Box de Agamemnon

Le grand jour était arrivé, après mon déménagement j'avais cherché, cherché et encore cherché une écurie dans laquelle je pourrai pratiquer... J'étais désespérée, car aucune écurie ne correspondait à mon idée que je me faisais de la pratique équestre. Puis par le plus grand des hasards j'étais tombée sur le Haras de Pado, un endroit qui me paraissait si chaleureux, par curiosité j'avais visité les écuries. Notamment, celle des chevaux de club destinée aux demi-pensions. Tous les chevaux étaient magnifiques et très bien entretenus. Les boxes étaient propres, l'odeur de la paille fraîche venait me chatouiller les narines. Un pur bonheur me direz vous ? Exactement. Au détour de l'allée, mon regard se posa sur le boxe d'un tâchu, la porte du boxe était ornée d'une belle plaque sur laquelle était écrit Agamemnon, nom curieux mais intriguant. Le beau était tourné vers le fond de son boxe, d'un claquement de langue il se tourna vers moi et ce fut alors le coup de foudre. Une véritable bouille à bisous. Un tinker ? Pourquoi pas après tout, je n'en avais jamais monté auparavant mais j'avais envie de me laisser tenter ! Après tout on a qu'une vie. C'était décidé, ma nouvelle écurie était toute trouvée...

Quelques jours après mon inscription, j'étais de retour au Haras pour faire ma première séance avec le beau Agamemnon. Je n'avais rien prévu de particulier et ne comptais pas le monter (beh oui il faut bien faire un peu les présentations), ma boite de pansage sous le bras, je portais un vieux jean troué et un t-shirt que je n'avais pas mis depuis au moins dix ans. J'arrivais enfin devant son boxe.
<< Coucou mon grand! C'est Mairy ! Je viens m'occuper de toi aujourd'hui, histoire que l'on apprenne un peu à se connaître, dans la douceur bien entendu!>>
J’entrouvrais la porte du boxe, et monsieur pointait le bout de son nez à mes pieds. Je ne pus m'empêcher de fondre devant cette belle bouille, je caressais alors son toupet et monsieur se laissait faire essayant d'attraper mes bottes avec son museau. Je continuais à ouvrir la porte et il me rejoignait jusque dans l'écurie. Il ne bougeait pas, un véritable petit ange. A la porte de son boxe il y avait un licol et une longe qui lui était destiné, et heureusement d'ailleurs car je n'avais aucun équipement à la taille de ce gros doudou chez moi... Je n'eus pas difficultés pour le lui passer. Il était incroyablement calme, voir un petit peu mou et distant. Cependant, je savais que cela allait se faire avec le temps, qu'il fallait lui aussi qu'il me découvre. Je ne suis pas la seule à le rencontrer, pour lui aussi c'est une rencontre.
J'effectuai avec lui un petit déplacement pour se replacer en face du boxe, je passais la longe dans l'anneau, sans l'attacher, par prudence. On ne sait jamais, il pourrait tirer au renard. Mettant faite avoir plusieurs fois avec de nombreux chevaux je ne voulais prendre aucun risque. Aucune agressivité ou agitation possible de sa part pendant le pansage m'avait été notifié mais j'ai pour habitude de procéder de la manière la plus délicate possible pour que le contact se fasse aisément et que le lien se forme rapidement.
Je pouvais donc commencer les soins d'Agamemnon. Dans ma boîte j'avais tout le nécessaire pour ce faire. Une étrille en caoutchouc, un bouchon, une brosse douce à poils longs, une brosse à crins, un cure pied, un pinceau, de la graisse... Sans oublier les petits plus que j'avais toujours avec moi, parce que du matériel on en a jamais assez!
Je commençais avec l'étrille, il n'avait pas l'air d'aimer beaucoup cela, ou peut être que cela le grattouillait un peu, il se tortillait dans tous les sens. C'était plutôt comique. Je passais donc rapidement et observais chacune de ses réactions. Il était tout de même calme, les oreilles en avant et le regard paisible. Bon, je me suis dis que je pouvais continuer sans soucis. Je pris alors ma brosse pour continuer à le nettoyer, la aucun soucis il ne bougeait pas du tout. J'avais bien repérée que sa crinière était dans un sale état, elle n'avait pas été entretenue depuis un moment et cela se voyait... Et puis chez les tinker ça ne pardonne pas. Je gardais donc cette partie pour la fin car elle n'allait pas être la plus agréable, malheureusement, pour lui comme pour moi. Je sortis mon cure pied et commença par les antérieurs, monsieur s'appuyait de tout son poids, une demie-tonne sur les bras ce n'était pas vraiment confortable. Je ne voulais rien lui dire dans un premier temps pour ne pas le brusquer. Je passais au second pied, il se comportait de la même manière, j'essayais de positionner mon corps de manière à ne pas avoir tout son poids sur moi et pour lui permettre de se soutenir un peu. Sans grande efficacité j'essayais de le faire réagir en lui tapotant l'épaule tout doucement, il fut surpris, fit un petit écart et reposa le pied. La première chose que je décidais de faire était de le rassurer. Il somnolait à moitié ce qui pouvait expliquer son laisser-aller. Il était maintenant réveillé. Pour les postérieurs je n'eus aucun problème il était aux aguets, peut être un peu trop d'ailleurs mais toujours dans le calme et la sérénité.
J'allais m'attaquer à la crinière après une bonne dose de caresses qu'Agamemnon semblait apprécier.
<< Tu sais mon grand, il va falloir que je te trouve un surnom, parce qu'Agamemnon c'est quand même un peu long et pas facile à prononcer non plus.. On a déjà dû te le dire! >>
Pas de réaction de sa part, mais je ne pense pas qu'il m'en voudrait pour cela. Je pris ma brosse à crins et une bonne dose de démêlant que je n'appliquais pas sur sa crinière mais sur ma brosse, une fois de plus pour ne pas l'effrayer. Il y avait vraiment du boulot, j'ai mis un bon quart d'heure à tout démêler et une fois fait une bonne taille s'imposait. Je saisis mon peigne et commençait à oeuvre pour le faire tout beau. Cela tirait un peu, ce n'était pas vraiment à son goût mais il ne broncha pas une seule fois. Sage comme une image, j'étais tellement impressionnée. Je finis par lui démêler la queue, se fut largement plus facile, cependant elle était bien sale, je dus couper le bout de celle-ci de quelques centimètres, cela restait toujours élégant.
Pour ce premier contact, j'avais décidé de ne pas trop passé de brosse au niveau de sa tête et de ses oreilles, on verra cela une prochaine fois me suis-je dis. J'insistais avec les caresses et passais mes mains sous le licol, c'était un bon début.

Le temps passait bien vite à ses côtés et il était déjà l'heure pour moi de rentrer. Je lui expliquais qu'il était temps pour moi de rentrer chez moi, comme lui, et je le conduisais dans son boxe. J'étais très contente de notre première véritable rencontre, de ce petit moment privilégié rien que tous les deux. J'avais déjà beaucoup d'idées pour la suite et me projetais vers l'avenir avec lui. Je comptais repasser le lendemain pour notre première séance de travail.  

Enfin, mon deuxième jour aux écuries était arrivé. J'avais patiemment attendu ce moment, car mes journées étant bien chargées je ne pouvais pas toujours venir voir mon bel Agamemnon. Pour l'occasion, j'avais décidé de la gâté un peu. Dans mon matériel de pansage j'avais préparé une petite poche avec un mélange concocté par mes soins. Pommes, carottes et bonbons, tous coupés en petits morceaux.  Je reservai ce petit présent pour la fin de la séance. J'avais ce jour en plus de mes affaires habituelles de pansage mon matériel pour me mettre en selle... Aujourd'hui, j'avais décidé de monter pour la première fois le beau Agamemnon. D'ailleurs, j'avais beau y réfléchir je n'avais toujours pas trouvé de surnom pour mon loulou... Cela viendrait très probablement avec le temps. Pour ma séance j'avais donc amené ma selle en cuir que j'avais maintenant depuis quelques années, elle est très confortable et agréable tant pour l'obstacle que pour le dressage. J'avais également pris un filet simple, je voulais le découvrir monté avant de déterminer l'embouchure qui lui conviendrait le mieux. Mors à olive, muserolle française, tétière bien rembourrée. Un bridon simple mais confortable que j'ajusterai sur sa tête massive par la suite. Etant donné que je n'étais pas sûre pour la taille des guêtres et des protèges boulets j'avais opté pour des bandes de polo. Cependant, j'avais pris avec moi des protections afin de les lui essayer et de pouvoir en commander si besoin. Sous le bras, j'avais mon plus grand tapis, c'était le seul qui pouvait lui aller. Un peu défraichi certes, mais il serait idéal pour une première séance, j'aviserai par la suite pour lui acheter tout ce qu'il faut. Concernant les sangles, j'en avais pris deux, au cas où, des sangles élastiques pour me faciliter la tâche. J'avais pensé à tout, tout du moins je l'espérais !

J'arrivais enfin devant la porte des écuries du Haras de Pado, j'étais tout à fait impatiente de commencer cette séance, quoiqu'un peu stressée par cette nouvelle étape. Mes bottes foulaient le sol de l'écurie et le son qu'elles émettaient raisonnait jusqu'au fond de l'écurie, intriguant la plupart des chevaux qui s'y trouvaient. Agamemnon était là, le museau entre les barreaux de son boxe, et il soufflait, soufflait...

<< Bah alors mon grand garçon qu'est ce qui t'arrive ? >> lui dis-je en arrivant.

Il avait l'air bien agacé, une sortie ne pourrait lui faire que du bien. Je déposais toutes mes affaires devant le boxe, par chance, j'étais seule dans l'écurie et je pouvais m'étaler sur toute la longueur. A vrai dire, j'ai tendance à être un peu bordélique... Je me munissais du licol qui était posé sur la porte du boxe, et commençais à ouvrir celle-ci. << Coucou mon loulou ! Comment tu vas ? >> Accompagné d'une belle gratouille sur le chanfrein. Il avait l'air plutôt content de me voir, en même temps il est vrai que j'allais lui faire plein de papouilles. Il est sûr qu'il allait vite y prendre goût, je l'avais déjà bien gâté la première fois en caresses, et je comptais bien continuer cette fois-ci. Après lui avoir enfilé le licol je l'aidais à sortir du boxe et je l'installais comme la dernière fois. Longe dans la boucle sans l'attacher, je sortais mon matériel. J'avais presque oublié que j'avais mon sachet de pommes, carottes, bonbons dans ma boîte... Forcément, monsieur était intrigué et ne manqua pas de me le montrer. Museau dans mes pieds, essayant de farfouiller dans ma boîte.

