| Chevaux de Sherazade |

Une fois de plus, en cette après-midi de février, Lucy et moi avons prévu de se rejoindre au manège, pour notre rendez-vous quotidien. C'est assez drôle de revoir la même scène chaque semaine, où j'arrive la dernière sans aucun doute, elle est déjà entrain de marcher la jument en m'attendant. Mais aujourd'hui je n'ai pas d'idée sur ce que nous allons faire, je lui ai laissé libre choix de la discipline, mais je lui ai gentiment demandé de ne pas me faire sauter des montages avec Toxane car même si elle se débrouille bien, ça reste un truc qu'elle n'apprécie pas trop. Bref, je ne sais pas ce qu'on va faire, mais ça m'étonnerai qu'on fasse dressage, c'était notre programme de la semaine dernière.

Après avoir préparé ma jument de mon côté, dans les écuries de propriétaire, je rejoins le manège avec hâte. Je passe tranquillement la porte et souris à mon amie, qui, comme prévue, est déjà montée à cheval. J'avance au milieu de la piste et ressangle, puis met le pied à l'étrier pour me hisser sur ma jument. Elle reste bien calme, comme d'habitude, et prend le pas suite à mon léger coup de talon. On rejoint mon amie et son isabelle, et bien sur on commence à papoter toute les deux, alors que les deux équidés se reniflent au début, puis marche côte à côte, tête baissée. Je m'empresse de lui demander ce qu'elle a prévu, mais et sa réponse me laisse sans voix : « Ca te dit de l'endurance ? ». Comment allons nous faire dans un manège ? Peut-être que je n'y connais strictement rien, mais ça me paraît un peu farfelu. Pourtant, grâce aux explications de Lucy, je parviens à me faire une petite idée de la séance. Elle me montre le chronomètre avec un sourire angélique et m'indique qu'il faut d'abord échauffer nos chevaux sur des courbes aux pas avant de passer au petit trop.

Nous voilà donc séparées dans le manège pour effectuer nos figures. Rênes tendue, mais laissant le cheval la tête bien basse, on enchaîne les figures telle que les diagonales, les doublé ou les cercles. Délicate est toujours un peu trop speed et Lucy peine au début à la faire tenir en place. Heureusement, on se met vite au trot dans la même attitude. Toxane n'a pas grand mal à garder la tête en bas, néanmoins l'isabelle a plus de mal à garder cette position. Lucy parvient à la canaliser et on garde ce petit trot pendant quelques tours avant de changer de main pour effectuer le même travail. Mon amie met ensuite en route le chronomètre et nous voilà partie pour un trot plus vif sans s'arrêter. Je n'ai rien qu'un peu mal au cœur pour ma jument qui, à ce que je sache, n'a encore jamais fais un truc pareil, mais un bon trotting ne peux pas lui faire de mal.

On change de main à mi-parcours, pour entrainer nos chevaux au deux mains, et ne pas fatiguer un côté plus que l'autre. Délicate semble dans son élément et pour la première fois, elle se laisse aller à un trot régulier que Lucy arrive à bien garder tout au long. Cette dernière m'indique qu'on a fini, et je demande à ma jument de repasser au pas. Elle ne demande pas son reste et ralentit, étendant son encolure lorsque je relâche les rênes. On fait une pause et on marche pour les faire récupérer, puis on discute un peu en même temps, ça passe toujours le temps. Cinq bonnes minutes plus tard, nous voilà reparties, mais au galop cette fois. On garde la même position, tête en bas mais les rênes tendues pour les garder en équilibre. Je place mes aides et demande le galop à gauche, Toxane adopte une allure souple, quand à Délicate, fidèle à elle même prend un la main à sa cavalière. Lucy la laisse galop allongé avec des rênes assez courtes pour éviter de valdinguer au premier coup de cul, puis reprend une allure plus lente et nous voilà parties.

Le chronomètre est lancé, et on s'attelle à garder nos chevaux dans une allure stable. On change de main à mi-temps dans une diagonale au trot pour éviter tout emmêlement lors du changement de pied. Les minutes défilent et bientôt, nous revoilà au pas tranquillement. Ma jument est toute en sueur, je profite du pas pour dessangler de quelques trous et je la laisse aller ou elle veut, sans la laisser s'arrêter pour qu'elle récupère. Je lui remet son couvre-rein pour ne pas qu'elle prenne froid et après de longue minutes, on quitte le manège. Je rejoins les écuries et après lui avoir curer les pieds, je prend le temps de longuement bouchonner dans son box, avant de lui remettre sa couverture.

J'étais de retour, en chair et en os au Haras de Pado, après une longue semaine pas si mal que ça d'ailleurs, loin de l'agitation quotidienne. On avait passé des vacances géniales en famille, j'avais pu retrouver ma cousine qui n'avait pas l'air si emballée que ça au début, mais finalement, ça s'était très bien déroulé. Sauf que voilà il fallait reprendre le rythme de vie habituel, genre les cours, les devoirs puis les chevaux, et cette fois, mon père m'avait dit que j'allais monter Roméo en même temps qu'Hugo monterait Step Hight. J'étais tellement contente ! C'est vrai qu'on aurait pu y penser plus tôt, c'était un bon moyen de sortir mes deux chevaux en même temps, bien que je n'allais surement pas pousser le travail aussi loin qu'Hugo, mais au moins, j'allais m'améliorer en les regardant faire.

C'est donc de ce pas que mon père gara notre quatre-quatre sur le parking. Je sortis hâtivement et me précipitai vers les écuries. Hugo avait dit qu'il viendrai seul aujourd'hui, car ses parents lui avaient fait cadeau d'une toute nouvelle voiture, qu'il n'avait pas honte de sortir, avait-il dit en riant. Bref, c'est un petit poney blanc tout mignon que je retrouvai dans son box, mâchant son foin avec une certaine flemme. Je l'appelai, et il releva la tête pour obtenir quelques caresses. Alors s'en suivit un bon pansage, après quoi je le harnachai ( il eu fallu que j'emprunte une selle au club, parce qu'on utilisait la même pour mes deux chevaux ) et l'équipai de ses protections pour partir ensuite vers le manège ou nous attendaient Hugo et Step, marchant tranquillement sur la piste. Le cavalier nous fit signe de la main et j'entrai dans le manège, essayant de remuer mon poney qui traînait les pieds. Arrivée au milieu, je ressanglai, me hissai sur le blanc et le mis au pas, rejoignant Hugo. Je remarquai que mon alezan était bien beau, avec son équipement assorti ( j'avais un peu de fierté d'avoir tout choisi moi même ).

On discuta quelques minutes, le temps d'échauffer nos montures, alors mon père installai un petit parcours d'obstacle dans le vaste manège. J'étais très contente de sauter aujourd'hui, mais j'avais tout de même un peu d'appréhension, sans savoir pourquoi. Rapidement, on mit nos chevaux au trot. Il me fallu quelques minutes pour avoir un poney bien en avant et prêt à travail, tellement Roméo était mollasson. Step, lui pétait la forme, comme à son habitude. On travailla nos chevaux sur des cercles, des demi-voltes et autre figures de manège, cherchant à les arrondir un peu. On laissa souffler les équidés pendant une pause au pas, puis nous étions reparti. J'avais du mal à garder mon poney en avant, alors mon père me tendit une cravache lorsque je passai devant lui et elle me servit bien à réveiller le fainéant. Roméo fut alors bien plus réactif et se positionna bien mieux. On partit au galop, sur des cercles, puis avec des allongements sur les grands côtés du manège aux deux mains. Même si je n'y prêtai pas vraiment attention, Step Hight avait craché son feu au début, comme Hugo le laissait toujours faire, et progressivement il était venu se placer tout seul, comme un grand. Après plusieurs tours de galop, on s'arrêta et mon père nous expliqua le parcours qu'il nous avait concocté.

Il s'agissait d'un parcours de 6 obstacles, on commençait par un vertical sur la piste, à main gauche, une courbe serrée à gauche vers un deuxième vertical, puis un demi-tour vers la droite pour sauter le troisième obstacle, ensuite une diagonale qui mène à un double, et enfin une ligne brisée pour franchir le dernier obstacle qui est un oxer. Je refaisais le parcours plusieurs fois dans ma tête, et enfin mon père nous invita à franchir d'abord le petit vertical numéro 1 pour commencer. Il était à 60 cm pour débuter la séance. Hugo partit en premier, dans un petit galop, néanmoins Step voulait bien aller plus vite, mais le cavalier le retint jusqu'au bout pour le franchir en douceur. A mon tour, je m'élançai vers la barre, mettant Roméo au galop dans le virage. J'entretenais l'allure fermement et me redressais avant de me soulever de ma selle et hop, on passait par dessus avec facilité. On le refit une fois chacun, puis c'était le moment de commencer le parcours.

Hugo s'élança le premier avec le beau Step Hight que je voyais s'épanouir dans son milieu, tout content d'aller sauter. Le parcours s'élevait à 80 cm, c'était bien facile pour lui. Ils arrivèrent vers le premier vertical, et le passèrent avec franchise et grâce. Le cavalier reprit un peu le contrôle sur l'étalon qui prend trop de vitesse, et se dirigea vers la seconde barre, bien au milieu malgré le virage pas évident à effectuer. Ils passèrent celui-ci comme le deuxième, en harmonie. Le troisième obstacle fut sauté avec la même osmose, je souris, et le regardai se diriger vers la ligne. Deux foulées séparaient les deux verticaux. Hugo se redressa, garda le contact, tout se passa pour le mieux, ils atterrirent de l'autre côté. Le dernier obstacle était un oxer, Hugo s'approcha au plus prêt, se souleva de sa selle au même moment que Step levait ses antérieurs. Il tourna une dernière fois à gauche et reprit le trot, puis le pas, caressant le cheval. Mon père était content, il sourit à Hugo, puis se fut mon tour. Je pris le galop à gauche dans le virage et mit un petit coup de cravache sur derrière ma jambe pour réveiller mon fainéant. C'est surpris qu'il allongea l'allure en direction du premier obstacle. Mon PSF était assez grand, mais il restait un poney, enfin les obstacles n'étaient pas très haut. On sauta le premier parfaitement, je n'étais pas passée devant comme à mon habitude, j'avais attendu la dernière foulée pour me lever avec aise. Je dirigeai vers le deuxième et de même, il fut franchi avec facilité. J'eu du mal à garder Roméo actif alors que je dessinais la courbe vers le troisième obstacle. Mon poney change de pied au passage et on sauta le troisième. Je pris la diagonale et partis vers le double. Je me redressais bien et attendis, attendis toujours avant de me mettre en équilibre, et hop, deux foulées, un deuxième saut, je sentis Roméo bien dans son élément, et surtout à l'aise. S'en suivit la ligne brisée vers la sixième barre, ou devrais-je dire les deux barres. On s'approcha près, je le voyais venir de plus en plus vite, Roméo était bien en avant et ça y, on était de l'autre côté. J'étais très fière de nous, je flattai l'encolure du blanc et revins au pas vers mon père et Hugo. Ils m'affichèrent un grand sourire, alors que Roméo s'ébrouait de contentement. Mon père alla monter les barres de 10 cm chacune, et Hugo reparti. Le parcours se déroula parfaitement bien, on voyait bien que Step et Hugo ça collait très bien, le feu, et la glace, dans le bon sens du terme évidemment. Je m'élançais de nouveau à cette hauteur, durant le parcours, je sentis que Roméo se fatiguait un peu et j'avais du mal à la garder dans le mouvement. Papa proposa qu'on en reste là, et je ne dis pas non. Je marchai rêne longues pendant qu'Hugo recommençait le parcours à 1m. Eux, ils y arrivaient avec une grâce extrême, c'était très beau à voir et surtout Step Hight avec un sacré beau coup de saut. On en resta là, on marcha longuement nos chevaux, puis on reparti à l'écurie.

