PsychoShinigami - CARRIERE [2021]

résumé #08

Guidant l'étalon bai jusqu'à la carrière, Tedrick avait en tête une séance bien particulière, et pour cause. Pour la première fois, le couple allait réaliser une séance d'obstacle montée. Bien sûr, Canine Breaker avait dors et déjà côtoyé les barres, mais celles-ci étaient basses et toujours en liberté. Ce serait donc une première pour l'étalon, et il fallait avouer que l'allemand était impatient. Il immobilisait donc l'étalon à proximité du montoir et commençait par ressangler de quelques trous avant de se mettre en selle. S'asseyant avec autant de délicatesse que possible, il ajustait finalement ses rênes avant de lancer le bai au pas. À quelques mètres, Austin montait un petit vertical en isolé, ne dépassant pas les cinquante centimètres, il serait parfait pour cette initiation gentillette. De plus, il y avait encore une fine couche de neige au sol, elle s'était abaissée et ne risquait pas de faire glisser le bai, mais l'allemand avait tout de même décidé de faire attention, monter la barre ne les aurait de toute façon pas aidé quoi qu'il advienne. S'éloignant, Austin restait au bord de la carrière, sait-on jamais si on aurait besoin d'elle tandis que le couple évoluait au pas, se mettant en route tranquillement. Assez regardant des barres, Canine Breaker paraissait intrigué et énergique, visiblement content de voir un obstacle.

Prenant tout son temps, Tedrick attendait plusieurs minutes avant de commencer à remonter sur ses rênes pour commencer à voir quelques petits exercices d'assouplissement et de transitions avec sa monture. Au pas, tout se passait relativement bien, mais cela n'allait pas rester aussi facile longtemps. Ayant demandé de l'aide à Gaby pour décorer la grande porte de l'écurie, Adrian avait ramené un grand carton de guirlandes. La porte n'était qu'à quelques mètres de l'entrée de la carrière et forcément, le regard de Canine se portait sur cette direction. Déconcentré, Tedrick devait constamment le ramener à la réalité, jusqu'à ce que oh malheur, un élément des plus inhabituels se déroule sous ses yeux. Pour accéder à la partie supérieure de la porte, Adrian avait ramené, aidé par Gaby, une échelle en métal. Terrifié par cet énorme objet et le bruit métallique lorsque les pieds frottaient le sol, il s'était tout de suite tendu comme un arc avant de détaler au grand galop. Se faisant trimballer, Tedrick avait finalement réussi à récupérer ses rênes pour arrêter un bai essoufflé et tremblotant. Prenant le temps de le calmer, il avait fallu un bout de temps pour l'avoir à nouveau à l'écoute et reprendre leur détente au pas puis au trot. Lorsque Adrian, grimpant en haut, la fit trembler, il y eut un nouveau coup de stress, mais cette fois-ci, le bai fut plus facile à calmer et à raisonner.

Méfiant ou plutôt attentif aux réactions du bai, Tedrick l'avait finalement fait galoper avant de passer à ce qui l'intéressait : franchir le petit vertical monté. Il avait pris le temps de s'assurer que Canine était de nouveau détendu et disponible, il l'avait donc lancé au trot. L'encadrant pour qu'il soit bien l'axe, il l'emmenait droit sur l'obstacle. Prenant le galop à l'abord, Tedrick le laissait faire. Le but ici n'était pas de lui imposer une allure mais bel et bien de passer de l'autre côté! Canine s'était d'ailleurs fait légèrement hésitant sur le premier passage, mais il était finalement de l'autre côté, obtenant par la même occasion une grosse caresse. Le laissant trotter, Tedrick le ramenait alors sur l'obstacle, d'abord toujours à la même main puis à l'autre. Ils ne se concentrèrent sur l'obstacle qu'une vingtaine de minutes comprenant des pauses, mais Tedrick le sentait clairement de plus en plus à l'aise. Certes, ce n'était pas parfait, il manquait de technique et de style, mais on pouvait admettre que c'était un excellent début pour le KWPN, qui faisait preuve de bonne volonté. C'est la raison pour laquelle après un ultime passage, Tedrick décidait d'arrêter la séance là-dessus. Il n'avait été en selle qu'une trentaine voir quarantaine de minutes, mais c'était bien largement suffisant.

Repassant le bai au trot puis au pas, il fallait bien admettre qu'il avait particulièrement profité de ce moment passé avec lui, malgré quelques petits imprévus durant la détente. Canine était un futur cheval exceptionnel il n'y avait plus aucun doute là-dessus, mais il fallait encore qu'il fasse ses preuves. Il y avait du travail, c'était clair, mais rien d'insurmontable. Il tenait de ses parents, avait du talent, Tedrick avait toute confiance en son potentiel, ou plutôt en ses capacités déjà présentes. Il avait donc le sourire pendant qu'il le laissait divague dans la carrière enneigée, et après un temps, décida de l'arrêter pour de bon. Quelque chose lui tomba dans l'œil et en levant les yeux, il découvrait que la neige s'était remise à tomber, d'abord faible puis plus rapide et brute. Il était temps de rentrer à l'écurie, et en plus de sa ration, il aurait droit aux meilleurs soins, il le lui promettait.