<< Eh ho coquin ! Pas touche ! On verra cela tout à l'heure ! >>

Il comprit tout de suite qu'il devait se tenir sage, j'avais omis le fait qu'il avait eu une éducation très dure et qu'il prenait tout au pied de la lettre. Il se posa et ne bougea plus... Pauvre loulou, j’espérais ne pas l'avoir trop réprimandé. Je ne voulais pas qu'il m'en veuille. Je commençais donc ce pansage avec de belles caresses pour le rassurer. Sans grande réaction de sa part malheureusement... Je procédais ensuite au pansage pour passer à autre chose et entreprendre pour de vrai notre séance. Étrille, bouchon, brosse à crins, j'astiquais tant que possible pour qu'il soit bien propre et tout beau pour notre première sortie. Une fois le pansage réalisé, je commençais à le seller. J'y allais le plus prudemment possible, je ne savais pas comment il allait réagir. Avait-il eu un filet et surtout un mors dans la bouche récemment ? Je n'en savais rien. Toujours dans le calme, monsieur accepta sans problème le mors, ouvrit la bouche et baissa la tête pour que je puisse passer la têtière. Impressionnant. Avant de continuer à le seller, j'ajustais le filet pour qu'il ne soit pas gêné et que celui-ci soit à sa taille pour la séance. Parfait. Il était vraiment magnifique, et le bridon lui allait à la perfection. Je décidais de lui mettre les bandes avant la selle, je trouvais cela plus prudent et plus confortable pour lui. Pour les bandes, il ne bougea pas d'un poil. Un vrai petit ange, on voyait tout de même qu'il avait l'habitude. Petite tête que je suis, j'avais complètement oublié de lui essayer les protections... On verrait cela au retour... Je finissais par lui mettre le tapis et la selle, je tâchais de bien dégaroter pour ne pas qu'il blesse. Je n'avais pas pris d'amortisseur, étant donné le programme que j'avais prévu, mon poids plume et sa carrure assez porteuse il ne nous était d'aucune utilité ce jour.  Au moment de sangler, Agamemnon tiqua un petit peu, rien de bien méchant, je comprenais que cela n'était pas forcément agréable pour lui. Il était tout de même très très calme et facile à pied. Ce qui s'avérait être très agréable. Pendant toute la préparation, je lui parlais énormément et essayais d'être la plus rassurante possible. Je lui expliquais également la séance que nous allions faire. Aga était enfin prêt. Tiens Aga c'est plutôt pas mal non ? Certes ce n'est pas extraordinaire mais assez mignon.
Je n'oubliais pas de mettre mon casque et d'enfiler mes chaps avant de partir. La sécurité avant tout. Je passais les rênes par dessus son encolure. Il n'avait pas vraiment l'air décidé à bouger. Je dus insisté lourdement pour qu'il finisse par me suivre. Une fois décidé, il me suivait sans soucis. Nous traversions l'allée, tranquillement, le pas assez lourd. Direction le manège pour notre première séance montée.

~ Manège ~

Bien qu'éprouvante, cette séance c'était admirablement bien déroulé. Il était absolument parfait, à l'écoute... Un vrai petit amour mon Aga. Nous arrivions dans l'allée, l'eau dégoulinait de mon front, Aga était lui aussi bien trempé. Nous avions bien travaillé. Arrivés devant le boxe, j'enlevais en premier lieu la selle et le tapis. Je posais le tapis à l'envers afin qu'il sèche un peu. Je continuais avec les bandes qui allaient directement dans ma boîte de pansage pour finir dans la machine à laver ! A ce moment, je me rendais compte que mon gros loulou n'était absolument pas attaché, je n'avais pas pensé à passer le licol autour de son encolure. Comme il ne bougeait absolument pas, je décidais de finir comme cela. Avant d'enlever le filet, je pris ma brosse dure et brossais à rebrousse poils pour lui permettre de sécher. Il faut dire qu'il a de sacré poils, qui sont bien longs... Donc pour sécher ce n'est pas évident. Je cherchais désormais dans ma boîte mes protections, avant et arrière. Les guêtres me semblaient bien petites, en effet, après les avoir enfilés, effectivement ça n'allait pas du tout elles étaient bien trop petites... Je n'essayais même pas les protèges boulets car a vu d'oeil cela n'allait pas du tout aller également. Tant pis, il faudrait que j'en rachète, mais cela ne me posait pas de problème, j'étais prête a faire des dépenses pour ce chouchou.  Pour finir je le faisais entrer dans le boxe, afin de lui enlever le filet. Il n'avait pas l'air de beaucoup sécher... Je pris de la paille pour l'a lui mettre sur le dos. Cela lui permettrait de sécher plus vite, petite astuce bien sympathique qui aide tout cavalier un peu pressé, ou tout cavalier qui pense avant tout au bien être de son cheval. Ce n'est jamais agréable pour eux de rester tremper mais cela pourrait s'avérer être dangereux pour leur santé. Surtout que les écuries ont tendances à être un peu en courant d'air, la prudence est donc de mise. Il était un peu tôt pour lui servir sa ration, mais il avait bien mérité le petit mélange que j'avais préparé avec amour. Il y avait un seau dans son boxe. J'en profitais donc pour le remplir des douceurs que j'avais dans ma boite. Monsieur Aga fut ravi de ce présent. J'attendais patiemment qu'il finisse de manger pour le caresser, je ne voulais pas le déranger ou qu'il se sente agressé pendant qu'il mange. Pendant ce temps, je rangeais une à une mes affaires et essayait de remettre un peu d'ordre dans tout ce fourbi. Il avait fini, et passait sa tête a travers les barreaux comme à mon arrivée tout à l'heure. Il était temps pour moi de lui dire au revoir pour aujourd'hui. << Je te fais plein de bisous mon gros, je vais devoir y aller mais je reviens te voir très vite, je te ferai encore plein de câlins et de gratouilles! Je pense que je passerai demain! Bisous mon grand garçon >>

Je m'éloignais peu à peu des écuries, chargée comme un âne, toutes mes affaires jonchées sur mon dos. Je partais le sourire aux lèvres mais le cœur lourd de déjà devoir le quitter.

Des jours étaient passés sans que je ne puisse rendre visite à Aga, pour mon plus grand désespoir, malheureusement mon emploi du temps actuel ainsi que ma charge de travail personnelle ne me permettait pas de lui rendre visite. La fatigue pesait également sur mes épaules. J'arrivais aux écuries, trempée de la tête au pied, mes cheveux, que je n'avais pas pris le temps d'attacher étaient collés sur mon visage, et l'eau ruisselait sur mes joues. J'avais dans les bras ma boite de pansage d'un côté et ma selle de l'autre, sans oublier mon sac a dos qui contenait mes effets personnels et auquel était accroché mon casque. Mes jambes tremblaient, j'étais gelée par cette pluie glaçante du mois de novembre. Je ne pus m'empêcher de me débarrasser de ce qui m'encombrait. *BAM* le bruit de ma boîte qui frappa sur le sol retentit dans toute l'écurie. Cependant, les chevaux ne furent pas perturbés pour autant. Ma selle glissa le long de ma cuisse pour tomber sur ma bottine qui était recouverte de terre. Je repris mes esprits au bout de quelques secondes et emmena toutes mes affaires auprès du box d'Aga. Monsieur était couché dans la paille. Il avait bien raison avec ce temps et ce froid de canard on avait pas vraiment envie de sortir ces jours-ci. J'avais prévu pour lui une séance " détente ". Non pas pour lui permettre de se reposer, mais pour que je puisse profiter de l'instant, de pouvoir le travailler tranquillement sans m'épuiser à la tâche. Mon état physique ne me le permettait pas ! J'avais donc choisi le rond de longe pour cette séance. Par chance, le Haras de Pado dispose d'une piste couverte. Yes ! Je n'allais pas plus me mouiller aujourd'hui.

<< Coucou mon grand ! Comment vas tu ? Tu me reconnais ? >> Après plusieurs jours passés sans être venu le voir je culpabilisais terriblement. Et puis le lien se crée vite mais dans les débuts il a tendance à vite disparaître également. Monsieur n'avait pas l'air décidé à se lever. J'entrouvrais la porte de son box pour lui signifier ma venue et pour lui indiquer qu'il était temps de se réveiller. Je fis un pas pour entrer mais ne m'aventurais pas plus loin, j'attendais de voir sa réaction. Aga faisait son pacha, pas vraiment décidé à bouger ou à me faire quelques signes que se soit. Bon... J'allais devoir prendre mon mal en patience. Je ressortais pour farfouiller dans mon sac les petites carottes que je lui avais emmener aujourd'hui. Bizarrement... Monsieur fut tout de suite plus intéressé quand il entendit le bruit que faisait ma main dans le sac plastique. Un petit hennissement qui fit hennir la quasi totalité des chevaux de l'écurie, et bien entendu il ne mît pas bien longtemps à se lever. Je n'avais pas refermé le box, il passa son museau dans la mince ouverture de la porte et remuait les naseaux pour réclamer sa friandise.

<< Tiens mon grand ! Je m'excuse de ne pas être venu te voir depuis 10 jours mais je n'ai vraiment pas eu le temps. J'espère que tu ne m'en veux pas trop, en plus aujourd'hui on va travailler un petit peu. Mais tu verras, rien de bien méchant, je t'emmène au rond de longe pour muscler ton dos et de travail à pied. Ne t'inquiète pas je n'ai pas emmené mon surfaix, on fera juste des descentes d'encolure et du travail sur les allures et après on jouera un peu ! >> Il n'était pas vraiment à l'écoute, tout ce qui l'intéressait c'était d'obtenir une carotte supplémentaire. Je profitais de cet instant ou il faisait mine de vouloir sortir pour ouvrir davantage la porte du box et lui passer le licol.

Ma boîte était mouillée autant à l'extérieur qu'à l'extérieur, par chance mes brosses avaient été épargnées. Un bon dépoussiérage s'imposait car en dix jours les crasses s'étaient bien installées. Comme à son habitude Aga ne bougeait pas d'un poil. Je pu sans difficulté lui passer l'étrille, bien entendu cela le chatouillait un peu par moment mais il ne se retournait pas vers moi pour autant. Aucun signe d'agressivité ou de violence de sa part. Je commençais vraiment à m'y attacher. Ces petits moments tout simple me redonnait confiance en moi car j'avais l'impression de tant lui apporter... Après l'étrille le bouchon, la poussière volait et me faisait éternuer, mes yeux piquaient et à coup sur mes cheveux encore mouillés allaient être tout collés. Sa crinière ne c'était pas vraiment emmêlée, il faut dire que j'y avais travaillé la dernière fois. Le toupet était un peu en bataille mais en un coup de brosse à crins tout rentrait dans l'ordre. Sa queue en revanche était pleine de paille. Je pris la peine de les enlever une par une, c'était assez fastidieux mais grandement nécessaire. Tout cheval mérite d'être impeccable pour une séance de travail. Sa queue nécessiterait bien une coupe également, mais cela pouvait encore attendre quelques temps. Il ne restait plus que les pieds de Monsieur à nettoyer. Sa corne était sèche et ses pieds me semblaient en moins bon état que la dernière fois, pourtant si mes souvenirs sont bons je les lui avais graissé... Ma mémoire flanchait j'avais quelques doutes. En même temps, un bon coup de graisse bien hydratante ne pourrait pas lui faire de mal. Il faudrait également que je me renseigne pour lui trouver une huile bien nourrissante. Aga était enfin prêt et tout beau. Il ne me restait plus qu'à lui passer le filet. J'utilisais le même filet que lors de la précédente séance car celui ci semblait lui convenir. On pourrait tout à fait modifier si nécessaire le type de filet, muserolle et même mors à l'avenir mais pour le moment je n'avais rien remarqué de perturbant. J'ai toujours pensé qu'un cheval n'avait pas besoin de dizaine d'artifices pour se sentir bien mais au contraire que plus on agit de manière simple et naturelle mieux le cheval se porte.
Nous étions prêt, je prenais ma grande longe pour la séance et lui indiquait de me suivre vers la sortie des écuries. C'est sans broncher qu'Aga se mît à me suivre.