On marchait doucement vers le manège, les rênes longues ballotant sur l'encolure de Délicate qui me suivait avec sagesse. Je levai les yeux aux ciels, remarquant une imposante masse de nuage grisâtre. Heureusement que j'avais prévu une séance au manège, car la pluie ne pas va pas tarder à tomber. On entra dans l'espace de sable et je remarquai que le cavalier précédant avait monté une ligne de deux obstacles sur la piste intérieure qu'il s'apprêtait à ranger. Je lui fis signe de les laisser et j'avançai au milieu avant d'arrêter la jument. Je levai le quartier de la selle pour ressangler, et l'isabelle fit un pas en avant. Je la fit immédiatement reculer en la grondant, et je recommençai. Je mis la pointe de mon pied gauche à l'étrier, je tendis mes rênes et me hissai sur la jument à qui j'offris une petit caresse sur l'encolure. Je chaussai le deuxième étrier puis envoyai ma jument au pas sur la piste, rêne mi-longues.

Dix bonnes minutes s'écoulèrent, je me retrouvai seule avec l'isabelle dans le manège, j'entendais son souffle lent, le bruit fin de ses sabots sur le sable humidifié. Je remontai sur mes rênes pour établir le contact et commençai à jouer avec mes doigts pour obtenir la décontraction de la part de la jument. Je me mis sur un cercle et cherchai à l'arrondir légèrement, rien que le bout du nez à l'intérieur. J'agissais avec mes deux jambes de part et d'autres pour parvenir à ce que je voulais, et la jument céda docilement à la demande en s'incurvant avec souplesse. Je fis une diagonale sur le cercle et demandai l'incurvation à l'autre main, avec un peu plus de mal cette fois mais elle finit par répondre correctement à ma demande. Délicate se posait bien sur la main et j'avais obtenu une belle position de la part de Délicate. Je quittai le cercle et demandai le trot à l'isabelle. Elle leva vivement la tête et prit une allure rapide et un peu désordonnée. Je jouai de nouveau avec mes doigts et essayai d'obtenir une cadence plus régulière et souple. Progressivement elle se détendit et engagea les postérieurs. Je lui flattai l'encolure, puis entreprit un travail sur des serpentines, des demi-voltes et autres figures. Je changeai régulièrement de main pour le travailler des deux côtés avec égalité. Je la laissai souffler quelques instants au pas rênes mi-longues avant de continuer le travail. Je repris mes rênes et rétablis le contact en jouant avec mes doigts, puis dans un coin, plaçai mes aides pour un départ au galop. Réactive, elle fit un petit bond en avant pour prendre l'allure et démarra bien vite que j'en fus un peu secouer, mais elle avait bien répondu à ma demande. Je lui tapotai l'encolure et la laissai galoper sur la piste sans rien demander, mais en veillant à se qu'elle se pose bien sur la main, je n'avais nul besoin de la remettre en avant, elle avait déjà bien du pep's. Après quelques tours, je lui demandai le pas en plaçant mes aides et en résistant et elle fit deux foulées de trot avant de ralentir complétement au pas. Je pris la diagonales et la lançai au galop à l'autre main, la laissant galoper sur quelques tours avant de l'arrêter et de la laisser souffler pour pas l'épuiser de suite.

Je repris mes rênes et lançai Délicate au trot le long de la piste pour prendre de l'impulsion avant d'obstacle, je pris le galop dans le deuxième tournant qui précédait la ligne et coupait un peu avant la piste pour rejoindre bien perpendiculairement la ligne composé de deux croisillon à soixante centimètres. Je la gardai en avant avec mes jambes, me redressait et attendit le saut. Je pris soin de ne pas me jeter en avant, comme j'avais le défaut de le faire et Délicate effectua un saut tout en douceur. Je me redressai à la réception pour aborder le second saut séparé de deux foulées, et la jument se trouva très à l'aise avec celui-ci. Je caressai Délicate et la fit repasser au pas en tournant pour rejoindre la piste à la même main. Je refis la ligne une seconde fois en procédant de la même manière pour que tout se passe aussi bien. Je changeai les barres en vertical à soixante-dix centimètres et remontai, lançant directement la jument au galop pour ce troisième passage. Je tournai en douceur, le regard lointain posé sur les obstacles. Je relançai bien la Connemara qui prit une très bonne impulsion et attendis le saut en me redressant, puis je me soulevai et Délicate passai la barre avec justesse et précision. Deux foulées plus tard, je me remis en positon de saut mais manquant d'un peu de vitesse entre les deux obstacles, le saut est un peu saccadé. Je caressai néanmoins la sujet à la réception et revins sur la ligne en prenant soin de garder l'impulsion entre les deux barres, et cette fois ça passait, les sauts furent fluides et un sourire m'étira les lèvres alors que je caressai le poil court de l'encolure de l'isabelle. Je la laissai souffler, les rênes glissèrent entre mes doigts, lui permettant d'étendre son encolure.

Une fois que Délicate avait repris sa respiration, je la relançai au trot et cherchai à rétablir le contact avant prendre le galop en direction de la ligne qu'on venait de passer sans difficulté, mais je voulais la refaire avant de monter les barres. Je maintenus l'allure dans une bonne impulsion, me redressai à l'abord et attendis le saut pour une bonne osmose avec la jument. Elle prit son appel avec le bon contrat de foulée, puis je pressai mes mollets pour la garder en avant et on passa le deuxième obstacle avec souplesse. Je la caressai bien fort, et allai monter le deuxième obstacle à quatre-vingt centimètres, laissant le premier à la hauteur précédente. Je remontai, caressai la jument et la lançai au galop vers la ligne, en prenant une bonne impulsion pour couvrir la nouvelle hauteur. Je me redressai et attendis qu'elle prenne son appel pour me mettre en suspension, les mains bien avancées sur l'encolure, puis les deux foulées et de nouveau en position de saut. Délicate me décocha un saut parfait et je m'empressai de la féliciter alors qu'elle s'ébrouait de joie en me faisant un petit dos rond à la sortie du visage. Je me vis un peu surprise mais je la repris et la remis au pas pour la laisser souffler. Je ne regrettais absolument pas de l'avoir choisi comme demi-pension, de plus j'avais toujours eu un penchant pour les chevaux orienté obstacle. Après l'avoir laissé souffler, je m'en allai monter la deuxième barre à un mètre pour finir la séance. Délicate commençait à transpirer et elle salivait bien, mais c'était plutôt bon signe. Je la lançai au galop et me mis légèrement en équilibre avant le tournant. Je la relançai bien en avant et une fois bien perpendiculaire à la barre, j'attendis le saut. Attendre, on m'avait toujours dit que c'était la clé d'un bon parcours de saut. Délicate sauta parfaitement bien la première barre, pris un peu la main entre les obstacles, mais ce n'était pas plus mal, on avait besoin de vitesse. Je me vis soulever avec élégance par la jument isabelle, et je veillais à bien accompagner son saut avec mes mains. A la réception, je la repassai au trot et lâchai les rênes afin de la féliciter amplement. Je lui remis le couvre-rein sur la croupe et dessanglai de quelques trous pendant qu'elle marchait pour récupérer. Enfin, après dix bonnes minutes de marche, je quittai le manège. Je la dessellai aux écuries du Galoupet, la pansai et lui posai une couverture séchante. J'allai la faire marcher en licol dans la cours puis l'arrêtai à un parterre d'herbe à côté des près pour la faire brouter, avant de la remettre au box.

J'arrivai ce samedi de bon matin, pour éviter la foule habituelle de ce jour l'après-midi et travailler Roméo dans le calme. Evidemment, il ne faisait pas bien chaud, j'avais du me couvrir de plusieurs couches de vêtement pour sortir de chez moi. Mon père me conduisit au club et je descendis en hâte, lui disant au revoir. Cette fois, comme jeudi
d'ailleurs, je lui avais demandé de me laisser seule avec mon poney et de venir me rechercher une fois que j'aurais fini ma séance. Ca nous rapprochait avec Roméo de n'être qu'à deux, et je trouvais cela plus sympathique. J'avançai vers les écuries, il y avait quelques rayons de soleil qui perçaient la masse de nuage, réchauffant un peu l'air ambiant malgré le vent. J'entrai dans le bâtiment en sifflotant et Roméo sortit immédiatement la tête de son box pour regarder ce qu'il se passait.

« Salut toi ! » je dis en lui caressant le chanfrein.

J'entrain dans le box et lui gratouillais l'encolure quelques instants avant de lui mettre le licol noir avec la peau d'agneau écru, le sien, et de le sortir du box. S'en suivit un gros pansage, puis je le harnachai : le tapis noir, l'amortisseur écru, la selle en cuir noire qu'on utilisait aussi pour Step, le filet de la même couleur avec le mors simple, ainsi que des bandes de polo mauves. Je m'équipai de ma bombe et de mes gants, puis menai mon poney vers le manège.

On avança jusqu’au milieu et j'arrêtai Roméo. Je lui caressai l'encolure puis ressanglai. Le poney ne bougea pas d'un poil, alors que d'autres auraient sursauté ou même tenté de mordre. Je mis la pointe de mon pied gauche à l’étrier, pris mes rênes en main et me hissai sur le blanc. Roméo était vraiment trop endormi, j'allai devoir le remuer ! Je le lançai au pas sur la piste et du m'y prendre à plusieurs reprises pour obtenir une allure cadencée et non molle. Je le poussai toujours un peu plus dans les coins où il faiblissait et essayer entretenir une marche de travail. Il se plaça néanmoins seul, se posant sur la main avec délicatesse et engageant les postérieurs. Je n'osai plus bouger tellement j'avais peur de le déranger et qu'il se braque. Je fis plusieurs figures de manège tel que des diagonales et des demi-voltes toujours au pas, et l'incurvait sur un cercle. Il n'était pas très actif, mais réagissait bien aux aides. Je décidais de le mettre plus en mouvement et de passer au trot. Je pressai mes mollets mais rien n'y fit, Roméo accéléra juste le pas.

« Roméo trotter ! » je m'énervai légèrement.

Le poney prit le trot et je le poussai un peu plus pour qu'il prenne une allure plus rapide. Je jouai dans mes doigts pour le placer et il céda facilement. Je continuai avec les figures de manège, cercle, voltes et diagonales, en me mettant au trot assis. J'étais un peu secouée, mais finalement je trouvai ma place et réussis à me caler à son rythme. Je devais entretenir le trot pour éviter que Roméo ne repasse au pas, et rapidement je me retrouvais épuisée. On repassa au pas et je le laissai souffler, laissant glisser mes rênes entre mes doigts, et ressanglant par la même occasion.