→ objectif : durant votre séance, une situation inhabituelle à lieu au bord de la carrière, comment donc votre cheval vas y réagir? (5 pts de débourrage de côté)

résumé #08

Arrêtant l'étalon au centre de la carrière, Tedrick passait avec précaution les rênes par-dessus les oreilles du selle français avant de remonter la sangle de quelques trous. Une fois correctement préparé, il l'emmenait en direction du montoir afin de se mettre en selle en préservant un maximum son dos. Restant à l'arrêt un instant, il ajustait calmement ses rênes, vérifiait une nouvelle fois la sangle et lançait sa monture au pas. De bonnes grâces, l'étalon se pliait à la demande, avançant avec assurance dans la carrière recouverte d'une fine couche de neige. Tendant l'oreille, il entendait son propriétaire donner des instructions au groom qui s'empressait d'installer des barres au sol sur la poudreuse. Au total, quatorze barres au sol étaient réquisitionnées pour former des couloirs de barres au sol que Tedrick souhaitait utiliser pour l'exercice du jour. Prêtant attention à ce qui se passait, le selle français restait tout de même attentif à son cavalier et c'est donc sans difficulté qu'il adoptait une posture de travail sur demande de son propriétaire. S'arrondissant sur le mors, engageant correctement les postérieurs sous la masse, il ne fallait pas bien longtemps pour qu'il ne commence à réaliser quelques exercices de mobilisation des épaules ainsi que des hanches. Appliqué et soucieux de bien faire, il faisait de son mieux et était gracieusement récompensé par des caresses et compliments du brun. Au pas puis au trot, le couple évoluait plutôt sereinement dans la carrière, et malgré le froid, la bonne humeur était de la partie, enfin pour Young Man. Prenant le galop sur demande, il ne tenait pas vraiment compte de l'absence de son cavalier, visiblement préoccupé par quelque chose. Et puis après quelques tours à chaque main, le couple reprenait finalement le trot puis le pas.

Laissant l'étalon souffler, il lui accordait quelques foulées de pas afin d'échanger quelques mots avec Adrian, venu au bord de la carrière afin de voir son compagnon monter. Finalement, le brun reprenait ses rênes et commençait à se diriger vers le dispositif, celui-ci prenant la grande partie de l'espace de la carrière tant il était volumineux. Inspiré par les fêtes de fin d'année, le dispositif ressemblait aux contours d'un sapin de Noël. Le principe était simple, il suffisait de passer dans le couloir du haut en marchant droit, réaliser une cession à la jambe jusqu'au second couloir, marcher droit dans le couloir et poursuivre en remontant le sapin jusqu'à la pointe avant de recommencer de l'autre côté. Sans attendre, il lançait donc le bai dans le premier couloir de barres au sol, le gardant bien droit. Histoire de ne pas le prendre de court, Tedrick plaçait alors ses aides et réalisait une cession à la jambe vers la droite jusqu'au second couloir. Il redressait alors le bai en caressant, le laissait passer dans le couloir et réalisait une nouvelle cession à la jambe à droite. Attentif et concentré, Young Man se montrait exemplaire sur le dispositif et franchissait sans peine les trois couloirs de barres au sol avant de réaliser une ultime cession pour passer le couloir symbolisant la pointe du sapin. S'étant comporté merveilleusement bien, Tedrick rendait les rênes et caressait sa monture, lui accordant même quelques compliments. Le laissant souffler le temps d'un tour de piste au trot, ils reprenaient finalement l'exercice par l'autre côté du sapin, réalisant donc des cessions vers la gauche, une main un peu plus faible de Young Man. Malgré tout, sa bonne volonté compensait largement et finalement, Tedrick était plus que satisfait du travail fourni par son partenaire. Après quelques passages réussis à chaque main, le couple reprenait même l'exercice, compliquant au travers d'appuyer et d'épaules en dedans.

Réalisant un ultime passage à chaque main, Tedrick était vraiment content de l'attitude de Young Man, de quoi le changer des chevaux parfois bien moins sympathiques sous la selle. En tout cas, après quarante minutes passées sur cet exercice, il décidait qu'il était grand temps de cesser là-dessus. N'attendant pas plus longtemps, il rendait les rênes au bai. Aussitôt, l'étalon en profitait pour étendre son encolure vers le bas, reprenant son souffle et revenant gentiment aux calmes sous les caresses. De temps en temps, il accordait un regard vers le dispositif qu'Austin était en train de défaire, mais il ne s'en préoccupait pas plus que ça. Rapidement, Adrian rejoignait Tedrick au centre de la carrière, laissant des traces de pas dans la neige. Ensemble, le brun et son compagnon échangeaient sur la séance, les ressentiments et le point de vue extérieur d'Adrian dont la vue n'était pas experte, mais tout de même assez pointilleuse pour repérer les défauts et les qualités d'un cheval. Éducation que Tedrick avait lui-même réalisé, après tout, s'il devait côtoyer un cavalier professionnel, autant qu'il soit capable de se faire son propre avis d'un cheval et de développer son point de vue. Et puis finalement, Tedrick immobilisait l'étalon. Le remerciant d'une caresse, il descendait, passait les rênes par-dessus ses oreilles et lui tendait une friandise. Il était temps de prendre soin de lui à présent.