~ Rond de longe ~

Cette séance avait été forte en émotions mais avait également resserer nos liens. Peu à peu une complicité s'installait. Bien entendu, je savais que cela allait prendre beaucoup plus de temps mais j'étais déjà très satisfaite du petit chemin que nous avions parcouru et cela me confortait dans mon choix de demi-pension et qui sait dans mon choix d'achat prochain. Nous progressions vite et l'obtention de mon deuxième fer ne serait tarder. Nous étions passer entre deux averses pour rentrer à l'écurie, il n'avait pas été mouillé et moi non plus. Ouf ! Les jeux que nous avions fait et les roulades dans le sable du rond de longe lui avait permit de sécher. Rapidement, je lui graissais les pieds après les avoir nettoyés. Puis, sans plus tarder je le rentrait dans son box, il y serait plus à l'aise. Du foin avait été déposé pendant notre absence, il se jeta dessus comme si il n'avait pas mangé depuis plusieurs jours. Je profitais de cet instant de concentration de sa part pour le câliner ni vu ni connu. Son poil était bien chaud et mes mains en avaient aussi bien besoin. Je passais et repassais des doigts sur son encolure avant de m'éclipser tout doucement. Je lui dis au revoir sans trop grand réaction de sa part. Cependant, je n'aime pas non plus être dérangée quand je mange. J'espérais pouvoir revenir très rapidement au Haras pour le voir même pour une séance de pansage ou de câlins histoire de lui montrer qu'il compte vraiment pour moi...

Je n'étais pas très motivée depuis deux jours, je n'avais pas vraiment d'inspiration pour les séances d'Aga, certes je savais ce que je voulais travailler mais n'en avait pas vraiment le courage. J'y réfléchissais beaucoup, peut être un peu trop... J'avais donc choisi de faire une séance détente aujourd'hui. Le temps n'était toujours pas au rendez vous... Beaucoup de vent mais ce qui rendait l'air assez sec. Ce n'était pas plus mal après ces longs jours de pluie. Malgré tout aujourd'hui on ferait une séance en couvert. Rond de longe très probablement, mais je n'avais pas envie de le longer, je ne savais pas ce que l'on allait faire, il fallait qu'il se défoule dans un premier temps, après nous verrions bien.
J'arrivais aux écuries, j'étais véritablement gelée. Ma voiture affichait trois petits degrés lorsque je me dirigeais vers le haras. Mes orteils étaient congelés et mes mains également, j'avais pris des gants fins et cela ne suffisait pas. J'avais comme d'habitude ma mallette de pansage. Aujourd'hui, j'avais pris quelques bonbons à la banane pour changer. Je ne savais pas si Aga allait apprécier mais c'était l'occasion d'essayer. Le beau était dans son box, en position de repos. Il dormait. Je faisais glisser tout doucement mes doigts gantés sur les barreaux du box de mon gros poney. Pour attirer son attention, doucement, et le réveiller sans pour autant l'effrayer. Il leva la tête d'un coup sec, un peu surprit apparemment. Il rebaissa ensuite la tête. Il n'avait pas l'air très intéressé par ma venue. Il est vrai que ce Monsieur était assez froid dans le contact, le lien se tissait très progressivement. Il avait l'air d'avoir du mal à m'accorder totalement sa confiance, cela viendrait avec le temps, nous nous étions déjà pas mal rapproché. Et puis cela ne faisait que quelques temps que nous nous étions rencontré, il faut laisser du temps au temps... Il avait tout de même l'air d'aimer mes caresses et les petites douceurs que je lui amène à chaque séance. Rien de tel pour resserrer les liens...!

J'ouvrai la porte du box, j'avais gardé mes gants car ils étaient encore bien froids. Je m'asseyais dans le cadre de la porte, et j'attendais. Peut être allait-il s'approcher et me chatouiller les cheveux. Il ne bougea pas d'un poil, j'essayais d'attirer son attention, il relevait la tête de sa botte de foin et fit quelques pas vers moi. Il commença a renifler mes pieds et à faire mine de vouloir y goûter, ayant peur qu'il ne me les croques je me relevais tout doucement en lui caressant le chanfrein et en passant ma main dans son toupet. Il redressait la tête au fur et à mesure que je me dressais sur mes pieds. Il s'avançait davantage et essayait de sortir du box. Je lui fis signe d'attendre. Je prenais rapidement le licol et le lui passait il bougeait la tête de droite à gauche bien décidé à sortir ! Je n'arrivais pas à le lui attacher, mes gants se coinçaient dans les passants du licol. Je finis enfin par réussir à l'attacher, sur ce coup là, il ne m'avait pas facilité la tâche... Je le sortais du box, il avait le pas vif, il ne m'avait pas habitué à être comme cela ! J'étais assez étonnée, mais avec la reprise du travail certains chevaux devienne beaucoup plus nerveux. Il avait sûrement envie de se défouler, et tant mieux car c'est ce qui était prévu aujourd'hui, une belle défoulade et un moment privilégié tout les deux. Pour une fois, je décidais de lui faire un pansage complet après la séance, non pas par feignantise mais tout simple parce qu'il allait très probablement se rouler dans le sable et se salir de la tête aux pieds. Je prenais tout de même soin de lui passer rapidement un coup de bouchon, il avait quelques pailles parsemées, il fallait tout de même qu'il soit présentable. Je lui faisais également les pieds, un petit caillou entraîne rapidement une blessure.. Je ne voulais pas prendre ce risque. Je secouais sa queue et sa crinière afin d'enlever le reste de paille qui c'étaient nichées là. Je lui passais ensuite le filet, il bougeait moins, il semblait tout de même pressé de partir travailler. Étonnant n'est ce pas ? Qui aime travailler ? Ce n'est pas mon cas ! Certes cette séance allait être basée sur le plaisir, et la détente mais il n'était pas censé le savoir. Peut être qu'il le ressentait dans mon comportement, j'étais très décontractée, peut être un peu trop d'ailleurs. J'enlevais les rênes attachées à son mors et y accrochait la longe. Nous étions prêt à partir. J'enlevais mes gants, mes mains commençaient à être bien réchauffées. Je le tenais du bout de longe et lui faisait signe de me suivre, sans hésiter une seule seconde il me suivait, la tête basse, le pas rapide, cela faisait secouer sa belle crinière et lui donner un air de gros nounours, j'appréciais tout particulièrement cette image que j'essayais sur le moment de graver dans mon esprit.

~ Rond de longe ~

De retour du rond de longe, Aga n'était pas du tout fatigué. Je procédais au pansage complet, et comme par mon habitude je faisais en sorte qu'il soit impeccable, même si il allait se rouler dans son box dès qu'il en aurait l'occasion. C'est à dire quelques instants après l'avoir rentré dans celui-ci... Le pansage, mise à part le fait qu'il s'agisse d'un soin esthétique il est aussi important pour la santé de chaque cheval, c'est pourquoi j'y ai toujours porté une attention particulière. Je nettoyais ses sabots avec soins, ils étaient secs du fait d'avoir travaillé dans un sable un peu poussiéreux. Néanmoins, ils ne nécessitaient pas d'être graissé aujourd'hui. Je démêlais sa crinière et son toupet. Je finissais par lustrer sa belle robe pie. Je n'avais pas oublié la belle petite récompense que je lui avais préparé, les fameux bonbons à la banane. Je lui tendais, il semblait intrigué mais n'essayait pas de les prendre, il les sentait dans un premier temps, puis il finit par se laisser tenter. Ce n'était pas si déplaisant visiblement car il en redemandait. Il avait été bien mignon, c'est pourquoi je lui accordais quelques friandises de plus. Après un moment de câlin, moment durant lequel je lui racontais mes plans pour la soirée je le conduisais dans on box. Sa ration l'attendait ainsi qu'un foin bien frais d'excellente qualité. Je le regardais manger tout en finissant de ranger mes affaires. Cette séance m'avait remotivé, mon travail étant vraiment difficile actuellement je n'avais pas toujours beaucoup d'inspiration pour lui proposer des séances intéressantes. Finalement, j'étais plutôt créative malgré la fatigue. J'avais également hâte de venir le retrouver. Quand ? Je ne le savais pas encore mais le plus vite possible, ça, je l'espérais. Chaque moment passé avec lui me procurait beaucoup de bonheur. Je le saluais, mais Monsieur Aga était tellement concentré qu'il ne remarquait pas mon départ.
<< Vu que tu ne m'écoutes pas je te dis à plus tard mon gros, je penserai fort à toi ! Ne m'oublies pas ! >>

Il faisait particulièrement beau aujourd'hui, le soleil tapait sur mes cheveux châtains tirant sur l'acajou. Cependant, il ne faisait que quelques degrés et mes mains étaient une fois de plus gelées et j'avais oublié mes gants. J'étais particulièrement stressée aujourd'hui. J'avais hier rencontré Lenny, une jeune cavalière du domaine de Valhalla, un domaine privé rattaché au Haras de Pado. Elle était très gentille, un brin timide, tout comme moi. Je savais que nous allions bien nous entendre. Elle possède des Tinker comme mon Aga, ce qui avait facilité la discussion, deux timides ensembles si elles n'ont pas de points communs il n'est pas toujours évident d'entamer la discussion. Elle m'avait proposé d'effectuer une séance de cross avec son Tinker Merry Christmas et avec mon Aga. J'avais tout de suite acceptée, sans vraiment réfléchir à ce que je venais de dire. Aujourd'hui, avec du recul, j'étais réellement effrayée par cette séance. Aga est un ange, il connaît déjà le cross, mais nous n'avions jamais sauté ensemble et il n'avait qu'enjambé quelques barres dans le rond de longe lors de notre précédente séance de travail. Est ce que cela n'était donc pas un peu trop précipité ? J'y avais songé toute la nuit...

J'arrivais devant la porte des écuries, j'étais toute tremblante, mais je gardais le sourire et essayait de garder mon sang froid. Je ne voulais pas transmettre des émotions négatives à Aga, le stresser... Il faisait comme par habitude son gros pépère dans le box, parfois on dirait un petit vieux alors qu'il n'a que 7 ans. Cependant je ne lui en voulais pas pour cela, j'appréciais son calme et sa sérénité, cela me faisait beaucoup de bien. Même si, j'étais trop prévoyante, dans le sens où j'attachais tellement d'importance aux sensations que pouvais éprouver mon gros loulou, je le ménageais peut être un peu trop. En tout cas, cela n'allait pas être le cas aujourd'hui. J'essayais de me ressaisir et de me montrer sûre de moi ! Je déposais l'intégralité de mon chargement devant la porte de son box, selle, tapis, bridon et tout le matériel visant à me protéger et à le protéger lors de la séance. J'avais pris des guêtres intégrales pour ses membres antérieurs, et des bandes de polo pour les postérieurs, je ne voulais pas qu'il se blesse. Pour ma part, j'avais prit mon casque habituel n'ayant pas encore investi dans un casque de cross, ainsi qu'une protection dorsale. Un gilet de cross classique, un brin encombrant mais d'excellente qualité. Ensuite, j'ouvrais la porte de son box en me montrant énergique pour masquer mes angoisses.
<< Allez mon grand on va faire un bon pansage avant d'aller s'amuser dans le cross avec Merry Christmas et Lenny. Tu sais Merry c'est ton poulain. C'est peut être étonnant comme révélation mais c'est pourtant bien le cas, tu m'avais caché ce petit détail de ta vie coquin. Allez viens ! >> Je lui passais le licol sans difficulté, il semblait surprit que je le presse un petit peu. J'essayais de me calmer, je ne voulais pas le perturber. Je l'installais devant la porte de son box et sortait mon matériel de pansage. Il semblait satisfait que je lui gratouille la croupe avec ma vieille étrille en métal. Je passais mes mains tout au long de son pelage, j'appréciais la sensation que cela procurait et lui aussi visiblement, il fermait les yeux et faisait mine de s'endormir. Je continuais le pansage, de façon énergique et ne pensait à rien d'autre qu'à la beauté de sa robe. Concernant les soins de sa queue je décidais de la tresser et de l'attacher avec une bande de travail. J'avoue que je n'étais pas très douée pour cela, je lui indiquais que je me positionnais derrière lui et commençait une natte collée que je tressais jusqu'en bas en me positionnant par la suite sur le côté. Je lui faisais confiance mais je ne voulais pas trop restée derrière non plus...! Puis je l'enroulais et me remettait derrière lui afin de la bander à l'aide d'une bande de travailler, le plus compliqué fut de fixer le tout. La bande était en place et je cherchais dans ma boite ce qui pourrait me servir de fixation... J'avais oubliée ce petit détail... Au fond de la boite j'avais un rouleau de chatterton, j'étais sauvée ! Il secouait la queue dans tous les sens, comme gêné par le dispositif que j'avais mis en place. Il allait s'habituer, j'étais confiance. Je finissais mon pansage par les soins des sabots et sa crinière. Je l'a nattais également, une tresse collée d'étalon, c'était assez joli, cela lui allait bien j'incluais le toupet dans sa tresse. Au moins il ne serait pas gêné lors de la séance. Par la suite, je le sellais, bridon ainsi que tapis et selle. Je n'oubliais pas de lui mettre son amortisseur, pour le saut je trouve que cela est particulièrement important. Pour le respect de la morphologie du cheval et avant tout pour son dos. Je finissais de lui mettre son équipement en lui mettant ses protections aux antérieurs et aux postérieurs. Pour les antérieurs je lui positionnais les guêtres fermées, elles lui allaient parfaitement. C'était une bonne chose, je n'avais pas eu de difficultés à les lui mettre. Pour les bandes de polo aux postérieurs ce fut un peu plus compliqué. J'avais choisi des bandes rouges vif que j'affectionnais tout particulièrement car elles faisaient ressortir la couleur de sa robe. Le seul problème était que ses énormes fanons me donnaient des difficultés dans la pose, les poils s'entremêlaient dans mes doigts et dans les bandes. Après de longues minutes de patience et de persévérance je finis par les lui poser avec succès. Il faudrait très probablement prévoir une petite coupe à l'avenir pour faciliter la pose du matériel mais également pour éviter les échauffements avec les protections et par conséquent les blessures.

