaule intérieur et ainsi l’engagement de son antérieur. Finalement, Charleston prit le galop cette fois-ci sur le bon pied. Son cavalier le caressa aussitôt puis le laissa galoper quelques foulées avant de reprendre le trot et recommencer le même exercice de manière oblique à la piste. Alors que le selle français enchaînait les départs à juste, le brun le redressa progressivement afin de le remettre droit sur la piste lors des départs. Il se montrait toujours très clairs dans ses demandes en exagérant légèrement afin de bien lui faire comprendre son intention. Finalement, le couple parvint à réaliser plusieurs départs au galop à juste aux deux mains en restant droit à la piste. C’était déjà une belle victoire et ne voulant pas trop en demandant à l’étalon compte-tenu de son jeune âge, Nohan mit alors pied à terre pour le féliciter encore une fois avant de le ramener aux écuries.