Balades d'Alpha

Lilas décida d'emmener sa meilleure amie en forêt. Elle avait choisi un circuit assez pittoresque, qui permettait de trotter et galoper par endroit. Elle ne savait pas si Charlie accepterait d'aller à une autre allure qu'au pas, mais elle était convaincue qu'un peu d'adrénaline ne pourrait que lui faire du bien!
La balade commença en douceur, au pas. Charlie ajusta instinctivement ses rênes: elle ne connaissait pas suffisamment bien Mar Y Sol pour lui laisser des libertés. Les deux cavalières se mirent au botte à botte, Lilas ayant pris soin de choisir une jument qui s'entendait bien avec la palomino.
Les deux cavalières s'enfoncèrent dans la forêt. Le sol devenait de moins en moins régulier, mais ceci ne posa pas de problème à Mar Y Sol, dont le pied sûr lui permit de progresser avec aisance. La monture de Lilas, cependant, trébucha plusieurs fois, et Charlie fut bien contente d'être sur le dos de l'ibérique. Elle ne pouvait pas s'empêcher de s'imaginer tous les pires scénarios possibles, son corps était douloureusement tendu. Elle était soulagée que la jument ne lui en tienne pas rigueur.

Au bout d'un moment, le chemin devint plus large et plus régulier. Lilas proposa à Charlie de trotter, mais cette dernière refusa catégoriquement. C'était déjà un grand effort pour Charlie que de partir en balade, alors elle n'allait quand même pas se fatiguer à trotter! Lilas devait s'estimer heureuse qu'elle ait accepté. Cependant, quand Lilas fit remarquer à Charlie que la balade durerait moins longtemps au trot, Charlie accepta en grommelant.
Les deux cavalières se plaçèrent en file indienne, Lilas en tête. Lorsque Lilas partit au trot, Charlie fit de même d'une petite pression de mollet. Il lui semblait que cela faisait une éternité qu'elle n'avait pas trotté. Charlie fut envahie de sensations à la fois familières et étrangères. C'était sa mémoire musculaire qui faisait tout le travail, elle eut de la peine à retrouver ses repères.
Lilas proposa également à Charlie de galoper un peu dans la ligne droite, mais Charlie refusa. Lilas n'insista pas, sentant que son amie n'était pas tout à fait à l'aise. Elle savait pourtant qu'elle en était largement capable, mais ne voulait pas brusquer son amie.
Lilas fit remarquer plusieurs fois à son amie la beauté du paysage, mais cette dernière semblait trop concentrée pour y prêter attention.

Lorsque la qualité du chemin se détériora, les deux amies repassèrent au pas. Le sol devint marécageux, et il fallut passer dans des flaques de boue plusieurs fois. Charlie se raidit à la vue de cet obstacle imprévu, si bien que la palomino hésita à entrer dedans. Charlie insista comme par réflexe avec ses aides, et la jument finit par s'engager. Un soupir de soulagement échappa à Charlie, qui se voyait déjà par terre. Les autres flaques de boue furent moins difficiles à passer pour la cavalière qui avait alors moins d'appréhension.
Le chemin comporta également plusieurs montées et descentes, mais celles-ci ne furent pas suffisamment raides pour réellement impressionner Charlie. Celle-ci les traversa donc avec un calme relatif, l'idée qu'une catastrophe pourrait se produire restait bien présente en arrière-plan dans sa tête.
La balade touchait cependant à sa fin, et le sol se régularisa progressivement. Les cavalières sortirent de la forêt et se dirigèrent vers les écuries. Charlie se sentait épuisée, elle avait passé une heure assez stressante et elle sentait déjà sur ses épaules le contre-coup de toute cette tension. Les deux amies s'arrêtèrent devant les écuries, puis mirent pied à terre.