Aga était enfin prêt et moi aussi, je mettais ma protection dorsale et mon casque, j'avais déjà chaussé mes bottes au préalable. J'étais toujours autant stressée mais déterminée à me prendre en main pour gérer mes angoisses et à ce que la séance se passe le mieux possible. Pour cela, Lenny serait très certainement d'un grand soutien. J'avais hâte de l'a retrouvé. Aga me suivait tranquillement dans les écuries, serein, la tête basse sans se douter de ce qui l'attendait...

~ Découverte du cross avec Lenny ~

Nous étions de retour dans les écuries, j'étais épuisée et Aga le semblait également. Nous avions bien travaillé, il avait fait preuve d'écoute et d'attention vis à vis de moi. J'étais très fière de lui, comme à chaque fois, j'avais trouvé le parfait petit cheval. Certes ses capacités dans les disciplines classiques étaient limitées mais il y mettait tellement de joie, de volonté et de force. Je ne sauterai jamais plus d'un mètre mais cela m'était égale, ce n'est pas ce que je recherchais. Il avait tant de qualité... Je l'installais de nouveau devant la porte du box, comme avant notre départ pour le terrain de cross. Je commençais par enlever la selle, pour soulager son dos, puis j'enlevais ses protections, du sable s'y était logé, par chance il n'était pas blessé. Je nettoyais avec les plus grandes précautions ses fanons qui étaient bien sales. Il fallait vraiment falloir songer à une petite coupe, la prochaine fois nous nous y attellerons. Je me munissais d'un seau d'eau pour les nettoyer car je n'avais pas de brosse adapté et puis cela lui ferait du bien aux membres après une telle séance, avec une éponge je faisais couler l'eau froid des jarrets aux sabots, de même pour les antérieurs, des genoux aux sabots. Il semblait ravi bien qu'un peu surprit par la sensation bien fraîche que cela lui procurait. Il ne bougeait pas pour autant. Quel amour ! Je lui passais la couverture séchante car il avait tout de même bien respiré et enlevait son filet. Pendant qu'il séchait je me débarrassais de mon gilet, et de mon casque, mes cheveux étaient trempés, j'essayais de me recoiffer tant bien que mal. Puis je sortais un peu de foin de son box et le lui présentait, je m'asseyais à ses côtés pendant qu'il mangeait et lui parlait. J'étais si détendue, toute la pression que je m'étais mise en début de séance retombait. J'aurai pu m'endormir adossée à la porte du box. Il finissait son foin et avait déjà bien séché. Je lui retirais la couverture. Il ne disait rien. Je ne m'étais pas posée de questions en l'a lui mettant, il faut dire qu'à pied et dans les soins il avait toujours été irréprochable.

Il était temps de le rentrer dans son box, je l'accompagnais à l'intérieur et le caressais. Il réclamait des friandises mais je les avais complètement oublié avec le stress... Pour me faire pardonner j'allais chercher sa ration du soir, que je lui servais dans son auge. Il était ravi et se jetait dessus. Je le saluais, rassemblais mes affaires et me dirigeait vers la sortie. J'étais comblée et repartait le sourire aux lèvres.

Après la belle séance de cross que nous avions effectué hier, il allait falloir dérouiller un peu mon gros poilu. J'étais également courbaturée mais surtout fatiguée. J'avais remarqué à l'occasion de cette séance de cross qu'Aga était très agile et à l'aise dans ses déplacements. La confiance s'installant j'avais envie de lui en demander un peu plus. Il était temps de travailler un peu plus sérieusement afin de progresser et de prétendre à devenir de véritables compétiteurs. De plus, le Haras organisait un concours local le week-end prochain, du dressage en plus, c'était l'idéal pour commencer la compétition car Aga avait déjà quelques compétences, prédispositions en dressage et nous allions travailler en ce sens cette semaine. C'est donc tout naturellement que nous allions effectuer une petite séance de dressage aujourd'hui, j'avais envie de travailler sur ses appuis, ses changements de pieds mais également ses descentes d'encolures. Cela faisait beaucoup de choses mais j'allais essayer de travailler au mieux Monsieur Aga sans pour autant faire une grosse séance. J'allais surtout insister sur la détente pour qu'il relâche l'ensemble de ses muscles puis je voulais faire les quelques exercices précédemment cités.

J'arrivais devant les portes des écuries, j'avais tout mon matériel comme d'habitude. Hier j'avais décidé de lui faire une petite coupe aujourd'hui, j'avais donc également pris le nécessaire pour couper ses fanons. Un peigne, une paire de ciseaux, il aurait été préférable de prendre une tondeuse mais je n'en avais pas sous la main et j'aurai très certainement besoin d'entraînement car on ne s'improvise pas toiletteur ! J'arrivais devant la porte de mon gros, comme à son habitude il avait la tête dans la paille. J'appréciais que ce petit coquin aime autant que moi l'esprit cocooning enfin si on pouvait appeler cela comme ça, en tout cas c'est l'impression qu'il me donnait. Il aime le confort de son box, c'est indéniable. J'ouvrais la porte de son box il ne semblait pas intéressé par ma venue, j'avais dans ma poche des bonbons à la pomme et je lui en tendais un. Il fit mine de ne pas le voir, qu'est-ce qu'il pouvait être froid quand il s'y mettait!
« Eh oh mon loulou, je suis là. » Il se tournait vers moi et essaya d'une manière assez brutale de voler le gâteau que j'avais dans ma main.
« Bah alors Aga il est hors de question de se comporter comme ça je te le donne sans souci mais il est hors de question que tu n'essayes de me le chiper de la sorte.» j'ai retiré ma main ainsi que le bonbon et je me reculais. Il se dirigeait vers le la porte du box et hennissait pour que je lui donne le dit bonbon. Je refermais la porte vexée de son comportement, il n'était pas concevable qu'ils se comporte comme cela. J'attendais quelques minutes qu'il se calme puis j'ouvrais de nouveau la porte. Il était un peu plus calme il avait l'air d'avoir compris que je n'étais pas d'accord avec son agissement. Je lui tendais le bonbon et il le prit doucement je le félicitais. Je prenais ensuite le licol le lui passait et le faisait sortir de son box. Il était temps de commencer le pansage je sortais tout le matériel de mon sac ainsi que le matériel pour lui couper les fanons. Le pansage se déroulait comme d'habitude il ne bougeait pas, se montrait doux et n'essayait pas de s'échapper. Je finissais par les sabots ils étaient un peu humide sûrement dû à la séance de cross d'hier. Je les brossais essayant d'enlever tout ce que je pouvais mais ce n'était pas facile. Je ne pourrai pas les lui graisser aujourd'hui pourtant la paille aurait du les sécher un petit peu mais ce n'était pas le cas. J'allais passer à la taille de ses fanons. Ce n'était pas facile mais je faisais au mieux, ils étaient en plus un peu sale, je coupais ce qui était collé et tout ce qui n'était pas très symétrique... Par la suite, j'essayais de faire quelques chose d'harmonieux en les taillant avec le peigne, je ne voulais pas que cela soit joli, une coupe aux ciseaux est la plupart du temps assez vulgaire, dans le sens où cela n'est pas joli du tout, cela fait mal fait. J'avais finis le premier pied, c'était vraiment difficile, avec beaucoup d'entraînement j'irais plus rapidement et cela serait encore plus joli. De nombreuses minutes plus tard, il était enfin prêt. Bon, ce n'était pas encore parfait mais toujours mieux que cela n'était. Je préparai ensuite son harnachement, j'avais pris un gogue, je commençais par lui mettre la selle, une selle classique car je n'avais pas encore investie dans une selle de dressage. J'avais cependant un tapis long, cela pourrait m'aider pour placer mes jambes. Je lui mettais ensuite le filet et ajustais le gogue. Mon étions fin prêt, je mettais mon casque et nous nous dirigions vers la sortie. Direction la carrière de dressage.

~ Dressage en carrière ~

Des suites de cette belle séance je n'avais pas envie de l'embêter, il avait bien transpiré. Ma première mission serait alors de prendre soin de bien le sécher. J'en prenais soin de mon petit Aga. Une fois arrivé devant la porte de son box je le libérais de son harnachement. Je posais le tout à proximité de la porte de son box et mettais des bonbons dans son saut afin qu'il puisse se régaler le temps du séchage. Je lui passais par conséquent sa couverture séchante et m'asseyait à ses côtés. Il ne bougeait pas d'un poil, bien trop concentré sur les quelques bonbons que je lui avais présenté. Il était vraiment mignon. Après avoir terminé il vint mettre son museau sur mes genoux, au cas où j'aurai d'autres bonbons sur moi, ou dans mes poches. Même si il s'agissait d'un geste intéressé il s'agissait de la première fois où la recherche de contact venait de lui. J'en étais plus que ravie. J'en profitais pour le caresser vivement, il avait l'air d'apprécier toutes mes caresses. Ces moments de câlins et de tendresse étaient juste parfaits. J'adorais cela, je ne m'en lasserais jamais, c'était chose sure. Je finissais les papouilles, et le raccompagnait dans son box. Il allait avoir besoin de repos car nous n'avions pas lésiné sur le travail ces précédents jours. Demain, si j'avais le temps de venir le voir, je lui proposerai une petite sortie tranquille, de type ballade, ou jeux... J'avais déjà hâte de le retrouver, plus le temps passait, plus je me sentais proche de lui et complice.