Après cette pause, je repris le trot et plaçai Roméo dans une bonne attitude comme auparavant, les postérieurs engagés et la tête à mi-hauteur, légèrement arquée. A main droite, arrivée au début d'un grand côté, je plaçai ma jambe droite en arrière et repoussai les hanches avec celle-ci. Mes mains gardaient les épaules sur la piste alors que ma jambe extérieur agissait à la sangle pour garder l'impulsion. Roméo ne comprit pas de suite l'exercice, et s'emmêla les pinceaux, mais lors du deuxième essai, de l'autre côté du manège, il commença à rentrer ses hanches vers l'intérieur du manège. Au fur et à mesure des tentatives, le poney effectua de belles hanches en dedans, et je le félicitai à chaque bonnes réponses. On entama un second exercice un peu contradictoire puisqu'il s'agissait de l'épaule en dedans. Toujours au trot, en gardant bien mon poney dans le mouvement, je plaçai mes aides, la main intérieur qui donnait le pli et la jambe qui agit à la sangle, alors que celle à l'extérieur se place sur un peu derrière. Roméo avait visiblement plus de mal avec cette exercice, alors je le récompensai plus amplement à chaque fois qu'il le faisait plutôt bien. Cela faisait déjà un petit bout de temps que l'on travaillait les exercices de dressage, je décidais d'en rester là lorsque j'eu une épaule en dedans correcte. Je me plaçai sur un cercle et plaçai mes aides pour le départ au galop. A ma grande surprise, Roméo fut réactif et partit sur le bon pied. Je le relançai bien et reprit la piste afin de lui demander d'allonger les foulées et de galoper avec plus d'impulsion. Je me soulevai légèrement de ma selle et posai bien mes mains afin de ne pas le gêner, et on galopa ainsi sur quelques tours, afin de le défouler. Je fis la même chose à l'autre main, certes un peu moins longtemps puisque je sentais que Roméo fatiguait. Je repassais au trot, puis au pas sans trop d'effort et le laisser marcher rênes longues, dessanglant de quelques trous. Après dix bonnes minutes de pas, je descendis et on rentra à l'écurie.

Il ne fait pas très beau aujourd'hui. Ce midi, en regardant la météo, je me suis demandée ce que j'allais bien pouvoir faire avec Roméo. Après notre balade de la dernière fois, je n'ai eu envie que de sortir en plein air. Malheureusement, ce n'est pas possible cette après-midi : le vent souffle fort, et il ne fait pas très chaud. C'est donc sans grand enthousiasme que je suis montée dans la voiture avec mon père qui tenait à ce que je fasse travailler Roméo en saut pour cette séance. Le véhicule se stoppe, je descend et mon père ouvre la porte du domaine. Nous longeons les écuries jusqu'au box de Roméo, mais je remarque qu'il s'est arrêté avant, et qu'il se tient à côté de Step Hight. Je me demande ce qu'il fait, de toute façon ce n'est pas le genre de cheval qui aime les caresses. Il se rend aussitôt compte qu'il ne sert pour l'instant à rien de s'attarder avec lui, et qu'à l'heure d'aujourd'hui, notre attention est sur Roméo. Je prend le licol noir avec la fourrure écrue que je passe au poney et le sort du box. Pendant le pansage, mon père se rend au manège pour installer les obstacles. Je harnache Roméo avec son tapis noir, son amortisseur écru, la selle et le filet de cuir noir, ainsi que les protections couleur prune, puis je le mène au manège.

Nous entrons et j'observe un peu le parcours que mon père a monté. J'arrête Roméo au milieu, ressangle puis me hisse sur son dos. D'un coup de bassin, je lance mon poney au pas rênes longues pour la détente, mais comme d'habitude il se trouve un peu mou et ne presse pas le pas. Je décide de tout de suite demander une cravache à mon père pour pouvoir le remuer un peu, et après avoir marché quelques tours à chaque main, je le lance au trot. Je le place vite dans une allure active et ne cesse de le talonner pour qu'il maintienne une bonne cadence. J'enchaine les figures de manège et l'incurve sur des cercles pour tester son écoute, puis fais quelques transitions trot-pas et pas-trot pour le réveiller un peu. Cela semble porter ses fruits et il est un peu plus réactif. Je le laisse souffler rênes longues quelques instants pour qu'il récupère, et moi par la même occasion, puis le relance au trot. Je me met sur un cercle, place mes aides et installa Roméo dans un galop à gauche. Je quitte la piste et décide d'allonger les foulées et de me mettre en suspension. Le poney prend plaisir à faire ces galopades et moi également. Je reprend un galop normal et fais une diagonale. Je place mes aides pour un changement de pied en l'air et à ma grande surprise, le banc s'exécute parfaitement. Je flatte et continue mes galopades à l'autre main avant de repasser au pas pour souffler.

Mon père a eu le temps d'installer les obstacles, et il me montre donc la ligne qu'il a placé sur la piste intérieure : pour l'instant, deux petits croisillons espacés de deux foulées. Je lance Roméo au galop à gauche et lui donne un petit coup de cravache sur l'épaule, voyant qu'il est un peu mou. Et là, il me décoche un coup de cul dans le virage qui me surprend un peu, mais ce n'est rien puisqu'il est réveillé ! On se dirige vers la ligne et on la passe sans soucis. Je le caresse et reviens une seconde fois, qui se passe aussi bien. Mon père monte les obstacles pendant que je marche un peu, et maintenant se dresse un petit vertical en premier, suivi d'un autre un peu plus haut. Je m'élance de nouveau au galop à gauche, et cette fois Roméo est bien en forme, son galop est bien soutenu. Je me redresse à l'abord et les deux sauts se passe à merveille. Mon père m'indique ensuite la grande croix rouge qui se situe dans la diagonale qui suit la ligne. Je place mon poney au galop pour sauter la ligne, et une fois ceci fait, j'effectue un virage à gauche vers le croisillon rouge. Je relance Roméo puisqu'il a un peu faibli l'allure, et nous passons les barres sans difficulté. Je le félicite, et laisse glisser les rênes entre mes doigts pour qu'il s'étire et souffle. Mon père monte les barres des trois obstacles et en installe un second, trois foulées après celui de la diagonale : un verticale bleu et blanc.

Je met Roméo au galop à gauche et me dirige vers la première ligne. Je redresse le poney qui dans la précipitation a perdu l'équilibre, puis nous passons les barres avec souplesse. Nous entamons le virage, passons la grande croix rouge, puis le nouveau vertical. Ce dernier saut était fantastique, et puisqu'il était plus haut, j'ai senti que le poney faisait un bel effort pour le couvrir. Je le félicite amplement et le laisse souffler, alors que mon père me propose de monter encore un peu. J'accepte avec grand plaisir et relance mon poney. Il commence à fatiguer, mais je le pousse tout de même pour qu'il réussisse à bien sauter et nous entamons la ligne. Il passe sans difficulté les deux premiers verticaux, puis le virage à gauche. Je relance le galop et nous sautons la croix rouge. Je le garde bien dans mes jambes entre les obstacles, puis je le sens se soulever pour passer le vertical bleu et blanc. Je suis époustouflée par son coup de saut et me penche sur son encolure pour le caresser. Je le repasse au pas et dessangle de quelques trous pour la récupération. Mon père est fier de nous, il vient me voir et donne une petite tape à Roméo qui semble épuisé. Nous restons un bon moment encore pour qu'il souffle bien, puis je descend, remonte mes étriers et nous rentrons au domaine.

Je desselle mon poney, range les affaires et lui fais un bon pansage. Je graisse ses sabots puis le rentre au box avec quelques morceaux de carottes avant de lui dire au revoir.

J'arrive au manège, marchant à la droite de Bazil, tandis que de l'autre côté, c'est Lou qui le tient par les rênes. Lou est une petite fille âgée de cinq ans, un petit bout de chou haut comme trois pommes et qui pèse à peine plus de quinze kilos, avec de longs chevaux blonds qui lui tombent dans le dos et des yeux bleus pétillants, surtout à l'idée de monter à poney. Sa mère, Valérie, nous observe des gradins. C'est une femme très sophistiqué, qui coiffe toujours ses épaisses boucles rousses avec classe. Néanmoins, pour l'occasion, il me semble qu'elle a revêtu des habits plus décontractés que ses habituels jean stretch et ses escarpins rouges vernis. Sa fille, a seulement cinq ans, et déjà fana d'équitation. Voilà un an qu'elle monte au Haras de Pado et hier, j'ai proposé à sa mère de lui faire essayé mon shetland, histoire de voir si il lui convient, et si elle pourrait le monter de temps en temps. En plus, Lou est un vrai poids plume qui ne causera pas de dommage sur le dos de Bazil. Ainsi, elle va faire sa première séance aujourd'hui, une sorte de test.

Nous avançons jusqu'au milieu du manège et elle stoppe le shetland, me laissant par la suite ressangler, puisqu'elle n'a pas assez de force pour le faire, et que Bazil est un petit filou qui gonfle le ventre. D'ailleurs, le nouvel équipement que je lui ai acheté lui va comme un gant : un tapis bleu, une mousse, une petite selle synthétique noire, et légère, ainsi qu'un bridon de la même couleur avec embouchure simple, l'ensemble que j'ai pris soin de prendre à sa taille. J'aide Lou à se hisser en selle et je règle les étriers pour qu'elle soit bien à l'aise. Enfin, je vérifie qu'elle tient les rênes à la bonne longueur, et elle envoie Bazil au pas en le talonnant légèrement. Je souris en les voyant marcher le long de la piste : ils ont vraiment fière allure ! Je jette un coup d'œil à Valérie, puis, voyant que Lou s'éloigne de moi, je décide de séparer l'immense manège en deux, par une ligne de plots. une fois ceci fait, Bazil et Lou évoluent sur un terrain moi grand, mais qui me permet de les avoir toujours près de moi. Je demande à la fillette si elle se sent bien sur le poney, et sa réponse est sans conteste positive : elle me dit timidement que le poney va tout seul !

Je demande alors à Lou de faire une diagonale pour tester la direction du shetland, étant donné que je ne sais pas comment il réagit lorsqu'il est monté. La fillette effectue sa rêne d'ouverture et Bazil cède à la demande en quittant la piste en H, ce qui les fait désormais marcher à main droite. J'indique à Lou que lorsqu'il donne la bonne réponse, elle doit le récompenser en lui flattant l'encolure ou en le félicitant à la voix, avec « Ouiii biiien ». Je dis à la petite fille de faire quelques figures de manège comme le cercle ou la demi-volte, et de bien le garder en avant. Tout ce déroule très bien pour l'instant, et je vois que Bazil est décontracté, notamment au niveau de la bouche. Je suggère à Lou de prendre le trot et ni une ni deux, après quelques coups de talons, le shetland se met à trotter, d'abord un peu désordonné, puis ensuite avec souplesse. Comme convenu, Lou donne une petite caresse à Bazil juste après qu'il est prit le trot, autrement, il ne ferait pas le lien. Je propose à la petite fille de faire les mêmes figures qu'au pas, et donc elle enchaîne les diagonales, les serpentines ou encore les cercles. Je lui demande de repasser au pas au niveau de la lettre B, et elle s'exécute, néanmoins, le poney manque de s'arrêter complétement.

« Garde le dans tes jambes pour qu'il reste au pas. » je lui conseille.

Elle reprend ensuite le trot et continue à faire quelques figures avant de repasser au pas pour laisser souffler le poney. Je lui propose de faire un peu de galop et elle semble toute contente. Elle installe le poney au trot, puis s'assoit dans sa selle et le talonne un peu plus. J'encourage le poney en lui disant « Bazil galoop ! » , utilisant les ordres vocaux que j'ai mis en place avec lui. Cela semble fonctionner puisqu'il prend le galop, secouant légèrement Lou, mais je suis surprise par son assiette et la façon dont elle se tient. Je la laisse galoper deux tours ainsi, puis lui demande de repasser au pas. Elle caresse bien fort le poney et je dessangle un peu pour que Bazil récupère, puis nous nous dirigeons vers la barrière où nous attend sa mère. Lou semble enchantée de cette première séance, du moins c'est qu'elle dit à Valérie. Ensemble, nous concluons un accord : Lou montera Bazil une fois par semaine lors d'une séance où je serais présente. Nous irons brosser le poney et ensuite nous irons au manège ou même en balade si le temps le permet. Satisfaite, je fais descendre la fillette et nous rentrons au domaine. Elle desselle et panse Bazil avant de le remettre dans son pré pour la fin de l'après-midi, après quoi je le rentrerai au box pour qu'il y passe la nuit.

Ce matin, je me suis levé relativement tôt par rapport aux autres jours de repos, et j'en ai profité pour faire un peu de ménage dans mon studio qui en avait vraiment besoin. J'ai passé pas mal de temps à aspirer, laver et changer mes draps, tout ça avant d'avaler un sandwich devant la télévision pour un peu de repos. En revanche cette après-midi, j'ai prévu d'aller monter Step, et même de sauter, puisque ça fait un petit moment depuis notre dernier concours d'obstacles que nous n'en avons pas fait. Je téléphone d'abord à mon père, puisque je sais qu'il se fait une joie de venir me voir monter quand il le peut, puis je m'habille avec mes affaires d'équitation et rejoins ma voiture sur le trottoir d'en face. En quelques minutes, je suis au arrivée au domaine, et je me gare sur le parking de gravier blanc. Je rentre dans les écuries et sort l'étalon de son box pour lui faire un bon pansage. Je le harnache avec ses affaires habituelles : ma vieille selle en cuir noir, mais que j'affectionne toujours autant, un tapis HV polo bleu marine, ainsi qu'un amortisseur en mousse beige, mon filet noir et les protections bleues également. Je me met en selle à la sortie de l'écurie, à l'aide du montoir, puis rejoins le manège au pas, en empruntant le chemin qui y mène directement, espérant y retrouver mon père qui d'après moi doit surement discuter avec d'autres cavaliers du Haras

Arrivée à l'endroit que j'ai choisi à la carrière pour notre séance de saut, j'aperçois comme prévu mon père et un homme du même âge, débattant vivement sur un sujet que j'ignore encore. Ils me saluent et je demande à ce qu'ils m'ouvrent la porte. Mon père dit au revoir à son ami et me suit à l'intérieur du manège qui se trouve vide. Je fais marcher Step Hight au pas rênes longues, pendant que j'explique à mon père ce que je voudrais qu'il installe comme parcours. Je l'observe monter les obstacles, et on dirait qu'il a fait sa toute sa vie tellement il est habitué. Après quelques minutes au pas tranquillement, je remonte sur mes rênes pour créer un contact avec la bouche de l'étalon qui vient rapidement se poser sur la main. Une fois que je trouve sa position favorable, je presse mes mollets, lançant l'alezan au petit trot. Je trotte ainsi deux tours sans rien demander de particulier, le laissant se dégourdir les jambes, puis je change de main dans la diagonale, m'asseyant deux temps dans ma selle en X. De la même manière, je trotte pendant deux tours tranquillement, puis je me redresse légèrement et résiste avec mes mains pour obtenir le pas. Je le félicite, laisse glisser mes rênes entre mes doigts et ressangle une dernière fois. Après une pause au pas qui lui permet de souffler un peu, je repars pour cette fois si la détente au trot puis au galop avant de sauter. Au trot, j'attend que mon cheval se place bien, puis je me met sur un cercle en C et positionne mes aides pour l'incurver. Docilement, il s'arrondit autour de ma jambe tout en gardant une bonne cadence. Après deux cercles, je reviens sur la piste et change de main. Je reviens sur un cercle en A cette fois, et demande la même chose. Step cesse dès la première demande et s'incurve avec souplesse. Je le caresse en prenant mes deux rênes dans la même main, puis retourne sur la piste.

Arrivée dans un coin du manège, je place des aides, demandant un départ au galop que l'alezan effectue avec rapidité. Mais peut-être un peu trop vite, puisqu'il accélère tout de suite et lance un coup de cul assez haut, mais qui à force, ne me déstabilise plus, de plus que j'ai l'habitude qu'il exprime sa joie ainsi. Je le reprend tout de même pour éviter qu'il ne m'embarque, je me redresse assez pour lui faire comprendre et au bout d'un tour à un galop moyen, je lui demande d'allonger les foulées. Je me met en suspension sur mes étriers pour me préparer à l'obstacle, et entretient l'allure avec mes jambes. Après trois à cette vitesse, je repasse au trot et change de main avant de reprendre le galop moyen pour un tour, et félicite Step pour avoir immédiatement répondu à mes ordres, puis, après un tour, repasse au pas et le laisse souffler rênes longues. Je regarde un peu le parcours et décide de m'échauffer sur une petit croix verte et banche située sur la piste intérieure. Je demande le galop à partir du pas, et Step fouaille de la queue, visiblement mécontent, mais effectuant malgré tout ma demande. Je n'en tiens pas compte, et me dirige avec une bonne impulsion vers le croisillon. Je me met en suspension au moment venu, et le saut se passe bien, ça a l'air vraiment ridicule pour l'alezan. Je le repasse une fois, puis décide de passer directement au parcours que mon père a monté à 80 cm. Je met Step au galop à droite, me dirige vers le vertical qui se tient dans la largeur du manège, en C. Un jeu d'enfant pour l'alezan qui saut avec facilité, nous prenons le tournant vers le double, je le relance un peu avec mes jambes et me redresse à l'abord, car j'ai tendance à passer devant. J'attend le saut et me met en suspension, Step Hight prenant son envol avec souplesse, nous atterrissons de l'autre côté, puis deux foulées plus tard, un oxer nous attend. Je compte les foulées dans ma tête, Step Hight s'approche près de la barre et atterrit parfaitement de l'autre côté. Je le félicite rapidement tout en continuant de galoper, alors que nous longeons encore un peu le mur avant de tourner jusqu'au quatrième obstacle. Nous arrivons bien perpendiculairement et je prend soin de regarder loin devant moi avant d'accompagner le cheval dans son saut. L'obstacle suivant nécessite une petit ligne brisée avant d'être sauté, en plus d'être un oxer, donc assez compliqué. Je maintient Step dans mes jambes et coupe la ligne pour arriver en face de l'oxer. C'est un peu court, mais nous le passons correctement et l'étalon atterrit sur le bon pied. Un virage serré nous attend maintenant, je ne prend pas de risque et galope jusqu'au mur avant de tourner. L'étalon pivote sur ses antérieurs avec souplesse et reprend un bon galop vers le sixième obstacle que nous franchissons sans problème. Nous galopons jusqu'au suivant et dernier obstacle, effectuant un large tournant. Step prend un peu la main et décide d'accélérer à sa guise. N'ayant pas le temps de le reprendre, je décide de bien me redresser à l'abord et de sauter ainsi, bien que nous ayons fait une foulée en moins. Le saut se passe néanmoins sans problème et je remet Step au pas, le caressant bien fort.

Mon père monte les tout les obstacles au mètre, ce qui ajoute de la difficulté, mais je sais que Step Hight et capable de bien mieux. Je fais un cercle pour mettre l'étalon dans un bon galop à droite, e me dirige vers le premier vertical. Je sens tout de suite que le saut est plus conséquent, et j'apprécie encore plus. Nous nous dirigeons vers la ligne et je veille à ce que nous soyons à la bonne cadence pour faire deux foulées entre les deux obstacles. Nous franchissons le vertical, je me redresse à l'abord de l'oxer et je sens que Step Hight se rapproche de la barre et lève ses antérieurs pour couvrir son saut qui s'avère magnifique. Je le félicite de la voix et nous continuons de galoper vers la ligne brisée, en faisant un virage à droite le plus propre possible. De ce fait, nous arrivons bien en face du vertical, et tout autant pour l'oxer qui suit. Encore une fois, je suis épatée par le saut de Step que je m'empresse de féliciter à la réception. Comme la première fois, je ne prend aucun risque et galope jusqu'au mur avant d'effectue un virage assez serré, mais qui nous laisse le temps de reprendre du galop avant la prochaine barre. Nous franchissons celle-ci sans problème, effectuant un autre tournant à gauche vers le septième obstacle. Je relance l'étalon qui regagne en impulsion pour franchir le vertical. Il bondit au dessus de la barre, me laissant accompagner son saut à merveille pour ensuite atterrir correctement. Je me laisse tomber sur son encolure et lui demande à la voix de repasser au trot, ce dont il ne se fait pas prier, tout transpirant. Je lâche mes rênes et lui tapote l'encolure, pour conclure la séance. Step est fatigué, alors nous en restons là, depuis que je suis très contente de notre travail. Je le fais marcher au pas pendant de bonnes minutes après avoir dessangler, puis nous rentrons au domaine. Je le desselle, lui fais un pansage complet et le bouchonne, puis le rentre au box.

Nous marchons rênes longues sur le chemin de bitume qui conduit au manège, et je suis... sans selle ! J'ai eu cette folle envie de monter à cru mon poney français de selle, et j'ai également pour projet de faire un peu de saut. Par contre je suis pas totalement 'dénudée', parce que j'ai ma précieuse cravache d'obstacle dans ma main, connaissant le caractère tranquille du poney. Je ne voudrais pas avoir à le talonner dans tout les sens, sous peine d'en perdre l'équilibre et de me retrouver le nez dans le sable. Enfin, j'entre dans le manège en menant par grandes rênes d'ouvertures, mais Roméo comprend exactement ce qu'il faut faire. Grâce à nos exercices de trec, je parviens à fermer la porte tout en restant juchée sur le poney. Je lui flatte l'encolure et presse mes mollets pour le refaire partir au pas. Je lui annonce de suite la couleur en me fâchant un peu lorsque qu'il part au pas extrêmement mou. Je parviens à avoir une allure correct, et nous marchons rênes longues ici et là dans le manège, le temps pour Roméo d'échauffer ses muscles endormis au box.