J'étais de retour au Haras de Pado, pleine d'entrain, en effet, nous avions remporté (certes de peu...) le concours de dressage local qui s'était tenu ce week end. J'étais plus que ravie car nous ne connaissions pas depuis très longtemps et nous faisions déjà des exploits tous les deux. Il avait été remarquable. C'est vraiment un cheval au grand cœur qui donne tout pour son cavalier, même si il est froid à pied, et encore il l'est moins qu'au début. J'avais donc prévu une séance de récupération, il l'avait mérité. Ce serait donc des soins aujourd'hui, et exclusivement des soins. Il ne s'agissait pas d'un pansage, loin de là, je voulais l'emmener au marcheur et au solarium, piscine, pour qu'il reste au top du top. J'arrivais à proximité de son box, Monsieur Aga m'avait entendu marcher dans l'écurie et pointait le bout de son nez entre les barreaux, une vraie commère.
<< Bah alors mon gros qu'est ce que tu fais ? Je suis super contente de te retrouver aujourd'hui et je te félicites encore pour le concours, tu as été sensationnel. On va prendre soin de toi maintenant, je t'emmène au marcheur, et puis ensuite on ira faire un tour au solarium, je voulais tenter la piscine mais je sais que l'eau ce n'est pas vraiment ton truc donc on verra bien, je ne veux pas te forcer et puis je pense qu'en extérieur cela serait plus adéquat pour te faire un peu patauger histoire que tu puisses découvrir que l'eau ne va pas te manger n'est ce pas ? Bon tu viens avec moi je vais te faire un bon pansage avant que l'on aille se promener tous les deux. En plus, tu es pleins de pailles ! Petit cochon ! >> Je l'accompagnais en dehors de son box après lui avoir passé le licol et je l'installais comme à chaque fois devant son box pour le panser. Je sortais tout mon matériel, et commençais à m'afférer à la tâche. Je prenais l'étrille pour commencer, ce qui me permettait de décoller les poils collés et de faire voler la poussière. J'essayais aussi de me débarrasser de la paille. Je prenais ensuite le bouchon et astiquais de la manière la plus forte que je pouvais, la poussière volait la aussi, il était tout de même bien sale, on avait l'impression qu'il n'avait pas été pansé depuis des lustres... Je continuais avec la brosse à crins, ils étaient une fois de plus tout emmêlés. Il allait falloir que je songe à lui faire sa crinière qui repoussait vite et qui commençait déjà à être bien longue.... Je lui démêlais aussi la queue puis me munissais de ma brosse douce pour lustrer son poil. Je passais ensuite à ses sabots que je prenais soin de curer doucement pour ne pas le blesser et abîmer sa corne. Je pourrai les lui graisser en fin de séance si ils sont bien secs. Nous n'avions pas besoin d'harnachement particulier aujourd'hui, le licol suffirait. Le but de cette séance étant uniquement la récupération. Il fallait que je prenne soin de lui après tout, nous avons la chance d'avoir de magnifiques installations comme on en trouve peu il fallait en profiter. Je détachais Aga de l'anneau de son box et l'amenais avec moi, direction le marcheur dans un premier temps.

~ Marcheur & Solarium ~

De retour aux écuries, Aga était encore abasourdi et endormi. Je le positionnais devant son box et il se mettait au repos immédiatement, fermant les yeux et s'endormant. Cela allait être compliqué pour lui faire les pieds... J'essayais de le réveiller avec les quelques friandises que j'avais apporté. Cela le faisait réagir mais ce n'était pas non plus le réveil instantané. Il grignotait juste ce que j'avais dans la main mais semblait toujours être hypnotisé par la séance. Je me munissais de mon cure pied ainsi que de mon pot de graisse végétale. J'étais obligée de le secouer un peu pour ne pas qu'il s'endorme sur moi et ne se laisse complètement tomber. L'exercice n'était pas facile, je le portais en grande partie même si j'essayais de lui faire comprendre qu'il fallait qu'il se soutienne... en vain... Après une quinzaine de minutes à travailler d'arrache pied j'étais complètement sonnée et épuisée. C'est qu'il pèse son poids le gros bébé. Je l'accompagnais donc dans son box et disposait du foin en dessous de son auge. Il jouait avec, les babines relevées en essayant d'en attraper quelques morceaux. Je refermais la porte derrière moi et rangeais mes affaires. Une chose est sure il avait été bien apaisé par la séance. Une bonne nuit de sommeil ne pourrait lui faire que du bien avant la reprise d'un travail un peu plus sérieux. J'avais envie de m'essayer à l'obstacle mais aussi de travailler à pied sur des jeux. Je verrais bien la prochaine fois en fonction de mon inspiration. Je passais ma tête entre les barreaux de son box pour lui faire coucou et lui dire au revoir mais il dormait déjà. Je prenais sur mon dos ma boîte de pansage et me dirigeais vers la sortie.  

Aujourd'hui était un grand jour, il s'agissait de la première fois que je traversais les écuries du Haras en tant que propriétaire. J'étais désormais l'heureuse propriétaire du beau Tinker Agamemnon. Nous avions peu à peu franchit les étapes et j'avais décidé d'en faire officiellement mon compagnon de route. J'étais comblée, mon rêve se réalisait.. enfin ! Cependant, qui dit achat dit aussi visite vétérinaire. Je m'étais donc rendue pour la première fois à la clinique accompagnée de Aga. La clinique se trouve au cœur même du Haras ce qui simplifie tout de même la vie. J'étais plutôt confiante, pour moi Aga ne semblait avoir aucun soucis de santé. Bien au contraire, et puis j'en prenais tellement soin que cela me semblait être une évidence... Mais le verdict est tombé. Aga souffre d'une "pourriture" de la fourchette aux 4 membres. Je n'avais pourtant rien remarqué, aucune odeur, rien. Je n'avais peut être pas bien vu, mais cela était peut être très insidieux et peut être que seul un spécialiste pouvait le déceler. J'avais par conséquent acheté du Hoof Stuff. Il s'agit d'un produit antimicrobien qui agît en profondeur. Il se présente sous forme de pâte à base de miel et d'oxyde de zinc, et les recommandations d'utilisation sont bien précises. Il faut que les sabots soient parfaitement nettoyés de toute impureté et qu'ils soient dont les plus propres possibles, et ensuite bien sécher la corne. Ensuite, il faut prélever la quantité de mastic souhaitée avec un cure pied bien propre, insérer le produit profondément dans la cavité et retirer l'excès. Cela m'effrayait un peu, j'avais peur de lui faire mal. Je savais cependant que cela était nécessaire pour qu'il guérisse. Les soins allaient s'avérer un peu compliqué car il fallait retirer la pâte et l'a changer dès que la couleur virait, et je ne savais pas en combien de temps cela allait agir. Je devais par la suite utiliser une pommade Field Paste, produit également antimicrobien, lui aussi à base de miel, d'oxyde de zinc mais aussi d'argile verte et d'huile d'eucalyptus. Cette pommade doit être appliquée sur l'ensemble de la sole à chaque curage, avant et après chaque séance jusqu'à guérison.
Avant de procéder à l'ensemble des soins, j'avais envie qu'Aga fasse une petite séance car je ne voulais pas qu'il reste enfermé sous prétexte qu'il a les pieds fragiles en ce moment. J'avais donc choisi de faire quelque chose de simple et d'assez court, histoire de le sortir et de lui faire travailler un peu le cardio. Sans compter que j'avais réellement envie de fêter cet achat et que je ne souhaitais pas que cette vente soit synonyme d'ennuis. Il fallait donc un terrain souple, du sable fin serait parfait. Je prévoyais donc de réaliser une séance dans le manège, je n'avais pas encore choisit la discipline mais nous verrions bien au moment venu. J'avais terriblement envie de m'essayer à la monte western, mais cela ne me semblait pas adapter aujourd'hui... Une folie me traversait l'esprit, et si j'essayais la monte à cru ? C'était décidé!
Je m'approchais donc du box de mon Aga, il avait la tête dans la paille et releva violemment l'encolure une fois qu'il m'avait entendu, il me regardait un air ahurit. Il serait surement ravi de sortir un peu de ces 4 murs. Je le sortais de son box et commençais à le papouiller. J'effectuais par la suite son pansage, étrille, bouchon, brosse douce. Pour une fois, il n'était pas si sale, je brossais énergiquement ses fanons car ils étaient tâchés, je n'arrivais pas à tout enlever à la brosse, il faudrait le doucher pour tout enlever. De plus, cela serait idéal pour nettoyer ses sabots également. En parlant de sabots il étaient temps de se munir du cure pied et d'une brosse métallique pour les nettoyer en profondeur. Effectivement, j’apercevais après un nettoyage méticuleux les plaies présentes sur les fourchettes et qui commençaient à s'étendre sur la sole, il était grand temps de réagir. Je passais ensuite le filet à mon gros loup. Il n'avait pas l'air de comprendre pourquoi je ne le sellais pas. J'étais un peu stressée, car une fois de plus, c'était une nouveauté. Cela allait également faire travailler mon assiette. Je pensais essentiellement le faire trotter pour travailler aussi son souffle et son endurance. Je mettais mon casque, ainsi que mon gilet de cross, j'avais peur de me retrouver par terre, et cela allait surement arriver d'ailleurs. Je prenais mon sac de pansage avec moi pour effectuer les soins de ses pieds à la douche. Enfin, on se dirigeait tout deux vers le manège.

~ Monte à cru & endurance ~

~ Douche & soins ~

De retour aux écuries, Aga sautillait pour marcher, la pâte ainsi que la pommade semblaient le gêner. Il n'arrivait pas à se déplacer correctement. Je le ramenais le plus rapidement possible au box pour qu'il se pose et se repose. Arrivé devant le box, je lui enlevais le filet et lui faisait signe d'entrer. Ce gros bêta ne bougeait pas.
<< Tu veux des gratouilles et des bonbons n'est ce pas ? Tu es vraiment un coquin ! >> Je sortais de ma poche les quelques bonbons que j'avais emmené. Des bonbons à la banane, ce n'était pas ses préférés mais il semblait tout de même apprécier. Je le caressais vivement, passait mes mains dans son encolure et dans ses crins. Il fermait les yeux et s'endormait.
<< Mon gros il faut rentrer dans ton box maintenant, alleezzz...! >> Je le poussais aux fesses mais rien à faire. Je rentrais dans le box, il finit par me suivre et à se mît face à moi, je le caressais de nouveau. Il finit par se tourner et je me retrouvais le nez dans ses fesses. Même si j'avais confiance en lui, je me décalais et sortais de son espace vital. Je fermais la porte du box derrière moi. A présent, il tournait et tournait dans son box et finit par se coucher dans la paille et à se remuer pour se gratter. Il était vraiment adorable. Après quelques belles paroles je me décidais à ranger mes affaires et à quitter les écuries.

J'étais de retour au Haras de Pado aujourd'hui pour effectuer la continuité des soins d'Agamemnon. J'avais donc pris avec moi tout le matériel nécessaire pour lui effectuer les soins. Je voulais aujourd'hui faire une petite ballade à la plage, le sable serait suffisant doux pour ses sabots et cela permettrait de travailler son endurance et son souffle, cela ne pourrait lui faire que du bien. J'arrivais devant la porte de son box. Je voulais commencer par lui faire un bon pansage et d'enlever dans un premier temps le mastic que j'avais implanté dans ses blessures. J'espérais que cela ait agit convenablement et que mon Aga allait vite se rétablir. Il m'était difficile de prévoir des séances avec mon gros car j'avais peur qu'il ne se blesse davantage. Je devais donc être très prudente. Je ne savais pas combien de temps cela allait mettre à guérir... J'étais un peu inquiète j'avais peur que cela ne s'aggrave.  Je saluais mon beau loulou qui était comme souvent le nez entre les barreaux de son box. Je lui caressais le bout de son nez et soulevait sa grosse babine supérieure. Je sortais de mon sac un petit bout de carotte et je l'a lui donnais. Il semblait satisfait de ce présent. Je déposais tout mon matériel, dont mon pot de Hoof Stuff et celui de ma pommade Field Paste. Je prenais par la suite le licol d'Aga et le faisait sortir de son box. Je commençais par ses sabots, j'étais stressée de voir ce que cela aurait pu donner. Je retirais avec difficulté le mastic qui avait bien durci et qui avait changé de couleur, j'espérais ne pas l'avoir laissé trop longtemps... Il ne semblait pas souffrir mais gigotait un peu car cela le gênait. J'essayais d'être la plus délicate possible, une fois la tâche effectuée je nettoyais comme il se doit ses sabots et les frottaient avec ma brosse métallique, quelques bouts de cornes pourrie tombaient lorsque je passais la brosse. Cela ne pouvait être que bénéfique. Ses pieds étaient assez sec, ce n'était pas plus mal car l'humidité ne ferait que renforcer la pourriture de ses fourchettes... Je passais ensuite à son pansage et sortais son matériel pour le seller. Je passais mon étrille et la poussière volait, il était bien sale. J'allais mettre un certain temps avant qu'il ne soit totalement propre. Sa belle robe pie était tâchée, il avait surement dû se coucher dans le crottin. J'avais beau frotter cela ne partait pas mais s'atténuait tout de même un peu. Je passais ensuite le bouchon et frottait frottait frottait... Cela atténuait un peu les tâches également. Je finissais par un coup de brosse douce dans le but de lustrer son poil. Il n'était pas parfaitement propre mais c'était tout de même mieux. Je passais par la suite la brosse à crins dans sa queue, sa crinière et son toupet. Il était prêt pour partir en balade.
Pour cette sortie, j'avais pris un gros tapis de randonné avec des poches dans lesquelles je mettais des bouts de carottes, cela l'intriguait et il tournait son encolure pour m'observer. << Non non Aga, les carottes se sera pour tout à l'heure ! >> Il se remettait la tête en face de son box et se mettait à somnoler. Il était bien à l'écoute. J'avais pris ma selle mixte, mais aussi un amortisseur. Pour le filet, j'avais pris son filet habituel, tout simple, sans muserolle abracadabrantesque. Aga était prêt, enfin presque, je prenais soin de protéger ses membres avec des guêtres et des protèges boulets. Nous allions pouvoir nous rendre à la plage, je lui avais laissé son licol en dessous de son filet pour pouvoir l'attacher si nécessaire et je mettais sa longe dans la poche de son tapis. Je posais mon casque sur ma tête et l'ajustais. En route pour l'aventure

~ Balade à la plage ~

Nous étions de retour de cette magnifique balade à la plage, Aga avait été très sage et n'avait eu peur de rien. J'étais satisfaite de sa prestation, je pouvais lui faire entièrement confiance désormais et il ne me décevait jamais. Je devais maintenant effectuer les soins de ses sabots. Je n'avais pas vu grande amélioration ce jour, mais ce n'était que le début des soins. Il fallait être patient... Je commençais par lui enlever son harnachement que je déposais contre la porte du box. Il était trempé et ses sabots étaient pleins de sables. Je brossais son poil à contre sens pour faciliter son séchage, j'avais oublié ma couverture séchante, il allait falloir faire sans. Je sortais également de la paille de son box pour le frotter avec celle-ci. Certes cela annonçait un gros pansage lors de la prochaine séance mais le plus important était qu'il ne tombe pas malade. J'en prenais de grosses poignées, je le frottais avec puis déposais le reste sur son dos qui fumait. Il commençait à sécher tout doucement. Bien entendu, toute la paille ne tenait pas et je devrais balayer l'écurie par la suite, mais ce n'était pas bien grave. Je passais ensuite à ses sabots. Je prenais un vieux bouchon pour commencer à nettoyer ses sabots, je frottais dans le but d'enlever tout le sable, il se décollait assez facilement. Ses sabots étant un peu humide j'attendais quelques minutes après chaque sabot nettoyé pour passer aux soins. Comme avant notre séance je prenais le temps de correctement les curer avec mon cure pied et de les frotter avec ma brosse métallique. Là aussi, des bouts de cornes mortes tombaient avec le passage de la brosse métallique. Je sortais par la suite le mastic Hoof Stuff et l'insérait dans les trous crées par son infection... Il ne bougeait pas même si je sentais bien qu'une fois de plus cela le gênait. J'essayerais de passer ce soir pour ré-effectuer les soins pour que cela soit plus efficace, le mastic séchant et changeant de couleur assez rapidement. Après avoir insérer le Hoof Stuff dans chacun de ses sabots, je me munissais de mon pinceau et du pot de Field Paste et badigeonnais chacun de ses sabots assez généreusement pour que cela fasse réellement un pansement. Les soins étaient terminés. Je lui donnais deux petites carottes pour le remercier pour son calme mais également pour cette belle séance, bien que je l'ai remercié pendant toute la séance mais il le méritait tant. Après de belles caresses je le remettais dans son box et lui faisais de belles caresses. Je remettais de la paille sur son dos pour qu'il finisse de sécher. Je refermais le box et me mettais à balayer devant la porte pour enlever toute la paille que j'avais fais tomber. Il me regardait l'air étonné, la tête entre les barreaux comme toujours. Je finissais par lui caresser le bout de son nez. Je lui expliquais que je reviendrai peut être tout à l'heure mais que rien n'était sur. Je récupérais mes affaires et me dirigeais vers la sortie.

Aujourd'hui, c'était le jour de repos d'Aga, je me rendais tout de même au Haras de Pado pour lui faire ses soins. Je n'avais pas eu le temps de repasser hier soir car j'avais eu beaucoup de travail. Je m'étais vraiment dépêchée aujourd'hui pour me rendre le plus rapidement possible aux écuries et pour pouvoir prendre soin de mon gros loulou. Cependant, je n'avais pas énormément de temps à lui consacrer, j'allais donc privilégier les soins de ses sabots et effectuerais un petit pansage, histoire de lui ôter la paille de la veille et d'essayer de venir à bout des tâches présentes sur son pelage. Par ailleurs, j'avais pensé à amener ma gomme anti-tâches slick'n easy, je n'avais pas eu l'occasion de la tester mais on me l'avait conseillé à de nombreuses reprises. Cela fonctionnait très bien sur les chevaux gris apparemment, cela devrait donc faire l'affaire sur mon pie, en tout cas sur ses parties blanches. J'avais envie de lui faire plaisir aujourd'hui et de le gâter. J'avais donc pris avec moi une petite poche que j'avais rempli de bonbons à la pomme, je ne me rappelais pas si je lui en avais déjà emmené auparavant, il avait goûté ceux à la banane et la plupart du temps je lui emmenais des carottes. Nous allions bien voir si cela allait être à son goût.

J'arrivais devant la porte de son box, Aga dormait debout, il était mignon, plein de poils, un vrai nounours comme toujours. J'entrais dans son box, le licol dans une main et un bonbon dans l'autre. Je m'approchais doucement et le caressais. Il était absolument adorable. Je me mettais à côté de lui et lui présentais la friandise. Il ne mît pas longtemps à me retirer de la main le dit bonbon. Il avait l'air de fortement apprécié car il en redemandait, je peinais donc à lui passer le licol mais je finis par y arriver. Je le sortais du box et l'installais comme d'habitude. Je ne l'attachais pas, cela ne me semblait pas être nécessaire car il ne bougeait jamais ! Comme prévu je commençais par les soins des sabots. J'enlevais la pâte Hoof Stuff que le maréchal m'avait préconisé. Elle avait encore durcit comme la fois précédente... Je savais que cela n'était pas l'idéal, cela semblait tout de même faire effet. Les trous semblait se réduire même si cela n'était que de quelques millimètres. La progression allait être longue mais je savais que l'on pourrait y arriver. Ensuite, je les curais énergiquement mais avec le plus de douceur possible. Ses pieds étaient assez propre, je les avais bien nettoyé hier et il n'avait pas marché dans le crottin, cela me facilitait la tâche. Je procédais ensuite au nettoyage à la brosse métallique, aujourd'hui aussi les croûtes mortes de cornes pourries tombaient, en grande quantité cette fois ci et je voyais progressivement apparaître une corne propre et seine. Nous étions sur la bonne voie. Je faisais de même avec les 4 sabots puis je passais à l'application du Hoof Stuff, j'essayais d'être la plus douce possible là aussi. Je ne voulais pas le blesser davantage ou lui faire mal. Les trous me semblaient toujours aussi profond... Je ne voyais pas vraiment la différence et je commençais à être inquiète. Ce jour de repos ne pourrait donc lui faire que du bien. Demain, nous ferions une séance plus calme. Je le lâcherais très probablement dans le manège pour qu'il se défoule et que l'on fasse un peu de travail à pied. Rien de bien méchant pour qu'il guérisse au plus vite. J'appliquais ensuite la pommade Field Paste que j'appliquais une fois de plus en grosse quantité. J'avais l'impression que cela l'aidait énormément, notamment au niveau de la fourchette, elle semblait bien hydratée et purifiée. Je lui donnais un petit bonbon pour la route et il semblait une fois de plus très content, il se tortillait un peu dans l'espoir d'en avoir un de plus mais je ne lâchais rien. Les caprices je n'aime pas ça et puis je pense le gâter suffisamment.

Je passais ensuite au pansage, je le bouchonnais avec entrain, je frottais frottais, mais cela ne faisait pas disparaître les tâches. Je faisais voler la poussière puis sortais de mon sac ma gomme magique qui était censé faire partir les saletés qui couvraient son beau poil. Je frottais donc sur les différentes tâches. Il fallait se montrer énergique, je m'exécutais. Mes mouvements le faisait gesticuler. C'était marrant mais cela ne le dérangeait pas, pourtant, je le secouais dans tous les sens. Une fois avoir bien frotté, je repassais le bouchon, cela avait bien atténué les tâches. J'étais plutôt contente de ce produit bien qu'il ne soit pas efficace à 100%. Je finissais son pansage en lui lustrant le poil et en passant ma brosse à crins dans sa crinière, sa queue et son toupet. Une fois le pansage terminé, je lui donnais encore quelques bonbons. J'étais tellement dingue de ce loulou, mais je ne voulais pas le rendre boulimique pour autant... Je finissais par le rentrer dans son box. Je m'asseyais à ses côtés et le regardais. Ma présence ne semblait pas le déranger. Il m'observait. Il n'a jamais été très câlin et proche de l'homme mais ma présence semblait le rassurer. Je me relevais après quelques minutes et lui faisais de gros câlins avant de repartir en direction des écuries.