Après cinq minutes de pas, je remonte sur mes rênes pour avoir un bon contact avec la bouche du poney et commence à jouer dans mes doigts pour obtenir la décontraction. Il met un certain temps à se poser sur la main et je dois continuer de l'asticoter en bouche pour avoir quelques choses de correct. Alors je presse mes mollets contre ses flancs pour le mettre au trot et commencer la détente. Roméo fidèle à lui même n'exécute pas de suite ma demande et se contente d'accélérer le pas. Je claque alors de la langue tout en continuant à le talonner et il finit par prendre le trot. Je cède immédiatement avec mes jambes pour le récompenser. Son allure est confortable même au trot assis et à cru, c'est d'ailleurs pour cela que j'ai toujours aimé le monter ainsi. J'accompagne le poney avec mon bassin et essaye de bouger le moins possible sur son dos. Il se détend rapidement et engage les postérieurs, ce qui est assez bien parti. Je commence à travailler sur des cercles, place mes jambes facilement de part et d'autres de ses flancs et il s'arrondit avec souplesse. Je lui flatte l'encolure, et continue sur le cercle pendant quelques tours avant de reprendre la piste et changer de main. J'évolue sur des serpentines et des demi-voltes, avant de repasser au pas pour laisser souffler Roméo rênes longues. J'aime vraiment monter à cru, j'ai l'impression de ne faire qu'un avec le cheval et j'apprécie la sensation de sentir ses muscles en action ! Au bout de quelques minutes à marcher, je reprend le trot, en réveillant cette fois ci un peu plus le poney français de selle. Il prend plus d'impulsion et ses jambes rebondissent sur le sable avec plus de rapidité. Je demande encore plus en tentant des allongements sur les grands côtés du manège et Roméo réagit plutôt bien. Pour finir la détente, je lui demande le galop dans un coin. A ma grande surprise, il s'élance en avant à la première foulées ce qui m'envoie légèrement sur l'encolure, mais bon tant qu'il avance. Je le flatte et le talonne encore un peu pour qu'il prenne un bon galop, bien décidée à le faire transpirer. Nous galopons ainsi trois tours, et je me rend compte que cette allure est décidément plus confortable que le trot, surtout sans selle. Je repasse au trot et me retrouve un peu secouée, puis prend la diagonale pour changer de main. Une fois à la main de la figure de manège, je redemande directement un départ au galop que Roméo exécute tout de suite. Je le félicite encore une fois et galope ainsi deux tours, suivant les mouvements du cheval avec mon bassin pour être le plus confortable possible.

J'effectue une pause au pas de quelques minutes, laissant les rênes longues au poney. Puis, je met pied à terre pour monter l'obstacle. Je laisse les rênes sur l'encolure de Roméo et comme en 'stick to me,' je lui demande de me suivre jusqu'au coin où on range les barres et les plots. Il prend le pas docilement alors que je m'avance pour prendre deux chandeliers rouges que j'installe l'un en face de l'autre sur la piste intérieure. Je retourne ensuite chercher deux barres rouges et blanches, avec toujours mon poney qui me suit instinctivement. Je lui offre un morceau de sucre en guise de récompense avant de monter un petit vertical à soixante dix centimètres. Je me hisse sur Roméo en sautant légèrement, puis en m'aidant de mes bras et le remet au pas. Je reprend mes rênes bien en main pour avoir un bon contact et lance Roméo au trot, faisant d'abord un cercle pour qu'il se remette en main. Je prend ensuite le galop à gauche dans le virage et mène le poney bien droit jusqu'à l'obstacle. Je reste à ma place jusqu'au bout et attend le saut de Roméo. Au moment donné, je serre mes jambes et parviens à me mettre en équilibre. Une fois de l'autre côté, je flatte le poney qui continue au galop à main gauche alors qu'il a tendance à s'arrêter tranquillement derrière l'obstacle. Je descend encore pour monter la barre à quatre-vingt centimètres et remonte sur mon poney, le relançant directement au trot. Je prend le galop et le talonne encore un peu pour qu'il reprenne de l'impulsion. puis procède de la même façon, sautant alors correctement. Je flatte de nouveau l'encolure de Roméo et décide de le passer une seconde fois avant de monter. Le saut se passe à merveille, alors je décide de mettre la barre à quatre-vingt dix centimètres cette fois. Je lance Roméo au galop dans le virage, mais même en pressant mes mollets avec peine, il ne galope pas assez vite pour couvrir la hauteur. Je lui donne un petit coup de cravache derrière ma jambe et il lève légèrement les postérieurs par mécontentement, retrouvant désormais une bonne impulsion. J'attend le saut et le poney projette ses antérieurs en l'air avec souplesse. J'accompagne son saut, prend soin de bien poser mes mains, et nous atterrissons de l'autre côté avec élégance. Je me couche sur l'encolure du blanc et caresse son encolure, le repassant ensuite au trot. Je fais un cercle au trot, et le relance au galop. Cette fois pas besoin de cravache, il prend de lui même une allure favorable à un bon saut et nous avançons bien droit vers l'obstacle. Nous le franchissons sans problème malgré une bonne hauteur pour le poney, et je le flatte. Roméo commence à transpirer, je vais bientôt finir la séance mais avancer le souhaite monter la barre à un mètre. Une fois que c'est fait et je suis remontée sur mon poney, je le lance au trot puis au galop. Je lui redonne un petit coup de cravache pour qu'il garde l'impulsion et reste à ma place avant le saut. Roméo m'offre un saut époustouflant et décoche même un petit coup de cul à la sortie du virage. Je le repasse au trot et le félicite bien fort, me couchant sur son encolure. Il continue de trotter sur la piste et je laisse glisser mes rênes entre mes doigts jusqu'à les avoir complétement lâche. Je les garde dans une main et offre une récupération active au poney, gardant un petit trot sur un tour avant de repasser au pas. Je marche cinq bonnes minutes tout en caressant l'encolure de mon poney, et avant de sortir du manège, je range tout de même le matériel que j'ai sorti.

Je rejoins le manège au pas, guidant ma jument Appaloosa par de grandes rênes d'ouvertures pour rentrer dans l'infrastructure. Lucy n'est pas encore arrivée, mais je vais commencer à détendre ma jument au pas en l'attendant. Je mène Toxane sur la piste rênes longues et conserve une allure active avec mes jambes au contact. Elle étend son encolure vers le bas et c'est parfait pour son dos. Je la flatte et continue de marcher ainsi pendant quelques minutes qui lui permettend d'échauffer ses muscles en douceur. Ma jument remarque plus tôt que moi l'arrivée de mon amie, relevant la tête et pivotant ses oreilles en direction de Délicate. J'aperçois finalement Lucy qui marche vers l'entrée du manège et lui fais signe de la main. J'emmène ma jument dans leur direction et nous nous rejoignons finalement au milieu du manège et commençons à discuter de tout et de rien. Nous ne nous sommes pas vues depuis quelques semaines, alors nous avons énormément de choses à nous raconter, en dépit de nos chevaux. Finalement, il est temps de commencer à détendre au trot, alors nous nous séparons pour ne pas nous gêner.

Je remonte sur mes rênes et presse mes mollets contre les flancs de ma monture qui ne semble pas pressée de quitter le confort du pas. J'accompagne mes aides de claquement de langue et Toxane cède en prenant un trot de travail. Je la flatte et continue de la talonner légèrement pour qu'elle prenne encore un peu plus d'impulsion. Une fois que c'est fait, je commence à jouer dans mes doigts et elle vient d'elle même se poser sur la main, prenant une belle posture comme à son habitude. Mon amie effectue le même exercice de mise en main avec sa monture mais elle a beaucoup plus de pep's que Toxane. Je continue ma détente au trot sur des figures de manège. J'enchaîne les voltes qui me permettent d'obtenir une jument qui engage les postérieurs, et change régulièrement de main dans des diagonales toutes simple. Lucy quant à elle régule la vitesse de l'isabelle sur des cercles plus ou moins grand et lui demande de s'incurver afin de la garder attentive à ses aides. Au bout de quelques minutes, nous repassons au pas. Je laisse glisser mes rênes entre mes doigts et Toxane en profite pour étendre le bout du nez vers l'avant. Nous ne tardons pas trop à reprendre nos rênes et remettons en jambes nos chevaux pour ensuite prendre la galop. Je place mes aides dans un coin du manège et l'Appaloosa reconnait la demande immédiatement, prenant un galop souple et bien en avant. Je ne l'embête pas avec la mise en main à cette main à cette allure, la laissant galoper comme bon lui semble sur quelques tours. La monture de mon amie a un galop plus soutenue mais elle reste au contrôle. Lucy pousse sa jument encore un peu plus vite pour bien la défouler, se mettant en suspension pour suivre la mouvement. Nous changeons ensuite de main pour galoper encore sur deux tours, puis repassons au pas.

Tout en faisant souffler nos montures au pas rênes longues, nous élaborons un plan de la séance de horse-ball. Lucy propose de s'entraîner d'abord à faire des passes au trois allures afin d'habituer les chevaux au contact de la balle. Je trouve l'idée très sympa, surtout que Toxane n'est ps très rassurée avec ce genre d'objet. Nous nous entraînerons ensuite à ramasser la balle par terre et à aller marquer un but, puis nous ferons un petit jeu de vitesse à un contre un. Donc, pour commencer Lucy met pied à terre et s'en va chercher le ballon qu'elle a amené avec elle précédemment. Il est blanc avec des anses plus foncé, pas de couleur trop pétantes pour ne pas trop effrayer les chevaux. Une fois qu'elle est remonter en selle, nous nous plaçons côte à côte et marchons ainsi. Mon amie me fais signe et me lance le ballon avec précision. Je l'attrape avec facilité et flatte l'encolure de Toxane qui n'a pas bougé d'un cil. Je souris et renvoie le ballon. Rapidement, nous décidons de prendre le trot puisque cela devient lassant. Je presse mes mollets et l'Appaloosa s'exécute avec bonne volonté. Je garde mes distances avec l'autre jument, en envoie le ballon à Lucy. Nous enchaînons les passes avec toujours plus de précision, passant bons nombres de coins du manège. Finalement nous demandons le galop à nos chevaux et une fois que l'un et parti l'autre suit instinctivement. Mon amie me relance encore une fois le ballon, et le l'attrape de justesse par les anses. Nous nous mettons à rire et continuons de nous envoyer mutuellement la balle avant de repasser au pas. Je flatte l'encolure de ma jument et lui laisse les rênes longues pendant que nous planifions la suite des nos exercices. Comme prévu, nous allons tenter d'attraper le ballon sur le sol en restant à cheval. Je laisse tomber la balle aux pieds de Toxane, et rejoins mon amie un peu plus loin au pas. Nous remontons sur nos rênes et Lucy part en première au trot de travail. Elle doit s'y reprendre à deux fois pour arrêter Délicate au bon endroit car la jument n'a pas l'intention de ralentir et s'agite dans tout les sens. Une fois qu'elle a trouvé la bonne position, elle plonge sur le côté droit avec appréhension, mais finalement elle attrape la hanse du bout des doigts et remonte avec souplesse. Elle lève le ballon en signe de victoire et je ris, alors que c'est à mon tour d'y aller. Je mène Toxane au petit galop et lui demande une transition en me redressant pour obtenir le pas. Telle une jument de dressage talentueuse, elle s'exécute et je la flatte avant de demander un arrêt à côté de la balle. J'examine un peu la situation mais ne tarde pas trop à réfléchir et me penche sur le côté. Je tend au maximum mon bras et parvient à attraper le ballon assez rapidement et remonte en selle. Je flatte Toxane et lui fais faire demi-tour avant de rejoindre mon amie. Nous repassons deux fois chacune, histoire d'être encore plus à l'aise avec cet exercice, puis nous passons à la dernière partie de notre séance. Nous plaçons le ballon par terre et nous éloignons à l'opposé l'une de l'autre à une distance égale. Toute les deux prêtes à talonner nos montures pour partir vers le ballon, j'attend le top départ de Lucy.

" 3... 2... 1... Partez ! " dit-elle avec enthousiasme.