Cela faisait maintenant un moment que j'effectuais les soins de sabots d'Aga, cela prenait énormément de temps à cicatriser mais les trous c'étaient progressivement refermés et la pommade avait permit de consolider les fragilités de sa sole ainsi que de sa fourchette. Nous allions pouvoir commencer à reprendre sérieusement le travail. Je me réjouissais par avance de cette future guérison. Bien entendu il fallait que je finisse les soins mais le mastic n'était plus nécessaire car les trous étaient désormais tout petit et je ne pouvais plus y insérer quoique se soit. J'étais également rassurée car cela m'avait beaucoup inquiété ses derniers jours; ses dernières semaines. Je continuerai donc à utiliser la pommade Field Paste pour maintenir une bonne hygiène de ses sabots et ce pendant encore quelques jours, puis je passerai à des soins plus classiques, curage régulier et graisse si nécessaire. J'allais en tout cas prendre le plus grand soin de ses sabots car après tout sans pied un cheval ne peut plus rien faire mais manque également de bien-être, je voulais que mon chouchou se sente le mieux possible.
J'arrivais aux écuries, avec mon sac à dos, ma selle de dressage ainsi que sa bride habituelle. J'avais également des bandes de polo ainsi qu'un tapis de dressage et un amortisseur synthétique bien épais. Je posais mes affaires devant son box, Aga était entrain de manger son foin, comme souvent. Je passais ma main entre les barreaux pour lui faire coucou. Il relevait vite la tête comme surprit et poussa un petit hennissement. Il semblait content de me voir, et cela était réciproque. Je prenais mon licol et ouvrait la porte de son box, il se tournait à mon et venait à ma rencontre, je passais ma main dans ses poils et lui mettais son licol. Je le sortais du box et il me suivait avec entrain. Je passais la longe dans l'anneau mais ne l'attachais pas, puis je commençais à le panser. Etrille, brosse dure, brosse douce... Il avait encore des tâches jaunâtres sur son pelage et je désespérais un peu quant à sa couleur... J'aurai aimé le doucher mais avec le temps qu'il faisait j'avais peur qu'il prenne froid, il faudrait attendre le printemps pour lui faire une totale beauté. Je passais donc ma gomme magique pour essayer d'atténuer les tâches, en vain... Cela ne fonctionnait que très légèrement. Je repassais ensuite la brosse dure pour faire partir les particules de gomme et je finissais par lustrer sa robe. Je passais ensuite à sa crinière et à sa queue. Les crins n'étaient pas emmêlés, quelques coups de brosse et le tour était joué. Je prenais ensuite le plus grand des soins en lui faisant les sabots, toujours avec mon cure pied et ma brosse métallique, j'enlevais les croûtes mortes ainsi que les dépôts de crottins et de terre. Je brossais également le dessus de ses sabots avec un bouchon. Monsieur Aga était désormais bien propre et je pouvais passer au harnachement. Je commençais par mon tapis de dressage ainsi que l'amortisseur et posait la selle sur son dos. C'était, si mes souvenirs sont bons, la première fois que je lui mettais une selle de dressage, je l'avais emprunté à une amie pour essayer. Les longs quartiers ne semblaient pas le déranger. En même temps, qu'est ce qui dérange Aga ? Pas grand chose me direz vous ? Exactement. Je n'ai jamais eu de cheval aussi calme, mais cela me convenait très bien. Et puis, plus le temps passait plus mon loulou devenait câlin et un lien unique commençait à se créer entre nous. Je lui mettais ensuite les bandes de polo, il ne disait rien. Je finissais par lui passer le filet, un vrai petit ange. Mon Aga était enfin prêt, je m'équipais à mon tour et nous allions pouvoir nous rendre au manège. Le temps n'étant pas réellement de notre côté je préférais évoluer dans un environnement clos pour ne pas attraper froid, lui comme moi.  

~ Travail de l'amplitude ~

J'étais ravie de la séance que nous avions effectué, je sortais de ma poche les bouts de pomme qui me restait. Il l'avait amplement mérité. Je n'étais pas encore complètement à l'aise avec ma position et il me restait beaucoup de travail à effectuer. Cependant, Aga progressait vite et était toujours autant attentif à mes consignes, un vrai bonheur. Il est vrai que je travaillais essentiellement le dressage avec lui même si j'essayais de varier un maximum les séances. Pour moi, le dressage est la base, un cheval bien placé aura plus de faciliter en obstacle, en hunter, et dans toutes les autres disciplines équestres.
Je le plaçais face à son box et enlevais tout son harnachement. Il était trempé, je le brossais dans le sens inverse du poil pour qu'il sèche pendant que j'enlevais les bandes de polo et que j'effectuais les soins de ses sabots. Il était sage comme une image. Je n'oubliais pas de le caresser et de le récompenser pour cette belle séance. Je curais ses sabots de la manière la plus douce possible mais avec énergie. Le sable ne partait pas avec la brosse métallique, je prenais donc un bouchon pour retirer les dépôts de sables coincés dans les différents recoins de ses sabots. Je passais ensuite à la brosse métallique et sortais mon pot de Field Paste que j'appliquais en grande quantité sur l'intégralité de ses sabots, que se soit au niveau de la sole, de la fourchette ou encore sur la paroi externe. Je finissais par le frictionner avec de la paille pour l'aider à sécher et le rentrait dans son box. Je le câlinais et déposais dans son auge des bouts de pommes et quelques friandises. J'étais déjà impatiente de retrouver mon chouchou pour une séance pleine d'émotions.

Des suites de notre séance de dressage de la veille, j'avais envie de faire quelque chose de plus détendu. J'avais découvert il y a peu de temps que le Haras disposait d'un terrain de jeux qui faisait également office de terrain de Horse-Ball. J'étais plus tentée par de petits jeux qui pourrait rentrer dans le cadre du travail à pied. Ces jeux pourraient également renforcer le lien qui se créait progressivement entre nous. Le terrain de jeux était bien équipé, je m'y étais rendu pour découvrir ce qu'il y avait, les installations et les choses que nous pourrions envisager. J'étais contente de pouvoir faire un travail un peu différent aujourd'hui, j'aimais tout particulièrement varier les séances. Je voulais que mon Aga soit le plus polyvalent possible et qu'il ne voit pas le travail comme une contrainte, en évitant de rentrer dans une routine, c'est ce que j'essayais de faire.

J'arrivais devant les portes des écuries, le temps n'était pas de notre côté, il ne faisait pas beau, il ne faisait pas mauvais non plus, on peut dire que c'était très mitigé, il faisait sombre ce n'était pas très agréable. Nous n'avions pas vraiment le choix, il fallait s'y accoutumer et faire avec. Je n'avais pas pris beaucoup de matériel aujourd'hui. Juste de quoi effectuer un beau pansage et des bandes de polo, je ne voulais pas qu'il se blesse pendant notre séance de jeux, on sait jamais cela peut arriver vite. Le box d'Aga était un peu sale, le palefrenier n'avait du avoir le temps de passer le voir. J'entrais dans le box et saluais mon beau pie. Il ne faisait rien de particulier, il me regardait d'un air étonné, il est vrai que d'habitude je prends un peu plus de temps avant de m'immiscer dans son intimité. Je m'approchais de lui pour le caresser et il semblait satisfait. Son toupet était plein de nœuds, et son poil tacheté par le crottin. Je prenais soin de sortir doucement Aga de son box après lui avoir mit son licol. Il était doux avec moi et me montrait l'égard qu'il avait vis à vis de moi, je ne sais pas comment l'expliquer mais cela se ressentait, il posait sa lourde tête contre mon épaule et avançait doucement vers les écuries. Je commençais réellement à l'aimer au point de ne plus pouvoir m'en séparer... Je l'installais devant la porte de son box et l'attachais assez long, nous avions tisser suffisamment de lien pour que je puisse lui faire entièrement confiance et de ce fait que je puisse l'attacher devant son box. Je m'absentais quelques instants pour aller chercher de quoi ramasser les quelques crottins qui étaient parsemés dans la paille de son box, puis je m'attelais à la tâche un peu ingrate du ramassage. Pendant ce temps, il ne faisait rien, il somnolait. Je finissais rapidement, il faudrait surement rajouter un peu de paille par la suite mais je préférais effectuer son pansage en premier lieu. Il était encore tout tâché de crottins, cela me fatiguait, mais je ne pouvais pas y faire grand chose. Je l'aurais bien douché et shampouiné mais vu le temps qu'il faisait ce n'était pas vraiment conseillé, je ne voulais pas le rendre malade. Cela pourrait tout de même s'envisager dans la mesure où le Haras dispose d'un solarium. Nous verrions cela dans les prochains jours, ce n'était pas pressé. Je sortais donc mon matériel pour faire beau mon Aga.

Je commençais par l'étrille pour décoller les restes de crottins sur son poil, cela partait assez facilement même si son pelage restait jaune, je grattais vivement pour tout enlever. Il se laissait faire et semblait apprécier. J'enchaînais ensuite avec le bouchon, il avait les poils collés au niveau du passage de sangle, et sur les fanons, je brossais la aussi assez énergiquement. Je finissais par lui passer ma brosse douce sur l'ensemble de sa robe, faisant voler la poussière ce qui me faisait éternuer. Pour autant, cela ne l'effrayait pas. Je curais ensuite ses sabots, ses plaies c'étaient complètement refermée mais ses soles restaient fragiles, je lui appliquerais donc la pommade Field Paste après notre séance de jeux. Je passais donc la brosse métallique pour enlever les restes de corne morte, sur le dessus de ses sabots je passais une brosse dure pour enlever tous les dépôts de sable, terre et crottins. J'avais presque oublié ses crins, pour finir le pansage de mon bel étalon, je passais ma brosse à crins dans sa crinière et sa queue, j'enlevais par conséquent toute la paille qui c'était mise là, cela me permettait aussi d'enlever tous les nœuds. Ça y est il était fin prêt. Je passais donc à sa préparation pour la séance. En réalité, je n'allais pas lui mettre grand chose. Les bandes de polo, et lui laissais son licol. Il ne bougeait pas d'un poil lorsque je lui mettais les bandes, l'application n'était pas évidente car ses gros fanons ne me facilitait pas la tâche. Je le détachais de la porte de son box et il me suivait tout doucement, le pas lourd, comme par son habitude. Direction le terrain de jeux.

~ Jouons au ballon ~

Nous étions de retour aux écuries, il ne s'était pas montré extrêmement joueur mais nous nous étions tout de même bien amusé et cela nous avait permis de continuer à tisser des beaux liens. Cela le changeait un peu des séances habituelles et ne pouvait lui faire que du bien. Etant donné qu'il c'était roulé dans le sable, je lui passais le bouchon après l'avoir installé devant la porte de son box. Je décollais le sable, il était un peu humide et je n'arrivais pas à tout enlever. Ce n'était pas très grave, cela partirait avec le temps. Je passais aux soins de ses sabots. Je commençais par les curer, je passais ensuite un bouchon puis la brosse métallique. Je sortais mon pot de Field Paste pour enduire ses sabots. Il ne bougeait pas, comme d'habitude. J'adorais son calme et sa patience, cela le rendait tellement unique à mes yeux. Je l'aimais tellement mon gros. Je le récompensais pour cette belle séance, en sortant de mon sac des morceaux de carottes, il se jetait dessus.
<< Heho ! Doucement mon loulou, tu auras le droit de toutes les manger. >>
Je retirais mes mains pour ne pas me les faire croquer et déposais les carottes sur le sol, puis je le détachais pour qu'il puisse les attraper. Je m'asseyais à ses côtés, pendant qu'il grignotait et je l'observais, son gros toupet cachait son joli minois. Il était désormais temps de rentrer dans son box pour qu'il puisse se reposer. Je lui faisais un gros câlin pour le remercier et pour lui montrer tout l'amour que je lui porte. Je l'aidais à rentrer dans son box, il se mit à boire dans son abreuvoir automatique, il était serein. Je m'éclipsais doucement pour qu'il ne remarque pas que j'étais parti.

Cela faisait un long moment que je ne m'étais pas rendu aux écuries de Pado, Agamemnon commençait sérieusement à me manquer. Il n'avait pas été sorti pendant de longues semaines, malheureusement ni moi, ni Jaimie n'avait pu se rendre dans les écuries de propriétaires. J'avais le cœur lourd, j'avais l'impression de l'avoir abandonné. Je n'avais pas eu le choix, les problèmes familiaux que j'avais rencontré ne m'avaient pas permis de libérer un peu de mon temps. Pour cette journée de retrouvailles, j'avais envie de nous offrir un moment privilégié, rien que tous les deux. Pour cela, j'avais décidé de le lâcher un peu dans le manège, le temps ne me permettant pas de le lâcher dans un paddock. La boue et le terrain glissant non merci ! Ensuite, j'avais envie de faire une petite balade tranquille, vers la plage très certainement, le terrain serait davantage propice à une sortie. La forêt, et les champs seraient difficilement praticable. C'était décidé, le programme de la journée était établit.
J'arrivais donc aux écuries, et apercevait Aga au fond de son box, j'étais à quelques mètres et je l'imaginais déjà prostré dans ses 5 mètres carrés. Je culpabilisais terriblement. Je m'approchais de son box doucement et déposais mes affaires devant sa porte. Il était tourné vers le fond, la tête basse, il semblait tellement triste. Mon cœur me serrait. Je me munissais de mon licol et ouvrais la porte, je l'appelais, au son de ma voix ses oreilles se dressait sur sa grosse tête. Il m'avait reconnu mais ne bougeait pas pour autant. Je passais ma main le long de son dos, la poussière volait. Je m'approchais ensuite de sa tête et le caressais tout doucement. Il fermait les yeux et semblait apaisé. Lui qui était si froid par habitude semblait avoir besoin de tendresse. Cela me rassurait dans un sens mais me brisait dans l'autre, car si il avait besoin d'attention c'est bien qu'il n'avait pas trop le moral ses derniers temps et c'était ma faute...
Je le sortais de son box et commençais le pansage, il était particulièrement sale, sa robe tâchée par le crottin et l'urine, son box était propre cependant. Ses fanons étaient tout collés, et sa crinière et sa queue bien emmêlées. Il était donc temps de passer aux choses sérieuses. Je frottais son poil de manière énergique avec mon étrille puis avec mon bouchon. La poussière volait dans tous les sens et me faisais éternuer. Pour décoller les poils de ses fanons, je lui passais un peigne à grand crans, cela fonctionnait plutôt bien et pour finir de les nettoyer je passais ma brosse dure, cela permettait d'enlever les restes de terres, crottins ou autres saletés mélangées. Je profitais de ce moment sur ses fanons pour lui curer les sabots, ils étaient impeccables et très sain malgré le fait qu'ils n'aient pas été entretenus ces derniers temps. Tant mieux, cela nous faciliterait la tâche pour la suite. Je finissais l'entretien de mon beau poney en lui démêlant les crins, j'avais pris un bon spray conçu pour cet effet. En quelques coups de brosses sa crinière était nickel. Il était temps d'aller le lâcher au manège pour qu'il se défoule. Je le détachais de son box et il me suivait tranquillement toujours la tête basse et l'air triste. Je lui parlais doucement et essayais de le rassurer.

~ Défouloir ~

De retour aux écuries, je décidais de commencer à le seller, il avait un peu transpiré mais cela restait tout de même très léger. Je pouvais donc le seller sans risque. J'avais pris mon tapis de randonné dans lequel je pourrai mettre son licol, cela faisait un moment que je ne l'avais pas monté donc au cas où il serait prit d'un coup de folie. Cependant, ce n'était pas vraiment son genre, je n'étais pas craintive quant à la suite de notre journée à deux mais je préférais me montrer prudente, comme toujours. Je mettais en plus du tapis, un amortisseur assez fin mais de qualité qui permettrait d'absorber les chocs que l'on peut rencontrer en terrain escarpé comme en balade. Je protégeais ses membres avec des guêtres et des protèges boulets à coque, ils me semblaient davantage adapté que des bandes de polo par exemple, je voulais que l'on se rende à la plage, les bandes mouillées cela pourrait s'avérer dangereux, pour ses tendons par exemple. J'avais pris une bride simple, pas besoin d’enrênement compliqué, c'était avant tout pour le plaisir. Je mettais ensuite mon casque et mes chaps, nous étions prêt à partir. Aga semblait perturbé, il n'était plus habitué à faire des sorties. Je passais les rennes par dessus son encolure et sa tête, direction les chemins de balade. Je me mettais en selle à la sortie des écuries.

~ De retour à la plage ~

J'étais éreintée et mon Aga aussi, il était littéralement trempé. Je m'empressais de lui enlever ses protections, et je le dessanglais avant même d'être de nouveau devant le box, il marchait le pas lourd mais non pas par ennui, je le sentais réellement fatigué. Arrivés devant le box j'enlevais le reste de son harnachement et prenais de la paille dans son box pour le recouvrir afin qu'il puisse sécher le plus rapidement possible, je n'avais pas ma séchante, ce n'était pas vraiment malin de ma part mais les astuces de grand mère cela marche bien également. Pendant qu'il séchait, je le récompensais avec des petits bouts de carottes, il le méritait bien. Je lui donnais également un bon coup de brosse sur les membres et je prenais même soin de lui masser les tendons. Son poil fumait de manière assez impressionnante, son corps se réchauffait pour sécher. Par la suite, je l'aidais à entrer dans son box, à peine rentré il se couchait dans la paille surement pour s'aider à sécher. Il avait l'air d'être vraiment bien. Je restais à ses côtés pour le regarder se prélasser. Il se relevait, puis se couchait de l'autre côté, il finit par se relever pour aller boire. Je profitais de ce moment pour m'éclipser, le temps du nettoyage du matériel était arrivé et j'avais du boulot !

Je m'étais dégagé un peu de temps aujourd'hui pour faire une visite éclaire à Agamemnon, il est vrai que je ne m'en occupais pas beaucoup ces derniers temps, par manque de temps justement... Le temps, le temps toujours le temps, je ne faisais que de courir après le temps, les heures et les minutes, je n'en pouvais plus. J'avais eu un appel du vétérinaire récemment m'indiquant que la visite annuelle avait eu lieu et qu'Aga n'était pas en parfaite santé. Une sévère tendinite avait été détecté et j'allais devoir me bouger pour lui prodiguer les soins nécessaires. Cela allait être assez strict pendant plusieurs semaines. Il n'avait le droit qu'au pas et uniquement au pas pendant un mois et pas plus de dix minutes à la fois. Il fallait donc que je le sorte plusieurs fois par jour, le laissant se reposer entre chaque sortie. Cela allait être un peu compliqué pour moi mais il fallait le faire je n'avais pas vraiment le choix. Par conséquent, j'avais choisi de le faire marcher le long des installations après un bon pansage. J'en profiterai également pour le doucher, rien de mieux qu'une bonne douche pour soulager les tendons. Je le ramènerai ensuite au box et je prévoyais de faire une sortie plus tard dans la journée.
J'arrivais devant le box d'Agamemnon, il était en piteux état, cela me fendait le cœur car je savais bien que cela était entièrement ma faute. Je culpabilisais terriblement mais je ne pouvais pas faire autrement. Je savais que les palefreniers prenaient soins de lui mais ce n'était jamais la même chose, il avait l'air de déprimer. Son poil était tout laineux et en boule, quant à sa crinière n'en parlons pas ! Sa belle robe de nounours d'hiver faisait doucement place à sa robe d'été. Il allait être beau, je n'en doutais pas. Il avait la tête basse et le postérieur droit rétracté, il avait l'air de souffrir de sa tendinite. Je prenais le licol et le faisait sortir de son box, il était vraiment apathique. Mon ventre me brûlait, je me sentais terriblement coupable... Je prenais tout mon matériel de pansage et go ! Il allait être somptueux après mes soins, je m'y engageais. Je passais tout d'abord doucement l'étrille dans le sens du poil pour enlever le surplus de poil, il partait en grande quantité, j'allais pouvoir balayer l'écurie, cela me semblait évident. Puis je passais l'étrille de manière circulaire afin de pouvoir décoller toutes les petites particules de poussière qui auraient pu se trouver dans son poil. Une fois de plus, les poils volaient et la poussière également. Je me saisissais ensuite de mon bouchon et frottais énergiquement, je passais partout et notamment sur ses membres. J'y allais doucement sur son postérieur de peur de lui faire plus de mal que de bien, son membre était vraiment raide, rétracter et inflammé. Il était également gonflé. J'essayais de me raisonner afin de ne pas trop culpabiliser, maintenant que c'était là il fallait faire avec. Je lui curais donc trois membres sur quatre afin de ne pas aggraver sa blessure. Je finissais son pansage par un bon nettoyage des crins et de la queue, avec du démêlant et je prenais soin de retirer chaque nœud. Il ressemblait de nouveau au poney que j'aime et que je connais bien. L'envie n'y était pas vraiment aujourd'hui, ce genre de séance n'est jamais très agréable même si elles permettent de tisser des liens privilégiés avec sa monture, s'occuper d'eux quand ils sont blessés ce n'est jamais agréable. Je le détachais de l'anneau de son box, et l'emmenais dans les allées du Haras ainsi qu'à la douche.

~ Marche & soins à la douche ~

Après avoir douché avec minutie mon bel étalon, je le ramenais dans son box afin qu'il puisse se reposer avant sa seconde sortie. J'en profitais pour balayer devant son box et je lui proposais des carottes que je disposais dans son auge. Il avait l'air ravie, j'espérais que ces petites attentions lui permettrait de regagner en moral et en confiance en moi. Je m'afférais au balayage pendant qu'il dégustait ses friandises. Je m'éclipsais ensuite pendant quelques heures pour lui permettre de récupérer afin de faire notre seconde sortie, plus courte.  

~

De retour dans les écuries il était temps d'effectuer la deuxième sortie de la journée. Une sortie plus courte juste pour détendre à nouveau ses tendons. Aga' ressemblait d'autant plus à un bel étalon désormais, et j'en étais plus que ravie. J'allais être de plus en plus présente désormais, le printemps arrivant mon moral revenait lui aussi. Je prenais mon licol et me hissais à l'intérieur du box de mon gros pie, je le passais autour de sa tête et l'attachais ni trop court ni trop long afin de bien le maintenir dans le comprimer. J'avais pris une longe classique et je l'emmenais avec moi vers l'extérieur. Je gardais le lien entre nous mais de manière très relâchée, de toute façon il me suivait, nous avions au moins garde cela. Il marchait tranquillement la boiterie était toujours présente et il était assez raide. Mais cela n'allait pas se faire en un jour, la convalescence allait être longue et je le savais. Nous faisions quelques aller retour dans l'allée. Une sortie qui ne dura pas plus de 5 minutes. Je ne voulais pas que sa blessure s'aggrave, je voulais qu'il récupère et qu'il guérisse dans les meilleures conditions, comme me l'avait indiqué le vétérinaire. Nous nous dirigions de nouveau vers l'écurie et je le positionnais devant son box. Je sortais alors deux bandes de repos avec des cotons que j'allais placer sur des postérieurs. Elles allaient favoriser la guérison et lui permettre d'être moins douloureux à la mobilisation. Il ne bougeait pas lors de la pose. Sage comme un ange, comme toujours. Je le récompensais ensuite avec une jolie carotte et le raccompagnais dans son box. Il se tournait vers le fond du box, croupe face à la porte et il s'assoupissait. Cela l'avait sûrement fatigue, et puis il n'était plus vraiment habitué à sortir, cela allait revenir progressivement. Je le caressais puis refermais la porte du box derrière moi. J'étais impatiente de revenir demain pour effectuer à nouveau ses soins.