Nous nous élançons toute deux vers un but commun, lançant les juments au galop mais Délicate plus speed parvient au ballon avec mon Appaloosa. Le problème se pose quand mon amie tente d'arrêter correctement l'isabelle, et je la rattrape en demandant une immobilisation à Toxane à côté de la balle. Délicate tourne encore autour de nous alors que je plonge sur le côté et attrape fièrement la hanse. A peine remontée, je presse mes mollets et ma jument démarre au petit galop vers le camps opposé. Enfin, je lance agilement la balle dans le filet, et crie victoire. Mon amie me félicite et nous rions, alors qu'il nous faut repartir à notre place. On sent comme une envie de revanche chez Lucy lorsque je donne à mon tour le départ. Elle envoie cette fois ci la Connemara au trot et l'arrête avec aisance alors que j'arrive seulement vers la balle. Je n'ai d'autres choix que de la regarder ramasser le ballon puis m'élance à sa poursuivre dans mon camps. Cette fois ci c'est elle qui marque le point, nous sommes alors à égalité. En dépit d'une victoire personnelle nous décidons d'en rester là et faisons marcher nos chevaux rênes longues côtes à côtes. C'est une chance, Toxane et Délicate se sont toujours bien entendu. Au bout de cinq bonnes minutes, nous mettons pieds à terre et rangeons le matériel avant de quitter le manège.

J'étais venue seule ce jour là, après une matinée de travail aux écuries qui m'avaient embaucher pour sortir leurs chevaux de compétitions. C'était très plaisant comme boulot, enfin entendons nous bien, pour quelqu'un qui aime passer ses journées sur le dos d'un cheval ou alors à nettoyer les boxs (parce que les tâches ménagères étaient aussi de rigueur). Bref, j'avais quelques courbatures par-ci par-là, mais pas de quoi m'empêcher d'aller faire sauter mon athlète à moi. Je l'avais donc préparé en hâte, l'équipant comme d'habitude d'un ensemble tapis/protections HV polo bleu marine, d'un amortisseur en mouton écru et de mes cuirs noirs assortis, dont mon filet à la fourrure d'agneau qui donnait à Step cet air de cheval de course que j'avais toujours aimé. J'avais pris la peine de me hisser en selle à la sortie de l'écurie, puis nous avions rejoins le manège, décidément vide. J'y laissai évoluer l'étalon rênes longues, pendant que j'ajustai mes étriers longueurs obstacles. D'ailleurs très juste choix que j'avais fait de venir en manège plutôt qu'en carrière, premièrement cette dernière regorgeait de monde, alors que mon j'étais seule, deuxièmement, plusieurs obstacles étaient déjà montés, me laissant tout de même une grande marge de manœuvre pour détendre. Ainsi, je menai Step Hight sur la piste, changeant de main par une diagonale avec des actions très légères sur les rênes.

Je vint ensuite raccourcir mes rênes et commençai à asticoter doucement l'alezan dans la bouche, ce qui porta rapidement ses fruits car il se posa sur la main et descendit son port de tête. Je le flattai puis demandai un départ au trot qui se faisait rebondissant et souple. Je baissai mes talons et redressait mon buste, emmenant mon étalon sur un cercle à main gauche pour l'assouplir par incurvation légère, et également sur des courbes en tout genre telle les serpentines ou les demi-voltes qui par la même occasion dégaineraient un changement de main. Je prenait garde à changer de diagonale quand c'était nécessaire et veillai à garder un cheval bien sur les hanches et non qui tombe sur les épaules. Je repassai ensuite au pas et le laissai souffler quelques minutes, jetant un œil parmi les obstacles déjà monté pour en trouver un pas trop haut pour commencer à sauter. Je remarquai un petit vertical jaune et blanc d'environ soixante dix centimètres et le définis finalement comme le premier obstacle de la séance. Mais bien entendu, je me devais de galoper avant de nous jeter sur les barres comme ça sans rien. Je remis Step au trot, gardant mes mollets au contact pour obtenir une bonne impulsion, puis plaçai mes aides dans un coin. D'un bond vers l'avant, l'alezan prit le galop à gauche dans une bonne cadence. Je me mis en suspension, pas trop loin de ma selle pour autant, et le laissait travailler ainsi, tantôt sur la piste, tantôt sur des courbes. Je repassai au trot de travail et empruntai la diagonale, au bout de laquelle je plaçai mes aides pour le galop à droite. Aussitôt dit, aussitôt fait, nous galopions avec souplesse le long des parois du manège.

Quelques instants de pas suffirent à Step pour reprendre une respiration normale. Je le remit en jambe sur un cercle à main gauche et prit le galop, le dirigeant ensuite vers le petit vertical jaune et blanc que j'avais capté. Je restai en légère suspension pendant les quelques mètres à parcourir puis m'assis et regardai loin devant moi. Step s'élança au dessus de la barre et je le suivis en équilibre sur mes étriers. Je galopai toujours à main gauche et récupérai la piste afin de faire une diagonale. Step changea de pied (presque) tout seul, un peu aidé par mes jambes, mais l'intention y était. Alors, nous nous dirigeâmes vers le même vertical mais à l'autre main, ce qui ne dérangea guère mon étalon, abordant l'obstacle avec justesse puis se réceptionnant à merveille de l'autre côté. Je le repassai cette fois au pas le temps de trouver autre chose à faire. Ainsi, je m'approchai au pas d'un double rouge et bleu, croisillon puis vertical à environ quatre-vingt centimètres tout les deux et, que je jugeai espacés de trois foulées. Step avança son bout du nez pour renifler les barres, et se désintéressa vite. Je le relançai au galop à main droite et le dirigeai bien droit vers le croisillon dans un galop énergique. J'accompagnai le premier saut avec aisance et revins à ma place le plus vite possible, me redressant pour aborder le vertical que nous passâmes sans problème. Je me penchai sur son encolure et le félicitai, chuchotant quelques 'ooh' assez doux pour le faire repasser au trot puis au pas, rênes longues. Après une courtes pauses, me dirigeai cette fois vers un autre vertical vert et blanc monté à un mètre. Je lançai l'étalon dans un galop actif sur le pied gauche, prenant la diagonale pour aborder l'obstacle qui s'y y trouvait. La hauteur n'était sans aucune doute un problème pour Step que je sentais détendu depuis le début de la séance. Il rassembla légèrement ses foulées à l'abord et d'un saut souple, franchit le vertical. Je lui demandai de réceptionner sur le pied droit, et je fis satisfaite de constater qu'il s'était exécuter sans problème. Je traçai donc une courbe à droite puis repassai au pas. le parcours que j'avais imaginé était assez simple, mais nécessitait que je descende de cheval pour remonter les barres au encore changer quelques petits détails. Je me dirigeai tout premièrement vers le vertical jaune et blanc, Step sur les talons, et remontait la barre à un mètre. Je le transformai en oxer, y ajoutant deux chandeliers et une autre barre. Une fois ceci fait, j'allais monter le double au mètre également, changeant le croisillon en vertical. Pour l'instant, nous allions rester à cette hauteur. Je remontai en selle et mis Step au galop à gauche, nous dirigeant vers le vertical vert et blanc comme précédemment. Je le laissais prendre un peu de train sans pour autant tomber dans l'excès et le saut se fit sans encombre. Comme j'avais tenté lors du dernier passage, je demandai une réception sur le pied droit, mais cette fois l'alezan s'emmêla les pinceaux et se trouva désuni. Je le repassai au trot et effectuai un cercle à main droite afin de le mettre tranquillement au galop à droite. Chose fait, je le menai vers l'oxer jaune et blanc, le gardant assez prêt de moi pour ne pas qu'il prenne son abord trop tôt, et le saut se passa à merveille. Je flattai son encolure à la réception et restait en suspension pour conserver l'impulsion jusqu'au double. Je longeai la piste et visualisai bien l’obstacle, puis me redressai et laissai Step faire. Il s'envola au dessus du premier vertical, et je le repris entre les deux, pour éviter qu'il ne fasse deux foulées au lieu de trois. Je bloquai mon assiette pour rassembler son allure, puis l'accompagnai dans son saut sans pour autant me jeter avec lui. Je repassai ensuite au pas et le laissai souffler. J'avais bien envie de monter encore, puisque nous avions effectuer le petit parcours sans difficulté, et mon instinct me poussa à descendre pour monter tout les obstacles au mètres dix. Je ne doutais pas des capacités de mon cheval, c'était sa discipline de prédilection. Nous étions donc reparti pour un tour.

Au galop à gauche, nous abordions le vertical dans la diagonale. Step atterrit parfaitement sur le pied droit, ce qui m'évita de faire un cercle. Je me dirigeai alors en suspension vers l'oxer et m'en approchai le plus possible. L'alezan se décocha un saut extraordinaire ainsi qu'un petit coup de cul à la réception. Je longeai les parois du manège et le guidai vers le double. Je gardai l'impulsion mais pour bien il fallait que je ralentisse un peu pour caser mes trois foulées. Nous passions le premier avec souplesse, puis le deuxième dans la même démarche. Alors, je me penchai sur l'encolure et le caressai généreusement. J'allais stopper cette séance pour aujourd'hui. Je dessanglai de quelques trous et laissai souffler Step Hight au pas. Mais une idée germait dans mon esprit, et pas des moindre. Si mon athlète profitait d'une séance piscine ?

Parcours :

Saut – Toxane
(PDV Eloïse)

J'arrivai au manège juchée sur ma jument. J'avais pris la peine de monter sur son dos à la sortie de l'écurie et je rentrai dans l'installation au pas, rênes longues, guidant Toxane à bout de rênes. J'avais déjà laisser des traces de mon passage au manège, en effet, une ligne de deux obstacles était installée sur la piste intérieure, ainsi qu'un petit oxer sur la diagonale. Comme vous l'aurez compris, j'avais décidé de sauter. C'était assez inhabituel pour moi, car on m'avait appris il y a bien longtemps, lorsque j'ai commencé à monté Toxane, qu'elle n'appréciait guère le saut d'obstacle. Mais j'avais récemment pensé que ne pas aimer ne voulait pas dire ne pas être douée. Elle était capable - j'en étais sûre - de me faire voler au dessus des barres rien que quelques fois, pour mon plaisir, car à la base c'était ce que J'avais toujours préféré. Ceci dit, je ne promettais pas une séance de saut digne de ce nom, mais juste quelques passages afin de lui faire faire autre chose que du dressage.

Alors qu'un aimable cavalier avait fermé la porte derrière moi, je me dirigeai vers la piste au pas, laissant ma jument étirer son encolure vers le bas. Je me laissais bercer par son allure lente et promenai mes yeux dans tout le manège. J'étais seule, et c'était tout à mon avantage. Après deux tours effectués à cette cadence, je changeai de main d'une large rêne d'ouverture, marchant ainsi à main droite. Je continuai sur quelques tours de plus, profitant de ce moment pour remonter progressivement sur mes rênes et établir un contact léger mais ferme avec la bouche de la jument. Fidèle à elle même, Toxane vint rapidement se poser sur la main et s'arrondir. Je lui flattai l'encolure puis commença à titiller ses flancs avec mes talons, la faisant prendre un trot de travail. Je lui rappelai plusieurs fois de maintenir l'allure avec mon bassin et mes jambes, et trottait enlevé sur son rythme. Je menai la jument sur des courbes diverses, j'enchaînai les cercles et les serpentines, lui demandant de s'incurver vers l'intérieur et obtint facilement un résultat très satisfaisant comme d'habitude. Je changeai de main à plusieurs reprises, sans oublier de changer de diagonal. Ne voulant pas trop la fatiguer de suite, je repassai au pas le temps qu'elle reprenne son souffle et remontai d'un trou la longueur de mes étriers. Après quelques minutes de pas dans l'intégralité du manège, je repris mes rênes et mis Toxane au trot piste à main droite. J'attendis d'être dans un coin et plaçai mes aides, jambe extérieure reculée, jambe intérieur agissant à la sangle et la rêne droite maintenant un léger pli pour dégager l'épaule. Reconnaissant la demande, la jument partit immédiatement, me laissant lui caresser l'encolure, en suspension sur mes étriers. Je lui demandai d'allonger les foulées, obtenant rapidement un galop soutenu et bien en avant. Je maintenu l'allure pendant deux tours de manège puis changeai de main au trot, demandant la même chose au galop à gauche. Enfin, je la laissai souffler avant d'attaquer les obstacles.

Je remontai ensuite sur mes rênes, entremettant d'emmener ma jument sur la ligne de deux verticaux montés à cinquante centimètres et espacés de deux foulées, le tout précédés d'une barre d'appel. Je menai Toxane au pas vers les obstacles afin de les lui faire sentir, connaissant son tempérament peureux. Elle renifla les barres puis se désintéressa. Je fis alors demi-tour et la mit au trot sur un cercle à main gauche. Je pris ensuite le galop et restai en équilibre dans le tournant, me rasseyant dans ma selle dans la ligne qui suivit. Je pris mes précautions et me redressai, gardant mes jambes au contact. Je comptai les foulées et me mis en suspension au bon moment, accompagnant Toxane dans son petit saut. Le deuxième vertical fut passé sans aucun soucis également. Je félicitai amplement ma jument par des caresses et la lançai de nouveau au galop vers le double. J’agis de la même façon et tout se déroula à merveille. Il était désormais temps de passer à l'autre exercice que j'avais en tête. Maintenant que nous avions passé la ligne dans un galop tranquille en trois foulées, j'allai l'attaquer cette fois plus 'vite' en faisant deux foulées au milieu. Je lançai Toxane au galop, me mettant en équilibre et l'encourageant à prendre plus d'amplitude, ce qu'elle fit. Je me redressai en vue du vertical et accompagnai son premier saut. Je constatai rapidement que tout cela allait être juste. Toxane perdit pied devant le deuxième obstacle, j'eu beau la pousser dans la dernière foulée, elle mit un pied et sauta un peu désemparement. Je fus secouée, mais rien de bien grave. Je revins sur l'obstacle avec plus de galopade cette fois ci. Je gardai mes jambes constamment au contact et accompagnai l'allure avec mon bassin. Devant l'obstacle, je me redressai puis me mis en suspension afin de sauter en harmonie avec ma jument. Nous réussîmes à caler deux foulées entre les deux obstacles et nous sautâmes le deuxième avec justesse. Finalement, j'avais sous estimé les qualités de Toxane en saut, même si effectivement elle ne semblait pas y prendre beaucoup de plaisir. Je décidai de continuer la séance en montant les barre à soixante quinze centimètres. Je remontai ensuite en selle et menai l'Appaloosa dans un galop impulsif et en avant, mais pas autant que la dernière fois. Je pris soin de poser mes mains afin de ne pas la gêner mais gardai le contact pour lui rappeler que j'étais là. L'abord se fit correct et j'accompagnai alors le saut. Toxane, surprise par la hauteur se prit la barre dans les antérieurs et la fit tomber. Je fus alors heureuse de lui avoir mis des protections. Je calai trois foulées entre les deux verticaux et nous franchîmes le second avec cette fois plus de fluidité. Je me penchai sur l'encolure de la jument que je caressai bien fort, lui chuchotant que j'étais fière d'elle malgré la barre. Je descendis pour la remettre sur son taquet et remontai. Nous repassâmes une fois pour dire de rester sur quelques choses de mieux pour la ligne, ce que nous fîmes. Pour terminer la séance, je dirigeai Toxane vers l'oxer jaune et blanc dans la diagonale. Je gardai mes jambes au contact afin qu'elle ne me laissa pas y aller seule, puis me mis en équilibre et accompagnai la jument dans son saut. Elle réceptionna sur le bon pied et je la repassai au trot et au pas tranquillement. Je la caressai généreusement, retrouvant ma main toute mouillée de sueur. Je rigolai en me voyant obligée de l'essuyer sur mon pantalon, mais après tout ça se lave ! Je fis marcher la jument plusieurs minutes, ayant préalablement désanglé. Je mis ensuite pied à terre et quittai le manège, me promettant de refaire sauter Toxane, et aussi me rappelant de ne pas oublier qu'il fallait que je revienne pour ranger le matériel une fois que j'aurais fini de m'occuper de ma jument.

Essai – Jet Pride
(PDV Eloïse)

Comme je l'espérais, le manège est libre en cette fin d'après-midi et ce sera tout à mon avantage. De puis son arrivée au domaine, Jet a pu s'habituer à son nouvel environnement avec quelques sorties au paddock et au marcheur afin de le garder en forme et de ne pas l'ennuyer, mais aujourd'hui le vrai travail va commencer et je vais pouvoir tester l'étalon et voir ce qu'il sait faire. Bien sur je ne m'attend pas à faire des miracles, Jet n'a que trois ans et il vient seulement d'être débourrer, je veux seulement voir ce qu'il a à m'apporter pour fixer son programme de travail en fonction de ses difficulté. Depuis qu'il est arrivée le gris se montre gentil et attentif, il aime se défouler au paddock et au pansage il reste assez tranquille. J'ai pris soin avant de venir de le harnacher avec un tapis orange HV polo, mon amortisseur en mouton et mes cuirs brun qui lui vont à ravir. Pas de protections pour le moment car je ne pense pas qu'elles seront nécessaires et un mors doux pour débuter, mais j'ai demandé à Alix de venir avec moi au cas où il y aurait un quelconque problème, et elle a accepté avec plaisir. Je flatte l'encolure du gris tout en avançant à ses côtés vers l'entrée du manège. Je pense qu'il connaît cet endroit vu qu'il y a été monté pour son débourrage, mais je me méfie quand même quant à son jeune âge. Je viens l'arrêter au centre de la piste et il répond bien à ma demande, je le félicite et ressangle de deux trous, demandant à Alix de garder une bonne distance pour l'instant, afin de voir comment il réagira seul. Pour le moment il ne fait pas mine de bouger mais semble légèrement agiter et regarde un peu partout. Je remonte sur mes rênes et met le pied à l'étrier avant de me hisser avec beaucoup de douceur en selle, mais Jet commence à marcher alors que je ne lui ai rien demander. Je bloque mon assiette et me redresse, agissant légèrement avec mes mains. Il s'arrête et je le félicite, continuant de chausser mon autre étrier et de vérifier le sanglage. Cette fois ci, je donne une petite impulsion avec le bassin et il prend le pas, rejoignant la piste par mon indication. Alix va se placer contre le pare-botte afin de nous observer, alors je me concentre sur l'étalon et lui laisse pour l'instant les rênes mi-longues pour qu'il étende un peu son encolure.

Je m'amuse à ébouriffer sa crinière coupée en brosse en le laissant marcher le long de la piste, enchaînant les coins avant de demander une diagonale. Je le mène dessus par une grande rêne d'ouverture et change de main à la fin, remontant progressivement sur mes rênes afin d'avoir un bon contact. Je prend garde à bien fixer mes mains pour ne pas le gêner et lui permettre de s'appuyer sur le mors, ce serai déjà un bon début. Enfin pour l'instant il semble être plus intéressé par quelque chose d'autre et tourne la tête, oreille vers l'avant. Je décide de capter son attention en demandant un départ au trot, je presse mes mollets et il par de suite dans un trot de travail. Je le flatte mais il s'agite rapidement et accélère l'allure. Je sens qu'il a besoin de se défouler alors je le laisse faire tout en restant au contrôle. Je me met minutieusement en suspension sur mes étriers afin de suivre son rythme effréné et le fais trotter ainsi deux tours à chaque main. Il met un peu de temps à se calmer mais il vaut mieux qu'il crache son feu maintenant plutôt qu'après au galop. Je le ralentis donc et me concentre cette fois sur sa position. Pour l'instant il a un port de tête haut et s'emmêle un peu les pinceaux avec ses jambes. Je décide de tracer un cercle pour l'aider à se placer, de plus qu'il pourrait essayer de s'incurver autour de ma jambe intérieur. Je mène donc sur un large cercle en C, ouvrant ma rênes vers l'intérieur ce qui fais très légèrement baisser la tête de Jet. Ne n'ose pas trop pousser avec ma jambe de peur qu'il ne prenne ça pour une invitation à accélérer, déjà que j'ai du mal à le garder dans un trot plutôt lent. Je continue de tracer mon cercle en jouant de plus en plus avec mes doigts et il semble se détendre un peu, mais une fois que j'ai repris la piste il ré-adopte une attitude haute, ce qui est néfaste pour son dos encore fragile. Je rallonge légèrement mes rênes et les pose encore plus sur son garrot mais il en profite pour allonger un peu les foulées. Je bloque mon assiette et le fais ralentir pour obtenir l'allure précédente. Je le flatte une fois que c'est fait et continue de jouer dans mes doigts, mais rien n'y fais malgré que j'ai essayé de lui donner un peu de rênes, il persiste à lever la tête ce qui est assez naturel à son âge. Je fais l'impasse sur ce détail pour aujourd'hui et je chercherai une solution la prochaine fois, pour maintenant je vais tester sa réactivité. Nous sommes au trot de travail sur la piste, je commencer à me redresser et mine un 'oooh là' faisant ralentir Jet jusqu'au pas comme souhaité. Je le félicite et marche sur quelques mètres avant de recommencer l'opération geste-parole, obtenant un arrêt mais plus difficilement que le pas. Je le récompense tout de même d'une caresse sur l'épaule et le relance au trot, continuant de demander des transitions trot-pas, pas-arrêt sur plusieurs tours en espaçant les demandes. Je fais ensuite souffler l'étalon au pas rênes longues et demande à Alix de placer une ligne de trois barres au sol sur un doublé dans le longueur pour la suite.

Jet Pride a repris son souffle, alors je remonte sur mes rênes et lance l'étalon au trot sur la piste. Je soupire en le voyant s’exténuer la tête haute mais chasse cette idée de ma tête et me concentre désormais sur le départ au galop. Nous trottons d'un trot de travail et je m'assied dans ma selle alors qu'Alix s'affaire avec les barres que Jet regarde d'un œil intrigué. J'attend le coin et place mes aides, dégageant l'épaule de Jet pour lui faciliter la tâche et dans un coup de queue il s'élance au galop, me secouant légèrement. Apparemment il a encore du pep's à libérer et commence à allonger les foulées, effectivement heureux de galoper. Il me trimbale dans tout les sens le long de la piste et je m'aggripe avec force, exerçant une pression sur les rênes de façon discontinue. Il persiste à galoper vite et fait un gros écart au milieu du grand côté, ayant certainement eu peur de quelque chose. Gros bébé qu'il est, il continue de galoper en coupant la piste alors que je m'obstine à le ralentir. Je met alors la voix en disant quelques 'oooh là' et finalement il repasse au trot, l'encolure trempée de sueur. Je repasse au pas et rigole nerveusement en regardant Alix.

" Piouuuf ! " je souffle en souriant à ma cousine, laissant les rênes longues à Jet. " Il est jeune et je pense que ce n'est pas la dernière fois qu'il va me faire ça, en plus quelque chose lui a fait peur là-bas " j'affirme en caressant l'encolure pleine de sueur du gris.

Alix sourit et nous discutons quelques minutes. Je déduis que ce petit étalon a besoin de temps à autre de cracher son feu mais que c'est du à son jeune âge et je ne pense pas cela soit méchant. Je décide de terminer la séance en passant les barres au sol au trois pour voir comment il va régler ses foulées. Je lance le gris au trot sur la piste avec un petit coup de talon puis prend le doublé, arrivant bien droit sur les barres. J'entend la première qui touche son sabot, mais il passe les seconde en levant bien haut ses pieds, et je l'accompagne en équilibre malgré le très peu de difficulté. Je l'arrête à la fin du doublé et fais demi-tour, revenant sur les barres à l'autre main. Cette fois catastrophe il trébuche et se fait peur tout seul en s'emmêlant les pieds au dessus des barres. Je le flatte tout de même et revient en changeant encore de sens. Je me concentre plus sur la direction et l'encadre avec les rênes et mes jambes, garde l'impulsion et Jet enjambe les trois barres en calant bien ses foulées comme il le faut. Je me penche alors sur son encolure et le félicite généreusement. Alix vient de suite lui donner un quartier de pomme qu'il croque goulûment en laissant plein de bave sur sa bouche. Elle lui donne une petite caresse sur le chanfrein et s'en va ranger les barres pendant que je marche rênes longues dans tout le manège. Conclusion de cette séance, Jet Pride à du mal à baisser la tête et il n'a pas encore compris qu'il sera plus confortable s'il baisse son port de tête. Il a également besoin de se défouler mais présente de très belle aptitude même si reste un peu désordonné à cause de son jeune âge. Je met pied à terre et remonte les étriers avant de guider l'étalon vers les écuries en compagnie d'Alix.

Dressage – Jet Pride
(PDV Eloïse)

Après avoir essayé mon nouvel étalon Jet Pride et en avoir conclu qu'il avait beaucoup de moyen mais qu'un travail de souplesse allait devoir être effectué, mais beaucoup travaillé en longe avec lui, notamment avec un enrênement Pessoa lui permettant de comprendre que plus il se posait sur la main et avait une attitude basse, plus il était confortable dans son allure. Je reviens alors aujourd'hui dans l'objectif de le monter pour continuer son apprentissage. Je l'ai préalablement harnaché de son tapis, amortisseur en mouton noir, selle et filet ainsi que des cloches aux antérieurs car j'ai décelé chez lui un léger dysfonctionnement : il forge. Pour éviter toute blessure au niveau des glomes, j'ai donc pris mes précautions, il ne faudrait pas commencer à l'abîmer ! Bombe sur la tête et parée de mes gants, j'arrive dans l'enceinte du manège suivie de Jet Pride assez serein. Je le dirige vers le milieu tout en évitant de gêner l'autre cavalier qui s'y entraîne et l'arrête de façon à ressangler correctement. Je me hisse ensuite en selle et lui tapote l'encolure avant de l'envoyer au pas d'un coup de bassin. Nous rejoignons la piste intérieur toujours pour ne poser aucun problème à l'autre couple qui travaille aux allures supérieures. Je laisse pour l'instant les rênes mi-longues à Jet, marchant d'un pas actif. Je commence à dessiner quelques figures de manège simples telles que des serpentines ou des cercles et remonte progressivement sur mes rênes, changeant de main dans la diagonale pour échauffer ses muscles avec égalité des deux côtés. Je peux remarquer qu'il tient son port de tête un peu plus bas que la dernière fois où je l'ai monté et commence même à appuyer sur le mors de façon discontinue, afin de voir ce que ça fait. Je le félicite vocalement et avec une petite caresse, puis l'envoie au trot d'un petit coup de talon.

Il adopte un trot de travail actif, secouant un peu la tête au départ en signe de contentement. Je prend garde à trotter sur le bon diagonale et soigne ma position pour ne pas lui indiquer de mauvaise chose. Il redescend légèrement sa tête et son encolure comme au pas, sur quelques foulées ce qui lui vaut une bonne caresse. Je pense alors qu'il est temps de jouer un peu dans mes doigts et de voir comment il réagit. Je le titille en bouche, agissant de diverses manières sur les rênes en posant bien mes mains et en les écartant pour lui donner la possibilité de se placer. Au bout d'un certain temps, il vient doucement se poser sur la main, je le félicite de suite en cédant dans mes aides et lui octroie quelques paroles encourageantes. On m'a toujours dit qu'il fallait énormément récompenser les jeunes chevaux pendant l'apprentissage des nouvelles choses, ce que je mets alors en application. Tout en continuant avec cet exercice de mise en main, je prend un doublé dans la largeur, les tours de manège commencent à devenir ennuyeux. Je change de main et persiste dans mes doigts en pianotant sur mes rênes. Jet Pride se place petit à petit, le chanfrein à la vertical ce qui lui vaut de nouveau des caresses. Je lui parle d'avantage et lui dit que son travail est bien. Je lui offre la possibilité de descendre un peu son encolure et décide de le laisser évoluer dans cette position en essayant de ne pas le faire tomber sur les épaules. Placé comme il faut, je le mène sur un cercle et agit par pression avec ma jambe intérieure à la sangle et l'extérieure légèrement reculée. Jet Pride se braque et commence à s'emmêler les pinceaux, levant haut la tête et n'étant plus de tout sur la main. Il s'agite, faisant des zigzags sur son cercle. Je me redresse dans le but de repasser au pas, accompagné de 'oooh là' et Jet effectue ma demande, marchant d'un pas agité avant de se calmer. Je rigole à moi-même et le caresse, lui donnant des rênes pour qu'il étende son encolure. C'était pourtant bien parti, mais il a chuté à l’épreuve de l'incurvation, alors ce sera pour plus tard. A vrai dire il est encore jeune et a du mal à se concentrer pendant un long moment.

Une fois qu'il a bien soufflé et à pu se prêté à d'autres activités comme regarder à l'extérieur pour voir ce qu'il s'y passe, je reprend mes rênes, la récréation est terminée ! Je le lance au trot sur la piste, recommençant l'exercice de mise en main et en est agréablement surprise qu'il répond rapidement à mes ordres en se plaçant correctement. Je le caresse et lui permet de baisser un peu la tête comme précédemment, tout en veillant à ce qu'il ne tombe pas en avant. Je trotte ainsi pendant un tour, puis décide de travailler les transitions, elles sont efficaces pour obtenir un cheval qui engage les postérieurs. Je prend un doublé dans la longueur et me prépare à repasser au pas en un point précis. Je me redresse, élève mon haut du corps et exerce une pression sur les rênes, en y ajoutant l'ordre vocal 'maaarcher' qu'il a apprit à connaître à la longe. Cela porte ses fruits car j'obtiens une transition presque immédiate, lui octroyant une caresse sur l'encolure. Je garde mes jambes au contact pour le maintenir dans une allure active, et après quelques foulées de pas, je presse mes mollets et donne un coup de bassin en avant. Il prend le trot dans un petit bond, je le félicite et sens qu'il engage les postérieurs sur quelques mètres après la transition. Je le caresse et reprend la piste, continuant sur des transitions trot-pas, pas-trot, constatant au fur et à mesure qu'il se tient de mieux en mieux sur ses hanches. Je le laisse tranquille avec ça pendant plusieurs minutes, le laissant trotter à sa guise mais toujours en main et placé, puis change de sens dans une diagonale. Je recommence avec une transition au pas, puis décide d'aborder l'arrêt du pas. Je me fixe un point précis et agis avec mes aides un peu avant, me soulevant très légèrement dans ma selle en restant redressée. Une fois que Jet s'est immobilisé, je compte cinq secondes avant de le faire repartir au pas, puis au trot. Encore une fois je le sens sur de plus en plus sur ses fesses et le félicite d'une caresse et d'une parole encourageante pour son bon travail. Je me penche en arrière et relâche mes rênes le laissant se balader dans tout le manège avant de continuer un peu le travail. En tout cas, j'en conclu qu'il est très volontaire et veut bien faire, même si parfois il trébuche un peu ou a du mal à resté concentré. Je décide de continuer la séance avec un autre exercice qui lui permettra d'engager les postérieurs, le déplacement de hanches. Pour se faire, je reste au pas sur la piste à main droite, remonte sur mes rênes et jour légèrement dans mes doigts pour obtenir un semblant de mise en main. Arrivée au début d'une longueur, je maintiens ses épaules sur la piste avec les mains et mon buste, appuyant avec ma jambe gauche reculée lorsqu'il lève le postérieur gauche. J'exerce une pression avec le plus de force possible, mais pour l'instant aucune réaction de la part de l'étalon qui ne comprend pas ce que je lui demande. Je répète l'opération sur l'autre côté en claquant de la langue pour lui donner le rythme et continue avec mes aides en essayant de ne pas me tordre dans tout les sens. Il se décale légèrement vers la gauche comme demandé, alors je cède et le caresse bien fort, ne serai ce que pour ça. Je recommence l'exercice, apparentement l'aide vocale a bien fonctionné alors je lui redonne le tempo et de nouveau il se décale, venant même croiser un peu les postérieurs sur quelques foulées. J'arrête immédiatement et le laisse tranquille, me penchant pour passer ma main dans sa crinière en brosse et lui gratter la nuque. Il s'ébroue de contentement et pointe les oreilles en avant, il a surement perçu quelques choses. Je change main et interchange donc mes aides pour demander le déplacement de hanche de l'autre côté. Jambe droite reculée, les mains qui tiennent les épaules sur la piste, il a plus de mal et trébuche sans cesse les premières fois, de plus qu'il est distrait par une jument qui passe à l'extérieur. La dernière fois et un peu mieux et il décale son arrière-main vers la droite, c'est déjà une bonne chose.

Je ne compte pas rallonger la séance plus ça, l'heure a bien tourné et Jet semble fatigué, je vais alors juste galoper un tour à chaque main, juste histoire de galoper. Je reprend mes rênes et le place au trot, attendant un coin pour placer mes aides. Il s'élance dans un bond en avant et fouaille de la queue, prenant un peu plus de vitesse. Je le ralentis et me redresse davantage pour le garder dans une allure modérée, mais il ne semble pas très coopératif et me lance un coup de cul bien placé. Je reste en suspension pour amortir le choc puis me rassied et le garde près de moi pour éviter une nouvelle ruade de ce genre, oubliant la mise en main pour cette fois. Je le repasse au trot et me penche pour le caresser, retrouvant ma place afin de faire une diagonale. Je replace mes aides et le renvoie en avant, cette fois il reste bien sage, alors je m'arrête à un tour afin de le faire récupérer au pas. Le temps me semble s'être amélioré depuis que nous sommes arrivés et quelques rayons percent désormais la masse nuageuse. Je décide d'aller le faire marcher dans les sentiers de balade, profitant que quelqu'un rentre dans le manège pour en sortir. Rênes mi-longues, je guide l'étalon vers les chemins de terre et prend garde à ce qu'il n'est pas peur, mais il se contente d'être attentif à tout les bruits sans pour autant s'emballer. Brave cheval ! Je rentre alors aux écuries de manière à m'en occuper et le récompense de quelques carottes pour son travail.